SERIAL INSERT - 2. Le Sabotage amoureux

Le 22/11/2009
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par Zone Inc.
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Dossiers / SERIAL INSERT
GA BU ZO BUGA ZOGA BU MEU
Jack nu sous sa grande gabardine, enfila son gode ceinture explosif et prit pour quête de faire un beau safari dans le métro parisien et d'y dégoter du gibier de première qualité pour son pot-au-feu. Son gode bordeaux était mal attaché, il grattait et glissait sur la sueur de ses hanches et de son cul. Sorti du RER où personne n'avait fait attention à lui (puisqu'il n'était ni nu, ni mort, ni nu), il procéda jusqu'à Châtelet, posa son auguste pied sur le tapis roulant, et tout en avançant, détailla la viande qui allait en sens inverse. Alors il sentit l'escalator s'affaisser, il vit les marches se déconnecter et choir dans le vide, partout autour de lui les murs s'ouvrirent, les briques et le béton se réduirent en poudre, il se sentit tomber avec les autres âmes vers un inconnu qu'il ne pouvait cerner. Il avait envie de chier. Il s'isola dans un coin peu exposé, et se dit que finalement, vomir c'est mieux, et donc il délivra son kebab du soir de sa prison stomacale. Jack se sentit soudain envahi par un sentiment d'exotisme puissant, il se voyait au sushi bar en bas de chez lui et les plats les plus raffinés défilaient devant ses yeux perlés de larmes du bonheur que peut éprouver un surconsommateur face à l'opulence et à l'embarras du choix puis reprit de fait l'escalator dans l'autre sens et recommença l'opération pendant plus d'une demie heure, émerveillé par la fraîcheur et le raffinement des mets.


Mâle ou femelle, je vais tout enculer, se dit-il dans son for intérieur, et, à cette pensée primesautière, son visage irradia d'un bonheur enfantin. Il remarqua cette énorme quadragénaire en train de déguster lascivement un éclair au café, et il imagina sa verge à la place de la pâtisserie. Il se rapprocha, en se concentrant sur une tempête d'images moites toutes reliées entre elles : l'auriculaire de la grosse, bruni par la pâte au café, fit manquer un battement à son cœur nerveux, tandis qu'il se voyait assis sur sa poitrine lui faisant déglutir de force des litres de crème pâtissière. Alors il sentit la dame s'affaisser, il vit ses grosses miches se déconnecter et choir dans le vide, partout autour de lui les murs secrétaient de la crème pâtissière, les briques et le béton se couvrirent d'un délicat nappage de café, il se sentit *Bzzzz* tomber avec les autres *Bzzz Bzzzz* âmes vers un inconnu qu'*BBZZZzz* il *Bzzzz* ne *Bzzzz* pouvait; un court circuit provoqué par quelques gouttes de liquide séminale libérées par sa fantaisie toute puissante venait de déclencher de manière impromptue le compte à rebours de son gode ceinture explosif.

Pris de panique, Jack, prisonnier de ces barbares usagers des heures de pointe qui formaient un block plus compact qu'une mêlée de rugbymen gays jouant à Twister pendant la 3eme mi-temps, se délesta de sa gabardine et, se remémorant Subway, ce monument du 7eme art accouché par l'esprit torturé de Luc Besson, enjamba la rambarde de l'escalator en jouant du coude et des dents, puis se mit à dégringoler la rampe centrale comme s'il s'agissait d'un interminable toboggan, en criant "Geronimo !" et en slalomant du cul entre les ralentisseurs pointus et rouillés qui lui firent frôler à deux, trois reprises une déchirure anale qu'il n'aurait pas oublié de si tôt. Arrivé en bas, il profita du passage de la rampe à l'horizontale pour déclencher l'extension de ses membres inférieurs qui l'emmenèrent à près de trois mètres au dessus du sol, il parvint à rétablir rapidement l'équilibre pour placer un salto avant carpé et trois vrilles, qui furent brièvement saluées par la foule indifférente, et se demanda en quoi cela pouvait bien l'aider à se sortir de ce pétrin. La ceinture explosive, qui formait un cache-sexe opportun protégeant son micro-pénis du regard des badauds, était surmontée d'une part d'un petit écran sur lequel le décompte fatal s'égrainait à chaque seconde, mais aussi et surtout d'un gode-suisse multifonctions, long d'un bon demi-mètre et au diamètre impressionnant ; en lieu et place du gland se tenait triomphante la tête d'ogive d'un missile sol-sol iranien. S'agissant de cibles strictement civiles, son usage était parfaitement licite en regard du droit international applicable et notamment du traité de non-prolifération nucléaire signé par la République Islamique d'Iran.

