L'invitation

Le 20/08/2011
-
par Ratiche
-
Thèmes / Débile / Absurde
Le narrateur est paumé quelque part dans la cambrousse, éclaboussé de merde par un tracteur kamikaze, et va retrouver sa bien-aime. Le pitch pourrait être celui d'une série particulièrement française. Cela dit, stupeur : c'est drôle et bien écrit, malgré les envolées Châteaubriandesques.
Elle est belle, elle est intelligente, et tellement attirante... Peut être un poil timide ou même carrément misanthrope. Mais c'est la merveille de ses parents, leur centre du monde, comme souvent. Existe-t-elle vraiment, est-elle en chair et en os ou seulement dans l'imaginaire perturbé d'un couple en mal d'enfant ? Et jusqu'où peuvent-ils aller pour se persuader qu'ils ont mis au monde une progéniture idéale ?
Son amoureux lui, n'a aucun doute : c'est vers la chance de sa vie qu'il est en train d'aller en répondant à cette invitation...
La boue qui collait à ses chaussures l’horrifiait. Il était parti de Marseille en pantalon blanc et souliers vernis pour faire bonne impression.
Et maintenant, après moins d’une dizaine de kilomètres, le voilà crotté, froissé, au point qu’on pourrait penser qu’il ne possédait qu’un seul costume qu’il portait nuits et jours.
Il avait pourtant bien évité ce damné tracteur. Mais le fossé était trop profond pour qu’il puisse espérer non seulement en sortir sa voiture, mais également en escalader les bords sans se salir. Et ce chauffard qui s’éloignait dans la nuit, en direction d’Allauch!
Heureusement la lune était pleine, et il pouvait suivre aisément le chemin sinueux qui le rapprochait de son rendez-vous. Il avait sauvé du désastre le cadeau destiné à ce qu’il voulait être sa promise, ainsi que l’imposant bouquet qu’il destinait à la maîtresse de maison. Il le portait à l’épaule comme une fourche, celle qu’il aurait bien aimé planter dans le ventre de son tractoriste terroriste.
Il se promettait de collecter les renseignements qui pourraient lui permettre de retrouver le conducteur de tracteur criminel. Le temps de se décrotter, peut-être d’emprunter un costume, et il ferait en sorte que son hôte lui fournisse la liste des rares habitants de ce secteur très urbanisé qui possédaient un tracteur. Et là, on verrait de quel bois il se chauffait. Il n’était pas tellement vindicatif, mais quand même! On ne devrait pas pouvoir, en toute impunité, braquer délibérément au dernier moment avec son tracteur, dans un chemin somme toute assez large, avec la volonté manifeste d’éperonner avec une dangereuse herse le véhicule venant en face. Et se sauver une fois la voiture au fossé!
Plus il marchait, plus la colère lui inspirait des châtiments inédits et raffinés. Il voyait très bien son protagoniste écartelé par quatre tracteurs du même type que le sien. Ou empalé sur la herse qu’il portait. Ou pourquoi pas, introduit dans une moissonneuse batteuse au milieu des bottes de foin? Pour faire du pain complet. On pourrait aussi lui dérouler les intestins après lui avoir ouvert le ventre avec une faucille rouillée, et le traîner sur le chemin du délit par les tripes. Mais tout cela serait encore trop doux pour ce délinquant majeur, qui risquait de le faire échouer dans une démarche qu’il n’aurait pourtant jamais pensé pouvoir entamer.
Il lui en avait fallu des heures de réflexions et de tortures morales, pour pouvoir réunir le courage nécessaire pour demander la main de Caroline. Et même s’il était bien connu de la famille, son aspect actuel repoussant, et l’odeur infecte qu’il dégageait, (le fossé servait sûrement au stockage d’innommables liquides puants servant à l’épandage), risquaient d’indisposer Caroline à son égard.
