Introduction

Le 12/02/2011
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par Carc
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Thèmes / Obscur / Propagande nihiliste
L'idée de base étant plutôt originale, ce texte oscille entre le pamphlet nihiliste et le manifeste d'une colère sourde, qui au fil de la lecture deviendra de plus en plus palpable. C'est peut être là son point faible : d'un ton détaché on passe à une écriture plus rageuse, et si le début est parfait, les deux derniers paragraphes sont plus dispensables. N'en reste que les cinq minutes passées à le lire en valent largement la peine.
Ce texte est une incitation à la haine
C’est pourtant un texte dont le contenu n’est pas choquant. Voyez, devant vous, un texte ne comportant aucun des mots « suicide », « mort violente », « viol » ou « esclavage ». Il ne traitera pas la mère du lecteur de pute, il ne lui promettra pas mille souffrances du côté de Sodome à la lecture. De fait, il ne traite même pas du lecteur, sans pour autant chercher ouvertement à le dénigrer. C’est dans ses sens cachés qu’il prêchera la destruction. C’est dans les limbes de ses mots, entre les lignes de ses lignes que l’on trouvera la vengeance personnelle. Ce texte, oui, c’est tout à fait clair, est une incitation à la haine, à la violence et à la destruction sans en être une en apparence, peut être.

Nul ne pourra dire qu’il défend le point de vue du violeur, nul ne pourra dire qu’il porte en son sein la prêche de la soumission sexuelle forcée et du déchirement vaginal comme punition pour appartenir à un sexe dont ce texte ne dira pas qu’il est faible, voire même seulement plus faible que l’autre. Ce Texte ne jubilera pas à chaque nouvelle victime de chaque nouveau prédateur, ce texte ne cherchera pas à se délecter ouvertement de chaque nouvelle vie brisée, de chaque nouvelle chatte défoncée contre son gré, de chaque nouvelle petite face porcine transformée en vulgaire bac à sperme à taille humaine. Ce texte ne se nourrira pas de la souffrance engendrée par le craquement des os, de la sensation d’étouffement que procure l’insertion brutale d’une bite dans le claque merde d’un gosse de 6 ans. Vous ne trouverez rien de condamnable dans ce texte, puisqu’il ne fera pas allusion à une quelconque joie à chaque nouvel avortement à l’aiguille à tricoter, et à chaque nouvelle femme qui meurt des conséquences de l’acte de son ravisseur. Ce texte est, au fond, comme les autres : vide de sens, vide de mots, vide de toute forme de transgression, quelle qu’elle soit, et quoi qu’elle veuille atteindre.

En effet, ce texte ne décrit pas l’humain comme le plus dangereux des prédateurs, et ne met pas son extermination pure et simple en tête des urgences planétaires. Il ne dépeint pas non plus le chinois comme un vulgaire sac à foutre trop longtemps baigné dans de l’alcool de riz, Pas même l’amerloque comme un tas de graisse fin prêt à être abattu. Il ne cherche pas à rappeler tout ce que d’autres cafards ont pu trouver utile dans un être humain une fois que ce dernier était mort non plus. Non, il ne rappelle pas les bandoulières en véritable peau de juif, les pulls en cheveux humains ou le savon en graisse d’homosexuel. Ce serait bien trop bas et moralement parfaitement condamnable. Il ne rappelle pas non plus que la viande humaine ressemble à priori à celle du porc, et qu’un homme de taille moyenne devrait nourrir toute une famille à moindre coût durant quelques jours. Et tout comme il n’encourage pas le cannibalisme, ce texte n’incitera pas au massacre d’inconnus dans la rue pour la simple raison qu’ils existent, ni même au massacre d’inconnus dans quelque autre endroit. Il ne subventionne pas par son fiel les crimes passionnels, les fils tranchant la jugulaire de leurs génitrices, les filles coupant la bite de leur créateur afin de pouvoir se doigter à la remémoration du seul souvenir de ses cris de douleur et de leurs râles d’agonie. Ce texte ne vante rien de tout cela, puisque ce texte est vide. Cela lui suffit pourtant, et son message n’en est pas moins inchangé et parfaitement clair.

Pourtant, ce texte ne vante pas les joies de l’inceste, il ne cherche pas à convaincre la fille de bonne famille d’aller retrouver son père sous la douche pour en apprendre les délices du corps. Il ne sponsorise pas non plus une quelconque déviance. Ainsi, le sadomasochisme sera introuvable, et la zoophilie bannie. Toute expérience sur des enfants n’est pas dans le cadre de ce texte, puisqu’un soin particulier a été mis au fait d’éviter de contourner toute loi régissant notre saine vue de ces choses ci en public. Le texte, en outre, n’en a pas besoin. Puisqu’il est, déjà ainsi, une incitation à la haine.

Il n’a pas non plus besoin de rendre compte d’un quelconque mérite du suicide. Ainsi, rien ne fera foi d’une quelconque négativité face à la vie en général, et face à celle du lecteur en particulier. A aucun moment ce texte ne cherchera à prouver que le lecteur, dont le texte ne laissera nullement entendre qu’il n’est qu’un autre connard qui tourne en rond, n’a rien à attendre, n’a rien à faire, ne trouvera jamais de sens à son existence et ferait mieux d’en finir tout de suite. Il n’est pas dans l’optique de l’auteur de causer de la peine aux familles, aux amis, aux animaux domestiques en insistant sur le bien ô combien fondé d’un acte suicidaire. Il n’est pas question pour l’auteur de remuer un quelconque couteau dans la plaie, voire d’appeler à en enfoncer des nouveaux et de les tourner, retourner et de lacérer les tripes d’une victime parfaitement innocente dans le seul but macabre de se rapprocher un peu plus de la mort, de l’apprivoiser, de la domestiquer afin de finalement l’embrasser dans un torrent de rage des plus glacées. Rien n’est, aux yeux de l’auteur, aussi répugnant que la violence, rien aussi condamnable que l’intolérance crasse, rien aussi stupide que les voix qui s’élèvent pour dire qu’il faudra bien, si l’humanité veut continuer à prospérer, qu’elle envisage le salut dans sa chute.

Ce texte est un ersatz de description peroxydée, puis qu’il n’en contient aucune. Ce texte est un ersatz de texte. Ce texte est une perte de temps que vous êtes le seul à vous infliger. Il ne contient rien, si ce n’est de la rancœur bouillante envers votre espèce qui pourtant ne sera jamais exprimée. De fait, ce n’est pas un texte. Ce n’est qu’une introduction qui n’aura jamais de corps, dans lequel le lecteur s’acharnera à trouver des fragments de sens, des bribes d’intérêt alors qu’il n’est que une autre minute, ou plusieurs, qui lui est volée. Ce texte est une préface d’un pamphlet qui n’existera jamais. Ce texte n’existe que dans les yeux du lecteur, et l’ennuiera à mourir. Ce texte est une incitation à la haine de ce texte. Ce texte est une incitation à la haine de l’auteur, à la haine, en fait, de tous les auteurs. Il vous donnera envie de torturer l’auteur, de le broyer, pour vous avoir fait perdre votre temps. Il vous donnera envie de fermer la page, de crier « Non, stop ! Assez d’images de petit gothique adolescent qui s’imagine détraqué pour plaire à Cynthia! ». Et pourtant, si vous l’avez lu jusqu’ici, c’est qu’il n’a pas manqué son but. Vous êtes, et restez, des moutons. Tuez l’auteur.