Au milieu de la foule, Jack reconnu sa proie avec l'acuité visuelle d'un lynx en chaleur, en l'alpaguant par le col (ou bien était-ce son quadruple menton), il la traina dans l'indifférence générale dans un endroit reclus où personne ne viendrait perturber leur rituel amoureux, la cabine à l'abandon pour cause de pause syndicale de guichetiers dealers de coupons violets et pass Navigo, aussi la grosse dame tétanisée ou peut être consentante, ne mouftant pas le moins du monde, se mis à lécher et pourlécher son éclair suintant de nappage prédigéré et d'amylase salivaire en adoptant une moue lascive et offerte et en couvrant son auguste apollon de clins d'œil aguicheurs (ou peut être était-ce un tic nerveux provoqué par la terreur de devenir l'objet sexuel d'un déséquilibré). Jack, rendu nerveux par l'urgence de la situation, tenta avec une maladresse gênante de lui gifler les joues avec son sexe comme il l'avait vu faire dans la plupart des pornos gonzo californiens qu'il s'envoyait tous les deux jours. Ce qui le touchait le plus dans ces productions, mis à part les anus dilatés par trois bites, était cet enthousiasme quasi-palpable avec lequel les acteurs endossaient leur rôle. "Ca c'est pas du mainstream" se plaisait-il à dire fréquemment en s'asseyant, encore transpirant d'onanisme, sur des sachets de glaçons. Mais revenons à la bite de Jack fraichement exhibée sous le gode-ceinture. Elle avait une forme étrange aujourd'hui. En plus des croutes brunâtres habituelles, elle semblait plus bridée que d'habitude. Jack et elle se fixait droit dans le blancs de yeux quand la grosse dame lui proposa une fellation pour redonner de la vigueur à cette relique ancestrale. Tandis que la femme commençait à travailler, Jack sortit son gode et se le planta dans le cul jusqu'à la garde. Amateur des premières heures du toucher prostatique, il ne se sentait jamais autant comblé qu'avec le fion bien rempli, et cette fois-ci ne fit pas exception : d'extase, son front tendu de plaisir alla s'écraser mollement contre la vitre. Il l'avait presque recouverte entièrement de bave quand un faux plaisant vint l'interrompre fort peu à propos :

"Oh là, ya quelqu'un là-dedans ?" Un petit gars de la proche banlieue nord ou tu du moins cherchant à le prétendre de par son accoutrement de moine franciscain encapuché Nike, se mit soudain à tambouriner sur la vitre tout en postillonnant au travers de l'hygiaphone : "j'voudrais un aller-retour 2eme classe pour Freinville-Sevran, s'il vous plaît. En train couchettes et si possible la place du haut."

"Va te faire foutre par un nabab, tas de vermines agglutinées !" Jack aimait imaginer un richissime hindou enfoncer son poing jusqu'au fond du colon d'un sale mioche banlieusard et gris; il désespérait de n'avoir pu être au volant de la voiture de police, à Clichy sous Bois, pour défoncer ces morveux sur une mini-moto japonaise (Jack adorait les sushis fait par les chintocs à Paris parce qu'ils maudissaient les japs de n'être pas tous morts à Hiroshima ou à Nagasaki).

"Putain, ta mère, hé bâtard! Comment tu me parles!?..." Le petit gars gris encapuchonné gueulait et tapait sur la vitre avec ses poings, les yeux tout convulsionnés ! Il était tellement frustré de ne pouvoir lui en coller une sur la tronche. Mais quand il vit, soudainement, sa mère sucer allègrement la queue brunâtre de Jack, il s'étrangla de rage mêlée de désirs refoulés !

Le compte à rebours sur le gode ceinture indiquait qu'il ne restait plus que neufs secondes avant que la première décharge fatale n'ait lieu. Jack empala la grosse gourmande jusqu’à fond de cale tout en comptant à voix haute sur l’air wagnérien de la chevauchée des Walkyries. Il y eu comme un grand éclair dans la cabine insonorisée. Les vitres se fissurèrent et l’hygiaphone fut propulsé à plusieurs mètres. Avant de terminer sa course folle en s’enfichant dans un landau, il avait traversé la capuche du gamin tétanisé devant la cabine. Un petit filet de sang se dessina sur son cou, mais sa tête resta en place quoi que maintenant désolidarisée du reste de son corps, retenue par la pression verticale qu’exerçait la capuche sur ses épaules. Il s’effondra à genoux comme dans une dernière prière. Sur ses rétines la dernière image qui était venue s’imprimer était celle du corps de sa mère qui ne formait plus qu’une sorte de gros bocal à confiture de saindoux. Jack n’avait que quelques égratignures. Il retira son gode suisse multifonction dans un long filet de caramel. Jugeant hâtivement que son gibier ne ferait pas l’affaire pour le pot-au-feu, il ne prit cependant pas la peine de le cacher. « On ne sait jamais », Pensa-t-il, « Cette belle pièce de viande fera peut être le bonheur d’un nécessiteux de passage ? » Il traversa alors la vitre de la cabine dans un magnifique salto groupé qu’il avait appris à maitriser en visionnant l’intégrale de Naruto Shippuden. « Le pot au feu est mon nindo* (* voie du ninja) ! », se mit il à crier en se dirigeant vers le quai en faisant tournoyer son gode comme un lasso et en aspergeant au passage de caramel tiède toute une foule d’usagers éberlués.