« Si j’étais un homme »

Le 10/04/2012
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par Cuddle
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Thèmes / Saint-Con / 2012
Commençons la Saint-Con 2012 sur des bases solides : du démembrement à la scie, de la pétoire et de la lame bien affûtée que Rambo ne renierai pas, de l'organe qui fuse et un peu de cuisine, les ingrédients sont bien là; on pourra toutefois regretter que la crémation finale manque de panache, ça reste cela dit une bonne entrée pour attaquer cette Saint-Con comme il se doit. COME ON BABY LIGHT MY FAYEURE§
« Malheur à celui qui rêve: le réveil est la pire des souffrances. Mais cela ne nous arrive guère, et nos rêves ne sont pas longs: nous ne sommes que des bêtes fourbues. »
Que sait-on de dieu ? Que sait-on du purgatoire ? De la vie après la mort ? Que sait-on du diable ? Que peut-on dire de la folie ? D’où vient-elle ? Qu’est-ce qu’y fait qu’un jour tout se passe bien et que le lendemain c’est le chaos ? Où est la limite ? Comment puis-je savoir si ce que je fais est bien ou mal ? Se souviendra-t-on de moi pour ce que je suis ou pour ce que j’ai fait ?...

Toutes ces questions, je me les pose en permanence, comme un trouble compulsif. Je le sens au fond de moi, j’ai enfermé un monstre dans un coffre-fort. Enchaîné par les fibres de ma raison, de mon éducation, je le contiens, le raisonne et me remets en question en permanence. Pourtant, parfois, j’ai l’impression de suinter la mort et l’alcool. De perdre tout contrôle, d’être irrationnelle et de me déchaîner inutilement contre du vent. Ma haine est disproportionnée comme mes envies de meurtres. Quel effet cela fait-il de planter un couteau dans un ventre ? Est-ce comme quand je débite un poulet ? La lame pénètre-t-elle facilement dans la chair ? Est-ce…si simple ?

Aujourd’hui, j’aurais voulu être un homme. J’aurais voulu péter la gueule de celui qui m’a humilié sur mon lieu de travail. Mesurer plus d’un mètre-quatre-vingt et peser une centaine de kilos. Lui exploser la mâchoire violemment, d’un seul coup, bref et net. Le faire cracher quelques dents avant de le faire tomber à genoux et de lui faire bouffer ses couilles.

J’aurai été armé pour le faire plier, un pistolet 22LR pour pouvoir lui défoncer sa tête de con à la crosse, uniquement pour déformer sa boîte crânienne en effectuant des gestes répétitifs et précis : un coup sur la tempe, un coup frontal, un coup en arrière, au niveau de l’occipital et taper encore et encore, sans jamais être trop brutale. Sans jamais le faire mourir, pas tout de suite, pas encore.

L’arme blanche, l’arme ultime par définition. Un couteau de chasse, un poignard Jungle King II ; une dague Punal avec une lame de 16 cm en inox noir ; une feuille de boucher et une hache pour l’impressionner un peu. Si j’étais un homme, je pourrais m’amuser avec lui, le planter sur tout le corps, l’entendre hurler comme un porc sans aucun regret. Une fois à terre, je lui arracherai les ongles un part un avant de lui couper quelques doigts au sécateur pour lui créer de nouvelles mains.
Ligoté, ficelé comme un morceau de viande, je l’aurai suspendu à un crochet pour mieux commencer mes découpes. Je lui écarterais les jambes pour chercher la veine et planter le couteau en plein dedans, manière de le saigner de tous ces péchés. « Flop-flop-flop », j’entends déjà le goutte-à-goutte qui s’accélère avant de devenir un flot continu.

Une mare épaisse se forme, elle s’étend comme du gasoil sur le sol de manière rapide et poisseuse. Il se meurt lentement. A présent, tout s’enchaîne dans mon esprit en transe, joint, rhum et Party de Requiem for A Dream (soundtrack) à fond, en boucle :

Je coupe la corde à laquelle il est raccroché par le crochet. Son corps tombe brutalement sur le sol. Je suis un homme, je le traine sans peine à la table d’opération. Ca y est, c’est le moment de préparer le rituel : brûler les poils au chalumeau, blesser son corps à coup de hache à la manière aztèque pour mieux le peler ensuite. Je lève la feuille de boucher au dessus de ma tête pour prendre un peu plus d’élan, pour être sûr que le coup sera fatal. Je laisse retomber la lame de toutes mes forces sur le cou de ma victime : « PAF ! ». La tête roule sur le bas côté, il est temps de l’ouvrir, de sortir la cervelle, la langue et les yeux. Je m’occupe du corps, l’ouvre en deux au niveau du dos avec mon poignard Jungle King II.
Je vais chercher la scie, le démembre, c’est dur. Mais je suis un homme, rien ne peut m’arrêter. Le monstre est là, éveillé, en pleine souffrance et suintant la haine et la colère. Mes forces sont décuplées et je n’ai aucun mal à lui ouvrir le ventre en lui sciant les côtes. Je sors tout : les poumons, le foie, la rate, l’estomac, les tripes et j’en passe. C’est dégueulasse, ça transpire la mort et la merde. Et pourtant je continue. Je le réduis au néant, je le découpe en petits morceaux, c’est presque fini…

Dehors, il fait nuit. Le vent souffle fort dans les arbres, soulève des feuilles mortes à mes pieds. La seule lumière vient du feu que je viens d’allumer. Les braises crépites, les flammes lèchent goulument un bras transpercé par une broche. Il est temps de commencer le festin, de prendre une pleine bouchée de tout ce que mon esprit peut faire à un homme. Le sang coule de ma bouche, il un goût de porc rance, ça me donne envie de dégueuler…

Quelle est la limite ? Entre ce que je pense et ce que je peux faire ? Le monstre est toujours là, tapi dans l’ombre, attendant la prochaine libération. Un jour peut-être, il prendra vie. Un jour peut-être, il sortira de mon ventre…