Je ne vous supporte plus.
Pourtant ça commençait pas mal. Une enfance biberonnée à l’insouciance, maternée dans l’écrin des utopies du beau siècle. Une maison bleue, accrochée à la colline. Une éducation nationale et primaire, comme vous.
C’est après que ça c’est gâté, à ce que vous nommez « l’âge ingrat ». J’aime bien cette expression, j’en chéris l’épithète. Il qualifie merveilleusement la brutalité avec laquelle la lucidité nous désenchante. Les déceptions véritables, la froideur des vérités. Les premiers coups de canifs dans le contrat.
Je suis rapidement passé à la résignation, qui me parait être une posture aboutie. Vous m’avez bien aidé, il faut dire. Vous avez fait de moi un fantôme, promeneur étranger à vos errances, vide de tout ce qui vous anime. Paradoxalement, vous m’avez totalement accompli, émancipé. Désormais, je ne m’encombre plus d’ouailles qui ne peuvent offrir qu’un asservissement des plus stériles à la noblesse de ma vacuité.
Vous vous êtes vus ? Dans la rue, au boulot, dans nos repas de famille, vous vous obstinez à vivre heureux sans jamais douter de le mériter. Épicurisme ? L’art de vivre, c’est l’art de mourir mieux, cons.
Mais continuez donc à croître et à survivre à crédit, tant que ça vous aide à occulter l’absurdité de vos existences insipides. Ouais c’est ça, faîtes des mômes. Je salive rien qu’à l’évocation d’un retard de règles, rêvant de mâtiner mes rhums de vos fœtus pour m’enivrer de vos espoirs et de vos déceptions les plus noires.
Ces temps, les beaux jours reviennent, les nuits se font plus courtes. Vous vivez ça comme une renaissance, quand chaque jour qui vous mène vers l’été vous rapproche de l’heure d’une mort aussi certainement absurde que le Reste.
Je vais de mieux en mieux.
C’est après que ça c’est gâté, à ce que vous nommez « l’âge ingrat ». J’aime bien cette expression, j’en chéris l’épithète. Il qualifie merveilleusement la brutalité avec laquelle la lucidité nous désenchante. Les déceptions véritables, la froideur des vérités. Les premiers coups de canifs dans le contrat.
Je suis rapidement passé à la résignation, qui me parait être une posture aboutie. Vous m’avez bien aidé, il faut dire. Vous avez fait de moi un fantôme, promeneur étranger à vos errances, vide de tout ce qui vous anime. Paradoxalement, vous m’avez totalement accompli, émancipé. Désormais, je ne m’encombre plus d’ouailles qui ne peuvent offrir qu’un asservissement des plus stériles à la noblesse de ma vacuité.
Vous vous êtes vus ? Dans la rue, au boulot, dans nos repas de famille, vous vous obstinez à vivre heureux sans jamais douter de le mériter. Épicurisme ? L’art de vivre, c’est l’art de mourir mieux, cons.
Mais continuez donc à croître et à survivre à crédit, tant que ça vous aide à occulter l’absurdité de vos existences insipides. Ouais c’est ça, faîtes des mômes. Je salive rien qu’à l’évocation d’un retard de règles, rêvant de mâtiner mes rhums de vos fœtus pour m’enivrer de vos espoirs et de vos déceptions les plus noires.
Ces temps, les beaux jours reviennent, les nuits se font plus courtes. Vous vivez ça comme une renaissance, quand chaque jour qui vous mène vers l’été vous rapproche de l’heure d’une mort aussi certainement absurde que le Reste.
Je vais de mieux en mieux.