Déjà

Le 16/09/2012
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par Abracadabrants
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Alors, ça, c'est indécent : un poème de chagrin d'amour. Je veux bien que chacun fait, fait, fait c'qui lui plaît, plaît, plaît, mais il faudrait voir à examiner un peu ce que c'est, ce truc, là, la Zone, avant de poster un texte plein de souffrance tragique et de désespoir fatal.
Décembre.
L'hiver arrive
Avec sa horde de cavaliers blancs
Dehors
La tempête souffle
Un vent à décorner les bœufs
Dedans
Le bruit d'un verre qui se brise
Je trinque
J'avale
Je bois
Plus que de raison
Le cœur déraisonne
Mon corps s'emballe
Le whisky coule à flots
Dans mes veines
Encore meurtries
Mon sang s'enfuit
Petit à petit
Vaincu par ma déveine
Convaincu par la haine
Un invisible vampire
Mes dernières goûtes de vie aspire
Plus rien ne m'inspire
Je regarde encore ces bouts de papier
Ta photo déchirée
Ce vieux portrait
M'ôte la vie
Je veux t'oublier
Tout oublier
Je n'ai plus envie de vivre
Depuis que tu es partie
En claquant la porte
Me laissant lettre morte
À ne plus pouvoir aimer
Je vomis ma solitude
Les tripes à l'air
Les yeux sanguinolents
Des larmes de sang coulent
Ces dents plantées dans mon cou
Une douleur vive
Déchire ma chair
Démon...
Suce
Suce moi encore
Abreuve toi de mon corps
De mon cœur
De ma vie
Sus à l'ennemi
Je ne veux plus souffrir
Juste périr
Je sens déjà mon corps se raidir
Le froid me tétaniser
J'ai du mal à bouger
Par terre allongé
Je n'ai pas réussi à me relever
Mes jambes inertes
Plus de force dans les muscles
Je regarde ma peau blanche
Avec ma vision trouble
Tout tourne autour de moi
Plus rien n'est immobile
Sauf... Moi
Sauve... Moi
Soudain je vois
Ton visage
Un mirage ?
Devant tant de beauté
Je reste muet
Incapable d'articuler
Tu me regardes
Les yeux dans les yeux
Je vois tes jambes
Les courbes de ton corps
je voudrais m'accrocher
À ces lianes
Que forment tes cheveux longs
Comme dans le passé
Avec mes mains les nouer
Je voudrais vivre encore
Ces jeux d'enfants
Notre folle jeunesse
Mon innocence
Mon premier amour...
À jamais perdu
Je me noie
Dans tes yeux
Le tourbillon du passé
M'entraîne loin du présent
Je revois l'été
Le soleil sur ma peau
Câlin furtif sans attendre
Sur un banc public
Quand deux ne font plus qu'un
Et puis soudain plus rien
L'image disparaît
Je n'entends plus rien
Plus un mot
Plus un souffle
Juste un cœur battre
Tu me regardes
D'un air étrange
Une distance
Que je ne te connaissais point
Tu effleures ma main
Tu me serres contre toi
Libère ton étreinte
Pour glisser ta main
Sur mes cheveux
Tu presses tes lèvres
Contre les miennes
Avec la même pudeur
Tes lèvres brûlantes
Sur ma bouche glacée
Dernier souvenir
Que tu me laisses
Avant de partir
Tu tournes les talons
Sans te retourner
Tu esquives
Une dernière fois
Mon regard...
Pourquoi
Me laisses tu à terre
Tel un soldat
Avec mes blessures
Victime d'une guerre
Que je n'ai pas voulue
Mon corps humide
Baignant dans la fraîcheur
D'une marre de sang
Je te regarde t'éloigner
Voulant te rattraper
Sans le pouvoir
Et pour cause
Cette absence de douleur
Je suis parti...

Déjà.