En fait, il ne la connaissait pas bien. Et même pas du tout. Mais il en avait tellement entendu parler avec passion par le père et la mère de celle-ci! Et cela pendant tellement d’années de collaboration en tant que comptable chez ces dirigeants d’entreprise à Euroméditerranée, qu’il s’était construit une image de cette douce personne, à la mesure de son manque de réussite permanent avec les femmes. Et même si à 35 ans il était toujours vierge, il savait que son potentiel sexuel était exceptionnel. D’autant plus qu’il ne l’avait pas encore entamé! Et il saurait faire face au besoin de douceur et au tempérament fougueux dont il savait Caroline lotie : c’était la mère de cette dernière qui, à mots couverts, (mais lui, il savait écouter entre les lignes!), lui avait laissé entendre que sa fille avait un sacré caractère, et qu’elle restait souvent les yeux dans le vague, pendant de longues heures. A l’évidence elle attendait le prince charmant qui saurait lui donner ce qu’elle désirait le plus: un amour enflammé.
- « Mais pourquoi ne sort-elle jamais? », avait-il prudemment demandé aux parents.
- « Mais si, elle sort. Mais elle ne tient pas à rencontrer du monde et elle a peur de la foule à Marseille. Elle est terriblement timide et craint beaucoup d’être contrainte à engager une conversation avec un inconnu. Au point qu’elle a suivi toutes ses études par correspondance! Et maintenant qu’elle a obtenu son doctorat de psychologie, elle se cantonne dans les expertises graphologiques. Si vous la voyiez quand elle est penchée sur son travail! La Madone de Michel-Ange. Nous avons vraiment de la chance d’avoir une telle fille: belle, attentionnée, intelligente. Ah, elle nous donne bien des satisfactions! Nous souhaitons à tous les parents d’avoir de tels enfants!
- Vous n’avez pas de photo d’elle?
- Elle déteste les photos. Elle dit que fixer le temps, c’est le faire mourir. Que personne ne se sentirait vieux si nous n’avions pas de référence au temps qui passe. Et nous sommes assez de son avis. C’est effrayant parfois de voir la course du temps: hier elle était un joli bébé, et maintenant la voilà jeune fille. Comment peut-on imaginer qu’elle va se faner un jour? Non! Pour nous elle a toujours été jeune fille, et le restera. »
- « Mais, à son âge, elle n’est pas intéressée par rencontrer des jeunes hommes, fonder une famille ? » questionna-t-il ingénument.
Le couple se regarda furtivement, et il pressentit comme un flottement dans le léger temps de réponse:
« - Si, bien sûr », repris le père, « mais son travail lui prend tellement de temps! Et puis je crois qu’elle nous aime tellement, peut-être trop, qu’elle n’ose pas s’engager envers quelqu’un qui risquerait de nous déplaire. »
- « Ne pourriez-vous pas lui présenter certaines de vos connaissances que vous estimez ? Ainsi elle serait sûre de votre aval. »
Un obscur désir lové au fond de lui commença à lui irradier la poitrine, puis une bulle euphorisante explosa dans sa tête. Il s’entendit, comme un spectateur au théâtre, déclamer aux parents une tirade enflammée, inspirée par ce qu’il prenait conscience au fur et à mesure qu’il parlait: un amour fou, total, pour cette jeune fille unique, avait mûri en lui progressivement, dans son âme même.
Depuis les nombreuses années qu’il écoutait, fasciné, les descriptions enthousiastes des parents de cet ange de beauté et de douceur, (inabordable, pensait-il), il s’était forgé une image qui remplissait dans ses moindres recoins son moule céphalique de la femme idéale, SA femme idéale. Toutes les réparties des parents, apparemment soucieux de préserver leur fille de déceptions sentimentales, trouvèrent leurs réponses. Aucun argument ne résista aux inspirations émanant de son esprit dopé à l’adrénaline amoureuse. Tout ce qu’il n’aurait osé même penser, il l’étalait au grand jour. Il saisissait au vol le moindre point faible dans les réfutations parentales, et le retournait à son avantage: il voulait être présenté à Caroline.
