Dormez bien, bande de crétins

Le 15/05/2009
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par Phys. Ing.
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Thèmes / Obscur / Autres
Bienvenue dans le catalogue Printemps-Eté 2009 des abrutis. Vous y trouverez un large choix de gens ordinaires, avec descriptif de leurs petits travers. L'accumulation abusive de portraits condensés donne rapidement la nausée, d'autant que dans ce texte de vingt ou trente lignes, je suis pas sur d'avoir vu le moindre point. Faut se l'enquiller. Surtout quand on s'aperçoit que comme dans tout bon catalogue, y a pas la moindre chute pour donner du sens à cette tartine. Révolte !
Portraits.
Y'avait cet abruti prétencieux, distillateur-expert de vent avec sa p'tite montre clinquante, ses remarques hautement spirituelles et minables, son costard mal taillé, sa veste de grand méchant et sa coiffure gélifiée pseudo stylée de petit cadre d'entreprise arriviste, genre j'me mets du spray à la menthe pour l'haleine et j'me tonds les narines. Une vieille peau aigrie aux cheveux teints en noir corbeau, avec son tailleur moche-à-chier et des manières aussi détestables que son maquillage, sa tête de teigne et sa voix de pouffe à la retraite. La voisine qui se tape un beau mec alors qu'elle à une tronche d'ancienne Miss France reliftée, voire même recolorisée. Celui aussi qui commence à prendre la grosse tête et puis le gars qui a enfin réussi à devenir le connard qu'il s'entraînait à être depuis si longtemps. Sans oublier la fausse rêveuse à tendances nympho, qu'on pourrait pas exactement qualifier de fille bien. La bécasse piallarde aux allures de Queen Elisabeth et qui se plaît a jaqueter sur Barack Obama en mode "fond de gorge" ou "nasal" et à te tirer de ta torpeur quand tu ne songe qu'au goûter de gros qui t'attend quand elle daignera enfin la boucler. Et puis aussi la gentille, mais un peu ringarde, qui fait passer la diérèse et le subjonctif imparfait dans le langage courant. Le grand con compétiteur et ambitieux, accro aux chiffres, avec sa calvitie de merde, qui se croit maître du monde à cause de son mètre 95, du pouvoir qui lui est attribué et de son adjoint minuscule aux yeux enfoncés. La parisienne revenue au pays, qui paraît 40 piges avec sa coiffure et ses fringues qui s'assortissent en un magnifique camaieu de couleurs fadasses, pisseuses ou écoeurantes avec son fucking bronzage genre "Daddy à un voilier", avec son humour nul et ses remarques de lèche cul. Et l'autre faux roux avec ses tricots col en V, ses cravates, ses jabots et sa dévotion sans limites au Dieu Travail, surtout quand dehors il pleut. La bureaucrate à l'accent russe et ses reproches à deux balles. Le mec qui paraît schizo en ce moment et qui tendrait à en devenir hautement déplaisant. Le camé taxeur de clopes complétement taré qui "crame les poulets et leur enfonce la gueule dans le bitume", qui te demande de lui rouler son fagot, se renseigne sur ta conso hebdomadaire de coke (en kilos), pour finalement prendre un "billet pour la Liberté". Le couillon de vendeur arnaqueur du Jean-Guy Shop qui t'informe que ça mange, un poisson - merci, Dugland! - mais également ce conseiller de la LMDE qui sait pas parler distinctement avec sa tête d'ado attardé qui essaye de te vendre des trucs dont t'as pas besoin mais qu'est pas foutu de répondre à tes questions, alors tu repars avec sa documentation pourrave sous le bras en marmonant des "mais putain, ta gueule", et puis la greluche qui lui équivaut du côté de la LCL qui peut plus s'arrêter de parler alors que tu t'en tamponne de son ouverture de compte à la noix et surtout de ses commentaires sur les difficultés financières des étudiants, de quoi j'me mêle, blondasse débile. Ou encore ce gros moche dans le bus qui se croit classe avec sa barbe de trois jours, qui suffit pas à planquer sa peau jauneâtre et pâte-à-l'huileuse, et sa veste en cuir noir qui parle bien fort à son voisin aux allure d'intello coincé, histoire que tout le monde puisse profiter de l'immense savoir sur la catharsis et la tragédie racinienne qui se déverse de sa bouche de crapaud, en se faufilant au travers des mouvements migratoires d'un chewing gum dont le monde entier aura vu la couleur puisque monsieur mâche mollement mais ouvertement. Le mec dans ses fourties qui te fais son sourire de foutu playboy foiré à la sauce bolo, suivi d'un "bonjour mademoiselle" bien gras-gras à chaque fois que tu le croise. Le brave mais relou avec ses gros doigts qui fait des bises sincères et bien baveuses et des interventions orales d'une richesse lyrique incomparable en s'empêtrant dans un premier degré désolant. L'inévitale poseur obsédé en manteau noir, qui se croit dans un film avec ses blondes, sa mallette, son parapluie, ses attitudes étudiées, son regard inspiré mais fuyant. [...]
Amour, quand tu nous tiens.

"Dormez bien, bande de crétins."