Le cri de la chtouille : Principes et présentation

Le 07/05/2014
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par Mill
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Rubriques / Le cri de la chtouille
Du Mill classique s'il en est, avec de l'égotisme plus ou moins bancal sur fond d'humeur noire et qui cherche - à priori - a frapper le lecteur avec des phrases percutantes. Ca ne fait pas particulièrement mouche et n'a pas grand intérêt prit isolément, il est cependant probable à la vue du titre que ce texte fasse parti d'un grand tout. A voir par la suite, donc.
Tu connais l'histoire du mec qui sourit tout le temps ? Le mec qu'on bouscule, plus ou moins par accident, quand ce n'est pas parce que sa tronche attire les claques comme certains excréments les mouches ou les acheteurs, et qui en plus s'excuse après la bousculade ? Le mec gentil comme t'as pas idée. Le mec, il est tellement pas loin de la serpillère qu'on peut le traiter de manche sans jamais risquer rien d'autre qu'un sourire un peu glacé. Eh bien, ce mec, c'est moi, et il t'emmerde.
Grave de grave, profond de chez profond, désossé de son manche pour bien te le fourrager dans l'anus qui te sert de cerveau, puis pour touiller, touiller, touiller...

La chtouille, je pense que tu connais, au sens propre du moins. Ici, que tu le veuilles ou non, on reste dans le figuré, le symbolique à deux balles, la métaphore du pauvre agité de ricanements. La chtouille, chère petite fiente en mal d'amour, la chtouille, tu la subis tous les jours. Elle t'empêche de respirer, se bloque dans tes artères, se carapate dans ces putains d'idées noires qui t'encombrent l'hypothalamus, et tout ça dans des nuances de rouge flamme, de bleu azuré, de vert sativa, parce que ça te fait du bien quand ça te fait mal, et inversement.

La chtouille, chacun de nous la trimbale et s'en arrange à sa façon. Y a ceux qui la boivent en essayant de la noyer, et sans aller jusqu'à taper dans le poncif du serpent qui se bouffe la queue, t'avoueras que ça sent un peu le cul-de-sac. Y a ceux qui la fument, l'avalent, se l'injectent, et quand ils ont fini de se titiller la glotte pour se faire vomir, ils s'aperçoivent, la queue entre les jambes et les chicots en berne, que c'est leur fluide qu'ils dégobillent sans discontinuer depuis qu'un plus enfoiré qu'eux leur a présenté leur premier speed, leur premier joint, leur première seringue. Y a pire, y a ceux qui s'en sont accommodés, qui appellent ça la vie, la routine, la contingence... Qu'ils crèvent, ceux-là, vite et sans souffrance, qu'ils crèvent comme des chatons surnuméraires qu'on noie par humanité parce qu'on ne peut pas les nourrir.

Ma chtouille, je l'ai repérée, identifiée, cernée, emprisonnée. Et là, devant vous, lorsque l'envie m'en prend, ma chtouille, je la torture, je la malmène et je lui arrache des cris. Parce que c'est elle ou moi. Je choisis une cible aléatoire et je me la paye. Je glisserai dans mon encre virtuelle un semblant de guillotine et du jus de vitriol. Et comptez pas sur moi pour émettre du constructif ou emberlificoter la beauté. Lorsque la chtouille se met à crier, il apparaît vain de dresser des limites à la mauvaise foi, à la démesure ou au pathétique. Je ne suis pas là pour m'indigner d'un monde cruel mais pour racler les fonds bilieux de mes haines enfouies. Je n'ai pas vocation à jouer les Don Quichotte, les redresseurs de torts. Je veux juste pourrir la journée de celui qui me lit avec autre chose en tête que l'espoir de rire jaune. Si y en a que ça dégomme, qu'ils crèvent, mais loin de moi et la gueule fermée.