Il était certain que de cette rencontre ne pouvait naître qu’une longue et torride idylle. Sans l’exprimer dans ces termes, il sut trouver les mots pour que, à cours d’objection, vaincus par sa flamme déferlante, débordés par un discours irréfutable, Mr et Mme les chefs d’entreprise, pourtant habiles négociateurs, lui accordent une invitation pour le prochain week-end.
Il s’était préparé comme un sportif de haut niveau la semaine précédant la compétition:
- Surveillance de son alimentation: pas de condiments incongrus comme de l’ail, qui donne une haleine pestilentielle, ou du curry qui rend les dents jaunes. Pas de haricots ou de choux, qui pourraient donner lieu à des flatulences désastreuses. Des carottes, beaucoup de carottes: elles rendent la peau saine et colorée, et il avait entendu dire qu’elles étaient l’ingrédient de base de certains philtres médiévaux, (avec les toiles d’araignées, il est vrai. Mais soigneux et propre comme il était, il n’y avait pas de çà chez lui!). Pas de graisse bien sûr: il serait dommage que sa ligne svelte ait à souffrir d’une obésité brutale inopportune. Et suppression de tout alcool. Il n’était pas gros buveur, mais il lui arrivait les soirs de cafard de descendre sa demi-bouteille de vin: cela avait l’effet de l’envelopper dans une douce torpeur dormitive. Ce qu’il ne fallait à aucun prix.
-Exercice physique: il fallait que l’esprit sain dont il se savait muni, puisse à l’évidence correspondre à un corps sain. Et des assouplissements ne pouvaient que le préparer à répondre dans de bonnes conditions aux désirs érotiques de Caroline, qui, on ne savait jamais, pouvaient surgir peut-être plus rapidement qu’on ne le pensait.
- Et puis, surtout, concentration mentale: il avait acquis un livre de Yoga qui dévoilait tout sur le pouvoir que l’on pouvait déployer grâce à l’activité de certains centres mentaux. Cela pouvait aller jusqu’à la suggestion à autrui. Il n’était pas assez bête pour penser qu’il atteindrait ce niveau en une semaine. Et même si c’était le cas, son honnêteté foncière lui interdisait d’employer des pouvoirs artificiels. Il savait que de toute façon ce ne serait pas nécessaire: les longues heures de méditation qu’il s’imposait avant de se coucher lui avaient permis de prendre conscience que sa force de séduction était largement suffisante pour qu’il n’ait pas recours à un dopage cérébral déloyal.
Ses exercices de concentration étaient principalement axés sur l’image de Caroline:    Caroline au lever, Caroline à sa toilette, Caroline à son déjeuner, Caroline au travail, Caroline au coucher, (un de ses meilleurs exercices), Caroline assise, les yeux perdus dans l’immensité dorée de ses rêves de jeune fille.
Il avait distrait de son temps de préparation l’après- midi nécessaire au choix et à l’acquisition de la tenue adéquate, rue Paradis: après moult hésitations, tergiversations interminables, exaspération de sept vendeurs, il avait tranché pour des souliers vernis et un costume blanc. Il avait investi presque un mois de salaire, mais il savait qu’il ferait de l’effet!
Et voilà qu’il se retrouvait sur ce chemin boueux, dans le même état qu’un chien de ferme un soir d’orage. Heureusement, il savait que Caroline comprendrait la situation. On n’obtient pas un doctorat de psychologie sans pouvoir juger rapidement de la personnalité d’autrui. Et elle ne s’arrêterait pas à une apparence trompeuse.

    Après une courbe assez longue, et alors qu’il longeait un petit étang, le haut mur et le portail de fer forgé dont il avait eu la description, se dessinèrent dans la pénombre. Il n’aurait, somme toute, pas beaucoup de retard: 17 minutes peut-être. Derrière lui, un cliquetis, suivi d’un bruissement de tissu, lui firent brutalement tourner la tête. Dans le mouvement, il trébucha et roula dans ce fossé qu’il connaissait déjà bien, et dont il pensait n’avoir jamais à y revenir. Un peu étourdi, il s’apprêtait à se relever lorsque qu’une déflagration énorme le recoucha dans la fange. Sa sordide expérience d’un mois d’armée, avant qu’on ne le réforme pour incompatibilité militaire, lui avait laissé le souvenir d’un tel bruit: c’était à l’évidence une grenade défensive! S’il n’avait pas trébuché, et glissé dans le trou salvateur, il aurait été criblé d’éclat.
