Dors mon fils

Le 19/10/2010
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par Yog
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Thèmes / Débile / Disjoncte
Quand Yog part dans des textes psychopathologiques et décomplexés du cul de ce genre, c'est généralement bon et on ne regrette pas sa lecture. Dans celui-ci, une mère doit faire face aux problèmes que lui rapporte son fils, un espèce de Konstruktt semi-autiste en devenir dont la principale occupation est le démembrement d'animaux domestiques. Texte certifié WWF.
Je suis génitrice d’un enfant de huit ans maintenant. Je le regarde, il me regarde. Il vient de buter le chien des voisins, un affreux roquet par ailleurs.
Mais ça n’est pas normal. Qu’il fasse ça, je veux dire. Les pontes de l’éducation le disent, les pédo psychiatres le disent, notre gouvernement le dit : un enfant n’est pas censé tuer un petit chien s’il ne couve pas de sociopathie latente ou autre aberration.
Mes gènes sont parfaits. Je le sais je suis donneuse de moelle, mon caryotype a été passé au peigne fin. Ceux de son père allaient, je crois, il est parti voilà deux ans.
Mais ce gosse, Hugo, je ne l’ai jamais aimé. Je sais que ce n’est pas normal mais je n’en éprouve aucune culpabilité. Etrangement. Je me sens floue face à son geste, floue et froide, sans détresse, sans inquiétude, je m’en carre comme de l’an mil s’il devient un serial killer ou un mass murderer ou autre monstruosité que l’on peut lire dans les thrillers.
Dans mon ventre il ne me gênait pas, il était comme un organe en plus, que j’ai fini par sentir pulser.
Accouchement sans problème, à vrai dire j’ai eu une césarienne. Ma mère, mes sœurs, mes cousines, mes amies ayant procréé me disaient que ce serait le plus beau jour de ma vie, qu’elle prendrait enfin un sens. Mais quand on l’a posé mouillé contre mon sein je n’ai rien ressenti. De la fatigue, voilà tout. J’ai souri, parce que c’est ce qu’il convient de faire quand on vient d’avoir un petit garçon. Eric semblait fou de joie. Qu’il se le garde alors.
Je l’ai allaité, changé, baigné. Je l’ai stimulé, lui ai dit des mots doux que je ne pensais pas, lui ai lu des histoires, l’ai veillé lors de sa rougeole.
Mais je ne sentais rien que le vide comme un gouffre en dedans moi.
Même pas comme un enfant d’une autre. Les enfants des autres me semblent attachants et merveilleux, Hugo non.
Eh voilà, il a tué le chien des voisins et je dois lui parler et je suis fatiguée de faire semblant et il est assez grand et j’en ai ras le bol et il peut comprendre maintenant.
« Hugo »
Il regarde le sol . Tant mieux.
« Hugo je ne t’aime pas, je ne t’ai jamais aimé. »
Il regarde le sol. Tant mieux. Ou tant pis pour lui.
« Tu le sais, je le sais, nous le savons. «
Voilà qui est dit.
« Tuer un chien c’est mal , Hugo, il ne faut pas faire de mal aux êtres vivants. Même si tu ne les aimes pas. »
Il me regarde avec un petit air déterminé et frondeur.
« Je te renverrais bien chez ton père mais il a les trois filles de sa nouvelle femme. Tu n’as pas de place ailleurs, il va falloir qu’on vive en bonne intelligence. Pour toi le gite, le couvert, je viens si tu en as besoin, tu le dis, je le ferai. Je viendrai. Pour moi tu ne fais plus de choses bizarres et déplacées. Plus de chien mort »
Il regarde dans le vide. J’ai du engendrer un débile.



Le chat de Mme Strauden a disparu. Elle placarde des affichettes partout.
« Hugo… »
Il regarde les pieds de la chaise. Que c’est désagréable ce regard fuyant !
« Hugo, où est e chat de Mme Strauden ? »
Silence. Petit con.
« Il est enterré avec le chien ? Et la perruche de Mr Bondaz ? Que fais tu des satanées dépouilles de ces animaux ? »
Il pousse son maxillaire inférieur vers l’avant, se donnant l’air d’un néanderthalien.
« Plus de conneries Hugo, je te l’ai dit. Je vais t’emmener chez un psychologue pour enfants. Ta conduite est extrêmement gênante »
Il me regarde, ses petits yeux noirs (les yeux de son père) brillant de je ne sais quelle émotion.

