Cher Journal (suite et fin)

Le 08/09/2010
-
par Stan
-
Thèmes / Débile / Idiot
Ne vous attendez pas à une suite moins nase pour ce "Cher journal" : ici, certes, il y a un peu plus d'action, mais malheureusement, ça ne sauve pas ce texte du grand et impitoyable Osef qui plane sur lui. Ça manque de cul, de wombats, de culs de wombats, et surtout d'une vraie histoire. A chier.
Ce texte est la suite logique et la fin légitime. Et je réclame un holà circonstanciel pour cette joyeuse nouvelle. Maintenant place à la noirceur, plus d'alibis, de garces, et de barbelés.
Le 15 octobre

Cher journal,
Madame Alisson est mutée à Paris, elle doit donc céder sa place à une autre remplaçante, Madame Ronchon, une vieille sorcière. Je lui ai dis adieu en vidant une bouteille de Chanel dans son casier et en déposant dans sa boîte aux lettres un bon d'achat pour la Fnac. J'espère qu'elle appréciera le geste. Les amis de Rebecca ne m'ont pas pardonné l'histoire du petit frère : ils me jettent régulièrement du deuxième étage dans la benne à ordure, ce qui m'oblige ensuite à rentrer chez moi pour me laver. Il me semble qu'ils ont compris la stratégie car ils attendent toujours mon arrivée à l'entrée du lycée pour m'emmener dans un coin et me pisser dessus à tour de rôle. Je me suis fait un nouvel ami du nom de Charles. Il ne m'a pas insulté lorsque je l'ai abordé. Il a été très gentil, et il m'offre sa compagnie, en échange de quoi je porte son sac et je fais ses devoirs tous les soirs. Il m'a semblé que c'était un bon compromis. Je suis retourné chez le dentiste, mais j'ai fui en sautant par la fenêtre avant qu'il ait réussi à plomber ma deuxième molaire. Mes parents veulent que je voie un psychologue. Je crois que je vais accepter pour brouiller les pistes.

Le 30 octobre

Cher journal,
J'ai été invité à une fête donnée par Charles pour Halloween. Nous nous sommes tous bien amusés, il y avait de la bière à foison mais je refusais d'y toucher pour ne pas nuire à mes capacités mentales. J'ai enfin réussi à parler à Rebecca. Je l'ai emmenée dans un coin puis j'ai profité du moment où elle tournait la tête pour verser un plein sachet de novocaïnes dans son verre de bière. Elle s'est bien détendue par la suite, et je lui demandai enfin si je pouvais l'embrasser. A la suite de quoi, elle s'écroula à terre et fut emmenée d'urgence à l'hôpital. On m'a dit qu'elle souffrait d'une inflammation du pancréas, j'espère qu'elle sera vite rétablie pour que nous rediscutions de tous ça. Charles a été épatant, il réussissait à réciter tout l'alphabet en rotant. J'espère secrètement lui ressembler un jour. Vers minuit, une fille a enflammé sa robe en voulant s'allumer un joint. J'ai rapidement versé une bouteille de bière sur elle mais ce fut sans effet. A la suite de quoi, je la saisis par les hanches et la jetai dans la piscine -qui venait de dégeler. Atteinte d'hypothermie et d'une brûlure au second degré, elle fut conduite à l'hôpital dans la même chambre que Rebecca. On me pria ensuite de partir rejoindre les deux convalescentes. Ce que je fis. Mais à peine entré dans la chambre, deux heures plus tard, elles se fâchèrent et m'envoyèrent à la tête des brocs d'eau et des bouteilles de mercurochrome. Je m'enfuis rapidement pour regagner la maison, où je me sentais plus en sécurité.

Le 2 novembre

Cher journal,
Mes premières visites avec le psychologue se passent bien, même si je persiste à ne voir que des champignons nucléaires dans ses tâches d'encre. Il a qualifié mon problème de " Syndrome de je ne sais plus trop qui ", ce qui m'a semblé très sérieux. Mes parents sont au moins rassurés et je fais des efforts pour ne plus capturer le chat du voisin. C'est fort dommage car mes dernières dissections s'étaient révélées captivantes. J'ai eu une dispute avec Charles, qui prétendait qu'être dans mon entourage représentait un certain danger après les incidents de la fête. J'espère que je pourrais le convaincre en me montrant plus assidu dans les dissertations que je fais à sa place. Rebecca n'a toujours pas oublié l'inflammation du pancréas, mais je lui ai assuré que ses vomissements intempestifs ne me dérangeaient absolument pas. Elle m'a remerciée en priant ses amis de me raccompagner chez moi, ce qu'ils ont fait non sans m'avoir vidé une poubelle sur la tête et m'avoir enfermé dans leur garage avec leur chien enragé. Je pense que notre relation ne peut à présent que s'épanouir.