Il n’était pas peureux, mais un spasme stomacal lui fit régurgiter le léger repas diététique qu’il avait pris en prévision du dîner, (il ne voulait pas paraître impoli en finissant son assiette, le guide des bonnes manières était formel sur ce sujet, mais il avait peur d’être tenté). Les jambes flageolantes,seule la vision de Caroline qui l’attendait et la proximité du but, lui permirent de reprendre sa route pour les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de sa soirée amicale.
Il n’avait pas d’explication cohérente sur cet accident: avait-il marché malencontreusement sur un engin de la dernière guerre? Mais alors, à quoi correspondait le bruissement perçu? C’était vraiment le cliquetis caractéristique et le mouvement du bras d’un lancer de grenade. Avait-il empiété, dans l’obscurité, sur un territoire interdit? Mais non, il était sur le chemin! Et de toute façon, on ne jette pas des grenades à quelqu’un qui s’est égaré dans une propriété privée.
Il était vraiment abasourdi: il venait de risquer la mort deux fois en moins d’une demi-heure, plus que dans toute sa vie précédemment. Mais en même temps, il se sentait comme stimulé par cette accumulation d’obstacle, qu’il venait néanmoins de franchir, comme si son amour pour Caroline lui assurait l’invulnérabilité. Même sûr de cette capacité exceptionnelle, il franchit aussi vite que lui permettaient ses faibles ressources physiques le peu de distance qui lui restait pour sonner à la grille de ses hôtes.
Il dût insister longuement pour qu’enfin une lumière s’allume entre les arbres, et qu’un vieux domestique voûté, en livrée, l’accompagne jusqu’à la demeure bourgeoise qui trônait dans le parc. Aucun signe du vieillard ne laissait à penser qu’il eût remarqué quoi que ce fût dans sa tenue vestimentaire. Il pensa que le pauvre homme avait les sens bien émoussés, car en plus de sa croûte de boue, l’odeur qu’il dégageait relevait beaucoup plus d’un étron de cochon diabétique que de l’eau de toilette à 87 Euros qu’il s’était offert la veille pour la première fois de sa vie.    
Mais le plus étonnant, c’est que Mr et Mme, bien qu’eux-mêmes très bien habillés, comme toujours, ne remarquèrent pas non plus au premier abord son aspect plus que négligé, et ne parurent pas sensibles aux effluves persistants qui émanaient de sa personne.
Il s’excusa de ne point avoir de fleurs pour son hôtesse, compte tenu qu’il avait roulé dessus lors de sa deuxième incursion dans le purin. Ce qui lui donna l’occasion de préciser que sa tenue n’était pas due au fait qu’il ne s’était pas changé avant de venir, mais bien parce qu’on avait essayé par deux fois d’attenter à sa vie. Ses hôtes crurent qu’il plaisantait aimablement et louèrent son sens de l’humour. Il dût décrire par le menu les événements qui avaient transformé son costume neuf en serpillière de grabataire incontinent, et ses souliers vernis en réceptacle de liquide diarrhéique.
