JUNK

Le 04/08/2012
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par Camille VIDE
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Thèmes / Obscur / Introspection
Tiens, du sang neuf... Camille VIDE débarque sur la Zzzzone et nous livre un premier texte marqué par l'enthousiasme et la volonté de bien faire, comme il nous est dit en une préface qui n'oublie pas de prendre la rhétorique classique à l'envers puis à l'endroit. Le texte, court, narre un épisode de débauche, avec du sexe et de la drogue, non sans se compromettre avec la poésie. La conclusion renoue brièvement avec la morale et ouvre un débat sur les convenances. On a dit du sang neuf, on n'a pas dit du sang frais.
Comment se présenter dans cet espace mal hybridé de bourgeons bourgeois addicts au gore et de petits employés de bureau enfanultes se rêvant au chômage ? J'pourrais bien vous parler de la lune kyotoïte, de vieilles geishas arachnides ou même de mon amitié rouillée avec Maurice Sachs, le plus grand rabbin de la galaxie... Et pourquoi pas peut-être, au coin d'un comptoir enfariné de délires youpino-japonistiques, se jeter quelques vieux chiens salés à l'occasion ? Mais au fond quel intérêt ? Je sais bien que sur la Zzzzone tout le monde tète à la même mamelle ensanglantée... Une nouvelle goutte de pus n'y changera sans doute pas grand chose. Est-ce d'ailleurs utile de déposer dans ce déjà si divin bidet une lampée supplémentaire d'insipide coulis?

Par contre la came et les petits minets, ça tout le monde ici doit aimer je suppose. Héroïne dans les deux bras, doigt chinois sur la prostate et jazz négrier en toile de fond, ouvrez vos orifices avec moi frères de la zone... Décollage immédiat pour la frédomittérandie.
« Play »

Les fentes édentées me donnent soif, mais je cocote trop... Sexe givré de feu ! Un garçonnet me sert son cul pour un dinar, combien d'Afghane ça vaut ? Orgie termitière dans ma graisse fondue, anus électrisé... L'agneau saint pompe sur ma seringue et deux perroquets bleus m'égrènent un chapelet de putains juives ! Inhalation de ciel malade au B-Zyklon, voici que flotte dans l'océan un chérubin membré au sexe sanguinolo-tranché: deux joints et c'est une fleur pubienne qui s'extirpe du caniveau.

Mon camelot est cool cela dit, il a monté un lab' à la sortie de mon rectum ; l'aiguille zig-nage dans l'ectoplasme noir avant de me liquéfier les boyaux. FROID partout et la sorcière Joplin qui hurle, mes yeux reniflent une vieille godasse pourrie et de mon naseau anorexique je vois les perles blanches aux spermes rouges courir partout... Petites diablesses futanari, des anges clitoridiens sortent en cohorte de mon cul doux et pulpeux. Gicle & casse incorporated, cette ode-horreur sent le jardin d'Eden nom de Dieu... On dirait presque qu'un chien mouillé s'est torché le cul dans la chatte de Marie : ça pue le SIDA et la mort, mais c'est confortable comme un tampon pré-pubère breveté Matzneff-Onfray... la télé braille que Freud est un menteur pourtant.

Ah, douce lèpre : Mishima et Ben-Hur dansent sous ma peau ! Mais je m'en branle et glisse sur la vieille chienne qui pique encore une fois... suppôt zi noir schizophrène, Satan se marre déjà en bout de manège.

« OFF »

… Une malboro cancéreuse brûle au coin de mes lèvres. Peut-être fallait-il quand même penser à dire bonjour ?