La rumeur - Partie 1 L'ange

Le 15/07/2011
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par Le Duc
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Thèmes / Débile / Phénomènes de société
Le Duc produit cette année le GRAND FEUILLETON DE L'ETE de LA ZONE. A lire sur la plage bien entendu, sinon à quoi ça servirait d'avoir des smartphones ou des tablettes à la plage.(Quoique si on a pas de raquette, une tablette peut très bien faire office de substitut pour jouer au jokari) ça s'adresse au midinettes, n'y allons pas par quatres chemins. Elles y trouverons les grandes ficelles du genres : de grand beau mâles ténébreux occupant des postes très important mais ayant assez de temps à consacrer à de longs monologues romantiques pendant de longs mois alors qu'on le sait très bien des hommes de ce type se tringlent au moins 2 nanas dans la même soirée, l'une faisant souvent office de capote. Vous trouverez aussi de beaux Ranchs sans bétail à par peut être les acteurs nourris par des scénaris traissés au foin. Le premier épisode de la série s'attarde donc sur la boucherie Halal pour mieux faire resurgir toute cette philosophie du quotidien insoupçonnée cachée dans les tréfonds des liens familiaux zygotes.
La scie commençait à perdre de son efficacité, les dents avaient attaquées la moitié de l’os du fémur. Mais il semblait pour Catherine que chaque va et viens était de plus en plus éreintant. Des goûtes de sueurs perlaient sur son front puis descendaient se mélanger aux larmes de ses pleurs, continuant leurs chemins le long de ses joues pour finir par tomber à terre, se fondant en d’élégantes petites ondes de choc, au sang de sa sœur. Qui, inexorablement, continuait de se répandre sur le carrelage de la cuisine.
Épuisée, Catherine s’octroya un instant de répit. Elle se laissa lentement glisser pour s’assoir à côté du corps inerte de Mélanie, puis se prit la tête entre ses mains ensanglantées. Son regard s’arrêta sur ce que, dans son for intérieur, elle qualifia de « bulbes de chair » et autres morceaux d’os qui étaient attachés sur la lame de la scie qui était encore à l’intérieur de la cuisse de sa sœur. Elle regardait cette lame mais sans réellement la voir, ses yeux étaient dans le vague. Son esprit était envahit de pensées qui fusaient dans toutes les directions. Allant des souvenirs d’enfance, à comment sa jeune nièce allait faire sans sa mère, en passant par ce quelle pourrait faire pour essayer de le couvrir. Elle n’arrivait pas à se focaliser sur une seule de ses réflexions. À peine elle commençait à penser à quelque chose, que le fil de son raisonnement était perturbé par une autre pensée totalement sans rapport avec la précédente.

Son rythme cardiaque s’emballât, sa transpiration se transforma en sueur froide. L’odeur qu’il régnait dans la cuisine était insoutenable. Le sang, répandu en grande quantité, comme s’était le cas présentement, dégage un parfum tout à fait spécifique. Les boyaux éventrés de Mélanie relâchaient aussi de forts effluves. Une nausée qu’elle ne put contenir s’empara de Catherine la forçant à vomir. Elle resta assise là un moment, immobile, dans le sang de sa jumelle, sa bile recouvrant son menton. Après un temps quelle ne put juger elle se releva en chaloupant un peu. Elle activa le broyeur de l’évier et reprit son morbide travail, dans un effort arasant elle plongea ses mains dans les tripes tièdes de sa sœur et entrepris de les arracher. C’est à ce moment que son fils fit irruption.
- Maman …
- Je t’ai dit de rester dans ta chambre, c’est compris ?!
- Mais, est-ce que je peux t’aider ?
- Mickaël, obéis.
- Je te demande pardon. Pour tout… Je retourne dans ma chambre.

Un sanglot étouffa Catherine, elle le réprima tant bien que mal et essuya son nez d’un revers de main. À ses yeux son fils était un ange, à l’époque de sa conception le futur père de Mickaël était atteint d’un cancer incurable, Catherine et lui ne voulait pas qu’il parte sans laisser de trace, ils avaient donc essayés pendant les deux ans de sa chimio d’avoir un enfant, mais les médecins de l’époque lui avaient dit qu’elle ne pourrait jamais enfanter. Cependant, ne voulant se résigner et à force de persévérances, le miracle finit par se produire. Catherine était enceinte. Au septième mois de grossesse le père mourut. Et Catherine vu alors son enfant comme son unique espoir de bonheur, un ange venu l’aider à surmonter ces temps sombres. Elle décida de nommer son fils Mickaël, comme l’archange éponyme.

Aujourd’hui Mickaël avait tué sa tante Mélanie. La sœur jumelle de sa mère.

Catherine, tout en tremblant nettoya le sang de ses mains dans l’évier de la cuisine et allât voir sans un bruit dans la chambre de « son petit ange » comme elle aimait le surnommer.
Assis sur le rebord de son lit, dos à la porte de sa chambre, caressant sagement le chat de la famille, Mickaël fredonnait une comptine bien connue :

1, 2, 3

Nous irons au bois

4, 5, 6

Cueillir des cerises

7, 8, 9

Dans mon panier neuf

10, 11, 12

Elles seront toutes rouges

Sans aucune émotion dans sa voix, il questionna sa mère : Dis, je serais encore puni longtemps ?