Mais personne d’autre dans les environs n’avait de tracteur, à part eux, et d’ailleurs Caroline ne devait plus tarder à le ramener de chez le concessionnaire où il était en réparation. N’avait-il pas confondu avec le camion du ferrailleur, lequel tenait fréquemment toute la route? Le chauffeur était borgne, et lorsqu’il buvait, ce qui était fréquent, il se trompait souvent pour mettre son bandeau. Mais le pauvre homme n’était pas dangereux, tout juste un peu distrait. Quant à une histoire de grenade, alors là c’était sûr! C’était bien une grenade! Bravo d’avoir pu identifier du premier coup la source d’un tel bruit. Qui était visé? Mais personne, bien entendu. Il arrivait fréquemment que quelque fermier des environs, pêche nuitamment à la grenade dans l’étang qui jouxte le chemin. Caroline, d’ailleurs, adorait çà aussi. Elle était toujours très fière de ramener un panier de poissons frais. Si çà se trouvait, c’était elle qui, en ramenant le tracteur, avait pensé à une friture pour le lendemain. Ce qui expliquerait qu’elle ne soit pas encore là. C’était d’ailleurs gênant, car c’était elle qui devait faire le repas, et rien n’était prêt. Mais elle allait arriver. Nous n’étions pas pressés, n’est-ce pas? Nous pouvions toujours parler d’elle, en son absence provisoire.
Sans qu’il en ait pleinement conscience, une gêne sourde s’installait en lui. La boue qui séchait rigidifiait ses vêtements. L’attitude indulgente pour sa tenue qui apparemment ne choquait pas, lui interdisait de solliciter des vêtements secs, ou même de demander à bénéficier de l’utilisation de la salle de bain. Il passerait pour un rustre s’il interrompait la conversation, comme si celle-ci lui donnait envie de soulager sa vessie.
- « Oui, Caroline tenait à participer à la vie de la maison, et elle aimait rendre service en se chargeant de tâches qu’on pourrait penser trop dures pour une jeune fille: elle dépannait fréquemment le tracteur, et exécutait elle-même de multiples travaux des champs. Elle chassait aussi, en plus de la pêche à l’explosif. Un de ses plaisirs favoris, qu’elle pratiquait en solitaire, était de saigner le cochon après l’avoir pendu à une poutre grâce à un système ingénieux dont elle était l’auteur. Et elle avait un tour de main exceptionnel pour le boudin! »
Il n’arrivait pas à analyser d’où provenait le malaise qu’il commençait à ressentir. Était-ce le fait qu’il aurait aimé être plus présentable lorsque Caroline arriverait ? Ou l’odeur qu’il dégageait qui lui montait à la tête ? Il n’avait pas faim du tout et se félicitait que le repas ne soit pas prêt: il se proposerait pour aider, ce sera tout à son honneur, et cela lui permettra de côtoyer Caroline autrement que lors de rapports mondains conventionnels.
-« Notre fille, bien qu’intellectuelle de haut niveau, apprécie fortement la dépense physique. Elle s’absente parfois toute la nuit pour parcourir les champs environnant: elle dit qu’elle trouve ses ressources dans les étoiles. J’espère que ce soir elle n’aura pas besoin de se recharger spirituellement. Sinon elle risque de manquer le dîner. Et comme d’ordinaire nous ne mangeons jamais le soir, nous n’aurions rien à vous offrir, car elle devait ramener les courses adéquates. »
Il l’imaginait sous la lune éclairant le Garlaban, les douces lueurs du firmament ciselant finement son visage angélique, accessible aux messages célestes que seules les âmes pures peuvent percevoir. Il eut envie de la rejoindre.
« - Peut être puis-je aller à sa rencontre ? Par où va-t-elle d’habitude ?
« - Oh! C’est selon son inspiration. Il y a un tel dédale de chemins, dans lequel elle seule se retrouve, que nous ne pouvons pas savoir précisément quelle direction elle a décidé de prendre. Mais vous pouvez toujours essayer de prendre le sentier qui longe les marais. C’est par là qu’elle revient le plus souvent. Vous verrez un panneau interdisant le passage sous peine de s’enliser, mais n’en tenez pas compte, c’est pour dissuader les promeneurs indiscrets. Prenez le chemin à droite du portail, puis longez le mur jusqu’à ce fameux panneau, continuez quelque temps et vous avez toutes les chances de rencontrer Caroline, je suis même certain que vous la rejoindrez. »...



_______________________

Épilogue :

« - ça fait plus d’un quart d’heure qu’il est parti. Il faudra mettre une annonce demain dans « La Provence » pour recruter un nouveau comptable », dit le compétent chef d’entreprise à son épouse distraite.