Spiritus azerty

Le 19/06/2009
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par Protozwere
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Thèmes / Débile / Idiot
Oh cool, un texte mal encodé, avec des � à la place de tous les caractères accentués. C'est une sorte d'épreuve d'endurance. Moi j'ai tenu une dizaine de lignes, avant de conclure que l'intérêt du texte était probablement inférieur à la fatigue qu'il me procurait. Ce qui est cool, c'est que les parties en caps-lock sont (forcément) épargnées, et qu'en survolant, c'est tout ce qu'on retiendra du texte. Et dire que si j'avais fait un effort pour corriger, on aurait affaire à un vrai texte... Mais si l'auteur ne prend pas cette peine, pourquoi le ferais-je ?
Hermann Ziegenb�k se penchait, affable, sur les diff�rents documents qui avaient pris le pas sur le bois contreplaqu� de son bureau rectangulaire, l� dans la grande pi�ce vide aux couleurs fades, son cerveau bouillonnait au rythme des cliquetis de la pendule au dessus de sa t�te.
Le blanc �cru qui oppresse, rend malade, stimule des visions cauchemardesques ; des murs semblants se rapprocher d'eux m�me, aspirants le d�cors atomes par atomes. Un m�got dont le brasier s'�touffe � chaque bouff�e, du bout de ses doigts nerveux, tremble en laissant s'�chapper un doux filet de fum�e diaphane. Il pointe la mine de son stylo sur la feuille vierge, format A4, qui lui fait front, arrogante, moqueuse, envoutante, immacul�e de vide, d�sireuse d'en finir avec son n�ant, d�sireuse de prendre vie, d'�tre parcourue d'un regard attentif, chaleureux et sinc�re. Il n'en ressort, la moiti� du temps, que d�ceptions et d�couragements, au bout d'intenses r�flexions stupides sur le vide et la mani�re dont l'emplir avec science et harmonie, de g�n�rer des images et des sensations. Des griffonnages incontr�l�s, pouss�s par l'exasp�ration et la lassitude, ressemblent � un amas informe de pens�es sombres. Hermann exsangue et tourne en rond, tapotant sur le bout de sa clope agonisante. La cendre qui tombe d�licatement sur le sol ressemble aux id�es qui traversent son esprit.

- Inspiration .
- Hermann ?
- Je suis � bout, st�rile de toute illumination, j'ai vraiment besoin de ton aide ce soir. Donne moi des images, donne moi la vue que je puisse donner la vie.
- Qu'� tu fais de moi, la derni�re fois o�, de clairvoyance protectrice, j'ai suppos�, aid� et stimul�e l'�tincelle d'inhumanit�, de celle d'un p�re indigne, qui habite ton �me, et celles qui t'ont toujours...
- La derni�re fois, tu �tais � ton habitude, froide, �vasive, ne laissant mon esprit qu'aux martyrs d'une �poque r�volue. Tu aurais plus d'utilit�, subtile d�esse, si tu pouvais me faciliter les choses, et non me laisser entrevoir juste des images, et n'oublies pas ce qui fait de moi ton P�re...
- Que je n'approuve plus, ce statut de Cr�ateur, ces d�sirs qui d�passent ma volont� m�me, et si mon souffle f�d�rateur ne saurais que trop se retenir. Je ne suis qu'un pan assum� de ta personne qui te sugg�re, mais n'op�re � ta place qu'en tant que conseill�re. Prends moi comme telle et sois-en heureux, ou avilies toi comme la modeste merde, celle que tu sais, celle que tu es en train de devenir. Maintenant, passes moi une clope s'il te pla�t.

Ses petits mouvements de l�vres r�guliers, recrachant l'incandescence avec d�lectation, son aura, les vibrations de sa peau, elle nargue le regard. La fum�e grise glisse sur sa longue chevelure brune. Un air de d�dains se d�gage de ses yeux clair, voil�s de blancs, scrutateurs et interrogatifs. Elle ondule voluptueusement en laissant une train�e brouillardesque � chaque oscillation de son corps gracieusement gazeux.

Un enchev�trement de mots, un puzzle condens� dans lequel transparait la haine et la passion. Hermann vivait un dans cauchemar permanent, r�gis par des crit�res d�finis, afin d'attirer l'attention de l'oeil. Style, efficacit�, fluidit�, des tas de critères à la con. C'est dans un m�lange de vide relationnel et de rancoeur exacerb�e qu'il puisait ses mots. Depuis peu, Le vide de son existence se comblait petit � petit, alors qu'il s'�tait fait une raison sur la d�ch�ance de son sens social. Ce bonheur naissant commen�ait � lui faire perdre les sens acquis, � aspirer envie et inspiration ; d' eux ne saurais rester que virginit�.

