Once upon a time

Le 15/03/2002
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par Zone Inc.
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Thèmes / Communauté / Initiatives
La première initiative collective de la Zone, sous la forme d'une histoire collective lancée par Steph West et reprise par nihil, Scorbut, Amanite et la Flibuste. Ca dérive rapidemment vers une fable débile, futuriste et ultragore.
Voici l'intégralité d'une histoire à suivre lancée sur le forum de la Zone depuis quelque temps. Le principe ? Chaque personne qui le souhaite ajoute un passage à l'histoire que les autres ont commencé.
Voici le résultat, qui en dit long sur l'état d'esprit de nos auteurs...
Par Steph West (qui a lancé l'idée), nihil, Scorbut, Amanite et la Flibuste. Je ne révèle pas qui a écrit quoi : amusez à retrouver l'auteur de chaque passage si vous avez rien d'autre à foutre de votre vie de merde.
Il était une fois...

Dans un coin de banlieue désaffectée cloturé d'immeubles effondrés et recouvert de cendre et de nuages de poussière suffocante, vivait...

... ce qu'on pourrait appeler un survivant... mais son aspect peu engageant le ferait passer aux yeux de quiconque pour une victime...

... Cet être vil était victime, une pauvre victime de l'amour, le véritable amour, un amour perdu dans une grotte appelée Grotte de Rocamadour. 10 ans auparavant, il avait embrassé la profession d'évideur de cadavre mais cette formidable vocation ne lui avait pas portée chance ...

... en effet, à chaque coup de bistouri dans les tripes des macchabés, sur les ventres gonflés de fermentation putréfactrice, une puissante giclée de liquide noirâtre lui constellait le visage et le cou, laissant flotter en permanence sur sa peau une odeur âcre. Une fois son labeur terminé, quand il rentrait chez lui au petit matin, les chiens du quartier venaient lui lècher les jambes, espérant récupérer un morceau de barbaque nécrosée à se mettre sous les crocs. Mais à chaque fois, l'évideur les repoussait violemment du pied en leur disant : "arrière! fils de pute de chienne en chaleur!Vous n'aurez pas mon butin ! ...

... Comment avait-il pu aujourd'hui évidé le propre fruit de son amour malsain avec son basset artésien, Wouah Wouah son fils gisait vidé comme une pauvre enveloppe inerte devant ses yeux d'où une grosse larme ruisselait ...

... une larme de sang. Wouah Wouah ! Comment ais-je pu faire ça ? Oh mon Dieu c'est hossirble, qu'est-il advenu de tes folles courses piaillantes autour de mes chevilles ? Des tes zigzags dans les ruelles vides et de ton affection légendaire ? Pourquoi donc ais-je ressenti le besoin de voir saillir tes côtes hors de leur logement et entourer mon cou de tes entrailles encore fumantes dans le petit matin ?? Tu reposes là, sous mes yeux vides, carcasse sans contenu aux membres raidis, et je pleure alors que je malaxe ta viande, sous le poil hérissé pour l'attendrir... Tu dois me comprendre Wouah Wouah : j'avais si faim...

... Que puis-je faire de ta peau détendue Wouah Wouah, comment puis-je ne jamais oublier l'étrange pulsion qui ma conduite à te vider de ta substance vitale ? Il fait froid, je suis nu, et si ta dépouille mortelle me servait, une fois recousue, de manchon pour mon chibre pendant...

... que je casse le pot aux quelques cadavres qui viennent me rendre visite à la morgue. En ces temps troublés, on ne peut plus être sûr de rien, même des morts. Qui me dit que je ne risque rien ? Le Sida, la Lèpre ou même le Scorbut ? Mais ta peau tannée sera elle assez hermétique, mon pauvre Wouah Wouah, sera-t-elle assez résistante pour empêcher l'invasion de vagues de bactéries déchainées ? Mais trève d'interrogations sidérales, je vais devoir utiliser tes os pour me faire...

... un forceps à dents de sagesse, tant d'or dans la bouche de ces malheureux et tant de pauvreté dans le monde. Je vais tel un Robin des bois charcutier traiteur dépouiller vos mortelles cavités buccales pour redistribuer aux pauvres la richesse de vos anciennes ripailles...

... puis j'isolerai consciencieusement chacun de vos organes vitaux et tous les constituants de votre corps huileux et sans grâce de vieux bourgeois morts prématurément sous le couteau des malandrins. Les intestins et les parties génitales iront aux meutes de chiens errants qui se réunissent tous les soirs à la porte de la morgue, le muscle, le foie et le coeur au congélateur pour reconstituer nos stocks de nourriture. La peau sera tannée et nous permettra de consolider nos carreaux crevés par les bombardements. Les os pilés et leur poudre coulée dans le béton en place de sable. Et enfin le cerveau, la moëlle épinière et les nerfs principaux seront redirigés individuellement dans le formol vers la Global Genomic Corporation. Qu'en ferons-ils ? Ce n'est pas mon affaire, il me paient bien pour les cerveaux que je leur fournit et il ne vaut mieux pas trop discuter avec les employés en combinaison orange qui circulent dans les vastes couloirs nickel de la GGC...

... ces cerveaux servaient ils à pourvoir les amis de la Zone ?
Servaient ils à pourvoir les défavorisés, "Aimée", "Killer 2001", ... Ou servaient ils seulement à assouvir la faim inexorables des buveurs d'âmes ?
...

(on s'arrête là, d'abord parce que l'histoire n'a pas été changée depuis longtemps, et ensuite parce que le dernier paragraphe peut de loin ressembler à une sorte de conclusion tordue...)