Le cours du talent en hausse

Le 05/06/2012
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par Woué Charlie
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Thèmes / Semaines Textes De Merde / Semaine 'textes de merde' 06
Ce texte n'était à la base pas destiné à entrer dans la semaine textes de merde, et c'est ce qui fait sa force, d'être merdique, chiant comme un village de Creuse en hiver et de l'être involontairement; en plus, on y apprend par là même qu'une amibe peut parfois se servir d'un clavier.
Une grenouille pourra toujours essayer de se coller des sabots aux pattes et dire "meuh", elle ne se rapprochera pas plus de la vache que se coller une plume dans le cul ne nous rapproche du coq. De la même manière, il nous a toujours - ou tout du moins assez souvent - été enseigné que l'on pouvait triompher de tout à force de travail. "On vous a menti", comme dirait l'autre. Le travail peut indéniablement se présenter tour à tour comme une alternative au talent, ou comme un palliatif à l'absence de facteurs facilitant l'existence - tels que le pognon, les lèches-bottes, et le pognon. Cela étant, il nous faut retenir que bosser comme un âne toute sa vie ne permet pas au premier quidam d'accéder au même niveau que certaines personnes ont sans difficulté atteint, pour un domaine donné. Cela n'a rien de honteux, de la même manière qu'il n'y a pas de honte à avoir une assurance - forme administrative et légale de sodomie contrainte -, il faut accepter que l'égalité des chances, de la même manière que la justice, la liberté ou la fille belle, drôle et intelligente en même temps - /misogyne - sont des concepts abstraits dépourvus de toute existence dans le monde humain. Croire au contraire est indubitablement une alternative à l'anti-dépresseur, mais ne revêt nulle réalité. Les dons existent, quoique le généreux donateur ne soit pas encore certain - telle ou telle divinité, votre mère, ou son partenaire lors de cette fameuse orgie durant laquelle vous avez été conçu -, leur réalité ne peut être ignorée. Et s'il n'est pas moins possible de développer certaines compétences par soi-même, il ne doit pas nous paraître dyscole d'admettre avoir été dépouillé de toute chance de réussir dans un domaine qui suscitait notre intérêt, racket qui peut aussi bien être hasardeux - dépendant de trop de facteurs - que prévisible - mère cocaïnomane ou psychotique, père schyzophrène ou adhérent UMP.
Cela étant admis, il ne nous faut pas désespérer - sauf certains, mais il est recommandé de leur laisser en prendre conscience eux-mêmes -, car l'on peut être visiblement incompétent dans un domaine et exceller dans un autre, qui parfois même pourra nous aider à acquérir un certain succès dans le domaine premier qui suscitait notre intérêt. Par exemple, notre infatigable - sauf malaise vagal exceptionnel et divorces fréquents - et fougueux - Carla petite chanceuse - président, qui compense visiblement et sans regret une inaptitude totale aux sciences politiques avec une inestimable aptitude à se payer notre gueule - "ils nous pissent dessus sans même essayer de nous faire croire qu'il pleut" a très justement relevé une grande dame dans un film qui ne l'était pas -, ainsi qu'une affligeante inculture par des Rollex et RayBan qui, à défaut de ne pas tirer le niveau intellectuel du pays vers des tréfonds inexplorés, lui permettent d'assouvir une passion pour la farce tragique dont chaque discours laisse indéniablement paraître le rayonnement de l'homme heureux - non pas gay, heureux, vraiment. /parpaing
La morale de cette insipide logorrhée empreinte de masturbation intellectuelle à rendre un sophiste impuissant, tient au simple fait que vous ne devez pas être triste de vous rendre compte que vous êtes un crétin ignare, et intellectuellement limité, car de nombreuses portes du bonheur vous restent accessibles, telles notamment le sport professionnel, la politique et le journal télévisé.