R.I.P moi. A ton viol

Le 16/05/2010
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par Alamata
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Thèmes / Obscur / Triste
Cette merdouille psychologisante est à peine digne des lyrics de Calogero. Le viol, ici, c'est au bulldozer, et le cerveau on s'en fout. Ou alors, qu'il crie "vengeance", ou "connard d'enculé de merde", ou "jante aluminium". Je sais pas, moi.
Un semblant d’été dans le frétillement de tes cheveux sous une brise légère, m’a soudain rappelé que la grande garce, bien aise de ne pas nous épargner, toujours nous donne de la hauteur, pour couper net, comme un cordon ombilical, ce qui nous raccroche à l’amour. Une césure précise, d’une maîtrise parfaite, sans doute acquise par sa longue expérience. Comme un scénario qui se joue de ses acteurs. Trompant l’ennuie d’une réplique attendue par une péripétie insoupçonnée.
Je n’aurais jamais dû entendre cela de toi, non vraiment, pas venant de toi. Ton rôle s’est réécrit de lui-même, désormais tu ne joueras plus jamais de la même façon. Le jour où elle t’a violée elle a coupé le cordon.
Tu grandis depuis, consciente de l’illusion qu’est l’équité, l’impartial, le mérite, la justice. Tous ces concepts abstraits dont la seule destination est de nous éviter la révolte. La seule issue du vivre ensemble est elle de nous méprendre au quotidien ?                
Les effets psychotropes de l’instrument de sa lâcheté lui on certainement sauvé la vie. Je veux bien te croire tu l’aurais tué si tu avais compris plus tôt. Depuis, d’ailleurs tu l’assassine chaque jour, chaque heure, chaque seconde que la grande garce t’octrois. Le ton de ta voix a changé, son débit aussi. Son calme froid est celui d’un corps insensible. Bien sûr tu as refais « l’amour », bien sûr tu rebois à nouveau, tu te mélange toujours à la foule à ceci près que tu ne vibres plus, tu ignores à présent ce léger angoisse excitant, qui jadis te fis connaître l’euphorie. Les risques tu peux dire que tu les connais maintenant. Tu ne parviens même pas à te souvenir de cette sensation. Trop consciente que l’aléa est partout, sans codes, ni valeurs, sans nulle distinction que se soit, il frappe et c’est tout.
Heureusement tu relativises, tu te sais chanceuse de n’avoir pris qu’une bite, même si c’est contraire à tout ce que l’on t’a appris. L’aléa n’aura pas raison de toi et tu t’estimes satisfaite d’avoir été lésée dans la surenchère du pire. Beaucoup trop de gens voient la vie comme un gain qu’il convient d’accroitre alors quand réalité on ne gagne rien, bien au contraire. Il s’agit juste d’en perdre le moins possible.
Ce sont tes mots, ils sont simples mais ce sont les tiens. Ton expérience donne de la profondeur à leurs sens. Et même si aujourd’hui tu es mortes je crois que tes pensées ton survécues. Parce que l’aléa ce jour-ci fut plus sophistiqué qu’un simple viol, il t’a sournoisement emportée d’une hépatite, toi et mon enfant. Je vous ais perdu et je ne veux plus jamais rien perdre. Ma fin va de soit, pour ne rien perdre il suffit juste de ne rien avoir. C’est sur ces derniers mots, sereins, que je vous quitte en toute quiétude.