« Bonjour Mr Tavelle. Je suis donc la maman d’Hugo »
« Bonjour madame. Le premier entretien s’est bien déroulé, je pense que votre fils a besoin d’un suivi régulier, une consultation par semaine. »
« Qu’a-t-il dit ? »
« Je ne peux vous dévoiler tous les tenants de l’entretien, nous aurons si vous êtes d’accord un entretien en présence d’Hugo mercredi »
« Oh, je suis d’accord,bien sur. Il n’a rien dit au sujet des petits animaux ? »
« A mercredi Mme »
Connard. Prend le parti d’Hugo, qui va aller répéter après un bon bourrage de crâne que je suis une mauvaise mère. Alors que je l’ai allaité sept mois, lui ai raconté des histoires et ai veillé ses otites. Huit putain d’années de gâchée à faire la mère théresa et à ne pas pouvoir m’envoyer en l’air car il est sans cesse dans mes pattes. Mon hymen a du se reconstituer depuis. Puis il est si furtif, il arrive tellement soudainement, sans que je l’entende, que je crains de me toucher dans ma propre chambre, de peur qu’il ne me surprenne. S’il me trouvait à me masturber, ça me dégouterait… a un point.

« Bonjour Edith »
Merde, cette imbécile de mère d’élève.
« Bonjour Sarah »
« Edith je voulais te parler d’un problème gênant qui… ahem… qui concerne nos enfants… Hugo en particulier »
Putain de misère
« Dis le moi Edith, n’ai pas peur, je ne me jetterai pas sur toi comme une folle quoi qu’il ai pu se passer. Hugo est perturbé par le départ de son père, il voit un psychologue… Bref… »
« Eh bien Mélanie, qui a l’age de Hugo, m’a raconté qu’il l’avait entrainée dans les sous bois pour… hm… jouer à se déshabiller et qu’elle… enfin il… Enfin il l’a forcée à prendre son… sa… dans sa bouche… à elle… »
Silence pesant. Mon fils est précoce. Mon fils me dégoute. Les animaux ce n’était rien. Mais ça. Putain de merde.
« Oh mon dieu sarah je ne sais pas quoi dire. Je vais avoir une discussion sérieuse avec Hugo ce soir. Je lui expliquerai certaines choses et il sera puni bien entendu. Et je l’emmenerai voir le psychologue en urgence demain. »
« Edith je… Je suis désolée… Je ne peux pas accepter ça »
« Moi non plus, sarah. »


« Tu sais ce dont nous allons parler Hugo, n’est-ce pas ? »
Il tripote des grains de sucre sur la table. Ses yeux sont vides, il ecrase le sucre cristal sous l’ongle de son index droit.
« Nous allons parler de Mélanie. Tu le sais. Sarah est venu tout me raconter »
Il écrase un nouveau grain de sucre. Un vague sourire tord sa bouche sur la droite. J’ai engendré un attardé. Un attardé vicieux.
« Pour les animaux morts, nous n’avons fait que discuter. Discuter et puis tu as tes séances chez le docteur Tavelle. Cela ne semble pas fonctionner, je vais te trouver un autre pédo psychiatre.»

Il redresse la tête lentement et me regarde droit dans les yeux, sans ciller, ses pupilles tremblotent. Je suis à un cheveu de perdre contenance tant son regard me met mal à l’aise. Mais je me reprends et poursuit.

« Ce que tu as fait à Mélanie est inconcevable, je ne peux pas le tolérer. Je vais agir aujourd’hui. Inconcevable. Répugnant. Tu me répugnes. »

Il lève les pupilles jusqu’à avoir les yeux blancs. Sale taré.

