Persona

Le 28/03/2012
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par docteur
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Thèmes / Fight / Acharnement
HONK. HONK. HONK. HONK. HONK. HONK. HONK. HONK.
Je ne mérite même pas le droit d’utiliser le pronom “je”. Pour représenter qui ? Il n’y a pas de “moi” qui tienne. S’il tient c’est grâce au noeud parfaitement adapté à sa nuque.
Je suis révolté et j’écrirai “je” tant que moi aura les orteils au dessus du sol. On ne joue pas avec la gravité. “On” est un pronom que j’affectionne. Primo parce qu’il est sexy, qui n’a jamais remarqué cette forte connotation sexuelle du O, secundo parce que “on” désigne l’ensemble. C’est un peu un “nous” présidé par un “vous”. Même si l’idée d’un “vous” tapis derrière mon cher “on” a une odeur de vieux tabac a moitié consummé.
“Je” et “moi” faisons partie de “on”, pourquoi “moi” fait preuve d’autant d’arrogance ? Comprenez bien le ridicule de la situation : le suicide de “moi” n’est que symbolique. Comment “moi” meurs si “je” ne meurs pas ? Il est là à mimer une lévitation immobile. Lévitation qui n’a de sens que pour lui. Car en plus d’être révolté par son acte, “on” ne le tolère pas non plus. Comment s’organise t-on sans “moi” ? C’est la dégringolade. “On” va se barrer comme une fille séduite par une plus grosse queue que son futur-ex. Non, ce n’est pas du vécu, dilatez bien vos pupilles : j’ai un service trois pièces dont je ne me plaindrai jamais. La preuve en est que la forme si sexy du O a laissé place à celle du canon d’un flingue observant ma tempe. Notre tempe. “Je” tire.