- Inspiration.
- Je suis l�, et ne me laisse pas mourir.
- Que dois-je faire pour te donner la force de m'aider ?
- Que tu trouves mon nom. Ici je ne peux rien, je suis ext�nu�e, ma substance s'effondre. C'est ton �tre qui causera ma perte, ind�niablement.
- Ton nom. En as tu seulement un, et comment le trouver ?
- ...Tu es le P�re, et moi vie et cr�ation, c'est de ton essence que vient ma mort, tout autant que tu m'as cr�e je puis d�truire ta cr�ativit�. Souviens toi de ma conception, puis rappelles toi comment, et pourquoi, tu m'as donn� une apparence.

Elle flottait impassible, les yeux cern�s et le visage amaigrit. Sa gr�ce divine qui me plaisait tant s'�vaporait dans chacun de ses mouvements, pour laisser place � une lourdeur sourde. Et celle qu'il adorait �tait en devenir, par �tapes successives, une informe mati�re gazeuse, aux traits tir�s, aux embruns malodorants, inexpressive et repoussante. Hermann d�sempar�, la t�te en qu�te d'�l�ments et de solutions tangibles, s'affale et se prosterne. Son nom qui ne pouvait �tre n� que d' inconscience, de r�veries et de sens abstrait, au gr� de sa volont�. Hermann avait oubli�, tout comme son pass� de palabres insens�es, de violences rageuses venus du lointain.

L' astre solaire qui frappe en plein visage et laisse une trace rosac�e, les pas vifs et effac�s des passants, les odeurs, les ar�mes, Hermann Ziegenb�k �vasif, se profile � l'angle d'une rue, d'un pas impr�cis. La mort de son inspiration le rendait curieux, observant chaque gestes et sc�nes de la vie. Son envie de chier lui tiraillait le bide, si bien qu'il se mettait � ramper-courir sous les yeux amus�s des badauds. Aux abords d'un coin de rue, � la lumi�re du jour masqu� de deux immeubles immenses, Hermann allait cahin-cahat dans le dos d'une innocente et fr�le �coli�re. Le petit corps se soul�ve haut, pointant le ciel du bout de sa t�te. Et l'on pu entendre :

- INSPIRATION. INSPIRATION. INSPIRES-MOI BORDEL !!!

Ce bon Hermann s'attendait, au fond du d�sormais pantin d�sarticul�, � voir surgir l' Id�e, Le coup de g�nie, l'�clatante v�rit�, la particule de vie naissant du vide, l'aisance de l'essence qui emplit et qui s'�tale. Et bourrait, sans cesse et sans cesse, fermement, cherchant Inspiration, priant-criant son d�sespoir � la face du globe...Rien ne vient germer dans son esprit tourment�, MAIS COMMENT SE CONCENTRER, �gar� dans les cris des gyrophares qui se font plus stridents de secondes en secondes.

- INSPIRATION. INSPIRATION. SALOPE TU PEUX PLUS SUCER ?? SALOPE MAIS QUELLE PETITE SALOPE !!!

Plaqu� au sol par des mains larges, lourdes et puissantes, Hermann se contorsionne tout en laissant exploser sa jouissance sur les chaussures noires des jeunes policiers. Visiblement �mus par ce geste amical, les deux agents le f�licit�rent comme il se devait, de coups secs sur ses muscles dorsaux, sur sa colonne, en passant par les crachats, sous un flot d'insultes, qui le firent se tordre d'amour contre la surface poreuse du bitume.

- INSPIRATION INSPIRATION. INSPIRATION BORDEL !!

Foudroyante clart�, de bienveillance et clairvoyance compos�es, de qui prend vie l'absolu dans l'infini, Inspiration apparue � Hermann Ziegenb�k, le sourire aux l�vres, ses l�vres redevenues pulpeuses et incitantes, son corps de p�ch�s retrouv�. D'une voix claire et sensuelle, Inspiration pronon�a ces mots :

- Il �tait temps, P�re, que vous d�bridiez votre penchant pour la vo�te infantile, clef de Cr�ation, et engeance de fertilit�. D�sormais des images, celles que tu expiais et qui faisait fluctuer ta passion. Car P�dophilia est mon nom.

Hermann ressemblait ainsi corrigé � une aquarelle de Dali en plein trip L.S.D. P�dophilia accomplie s'en vint, retrouver de la main d'un innocent, le r�ceptacle r�ceptif � ses suggestions turgescentes.