Je me lève, je lisse mon pantalon et je le prends par l’épaule. Je frémis tant son contact me dégoute.
« Debout. »
Il se lève. Je ne prends pas son manteau, pas même le mien. Pas à pas, je le conduis à la voiture. Je réprimes des hauts le cœur à garder ma main posée sur son épaule.
Dans le coffre il y a la masse, le sac poubelle à gravât et la corde.
Nous montons en voiture, j’allume les phares, je sors du garage. Nous prenons ce chemin tant de fois emprunté, du temps où Eric vivait avec nous. Pour pécher.
Je roule à un petit 70km/h quand Hugo tire le frein à main. La voiture fait un tète à queue, je me cogne le front contre le volant. Un peu de sang copule dans mon œil mais je n’ai pas le temps de m’en préoccuper car Hugo sort de sa poche un petit couteau et commence à me larder de coups, à la poitrine (je crois bien qu’il m’a entaillé un téton) puis au visage. Un petit canif ridicule. Je suis sonnée, j’ai du mal à me défendre, je me protège avec mes bras qu’il taillade et poinçonne de son petit couteau. Je gueule
« Arrête, mais arrête petit con, je suis ta mère, tout cela je le fais pour toi ! »
Bordel, il m’a crevé un œil. La douleur me secoue, je m’ébroue et lui colle un bon coup de poing sur la face. Je suis assez costaud avec de bons bras, j’ai fais de l’escalade, son cartilage pas fini craque sous mon poing et ses narines pissent le sang. Je tente de débloquer ma ceinture de sécurité mais avec tout ce sang ma main glisse et je dois m’y prendre à trois fois, en redonnant un coup dans l’œil d’>Hugo.
Je m’extrais de la voiture et cours pour en faire le tour.
J’essaye d’ouvrir la portière d’Hugo mais il a bloqué la sécurité.
Je me précipite vers le coffre que je n’avais pas verrouillé, en sors la masse et explose la vitre côté passager. Mes mains glissent toujours. Il faudra que j’éteigne ces putains de feux, peu de monde passe sur la route mais sait on jamais. Je lève le loquet de la portière et chope le bras d’Hugo, non sans me prendre un coup de canif dans le bras. Je ne vois plus rien de l’œil droit, mes plaies me brûlent, je le hais, il me dégoûte, ma haine gonfle et monte, je lui arrache le canif. Il serrait sa main autours et lorsque la lame y passe elle l’entaille aux doigts et à la paume.
Pas le temps pour la masse, pas le temps et trop de haine, je vais me faire ce petit vicelard.
Je le chope au cou et serre. Ses mains griffent mes bras entaillés, ça me fait mal, ça nourrit ma haine, je serre encore plus fort. Ses yeux grands ouverts ont la pupille qui tremblent encore, putain de taré. Je sens sa trachée sous mes doigts et je serres à en avoir les doigts engourdis. Il ne se débat quasiment plus. Il devient pâle, d’abord autour de la bouche, puis sur toute la face. Il tire alors la langue qui a l’air gonflée, son corps répugnant est secoué de spasmes. Il vire bleu, puis violet. Ses spasmes se calment, il devient mou entre mes mains. Mais ça ne suffit pas à apaiser ma colère, je le lâche, prends la masse et lui fracasse le crane et la face de grands coups vigoureux. Je vois les os de son visage et de son crane, de la matière grise peut être, il a une tronche de sauce bolognaise. Je frappe ses bras frêles, ses jambes, molles et mortes, je sens les os craquer et cela m’emplit de joie, j’ai envie de crier ma délivrance. Deuxième délivrance.
Haletante, je m’arrête de frapper et lâche la masse. Un nuisible de moins. J’ai fait ce qu’il fallait ; je suis fière. Reste à ranger, comme après toute fête.
Je dépose la dépouille a terre, sort le sac à gravats, le fourre dedans, trouve de grosses pierres pour le lester, le saucissonne avec la corde. Beau paquet cadeau.
Je le bourre dans le coffre. Je fais cinq cent mètres avec la voiture, sort le paquet cadeau et marche péniblement sur deux cents mètres encore pour être au bord du fleuve.
Plouf.
Bye bye.

Je retourne à la voiture. Je parcours une dizaine de kilomètres pour me perdre dans la cambrousse, pas très loin de chez Eric. Ce qui expliquerait ma présence ici.
Je sors mon portable. Je fais vingt flexions des jambes pour m’essouffler puis compose le 15.
« J’ai été attaquée, j’ai été attaquée, oh mon dieu il a pris mon fils ! »