F.Y

Le 11/05/2015
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par claire von corda
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Thèmes / Obscur / Psychopathologique
Ce monologue crypto obscur d'une madame, je ne sais pas trop la raison pour laquelle son auteure l'a écrit. Personnellement, je trouve qu'elle a bien fait et qu'elle l'a bien fait. Que c'est bien fait, oui, surtout pour le lecteur, c'est bien fait pour lui, oui. Quoiqu'il en soit, j'espère que l'auteure qui l'a posté le 10 avril pourra revenir et en expliquer un peu les raisons. Entre admins, on s'était dit que ça faisait pas trop Saint-Con 2015 alors on ne l'a pas proposé en lecture pendant l'évènement. En même temps, j'attends toujours que Vladimir Poutine vienne nous expliquer sur le Forum pourquoi il a abattu l'intégralité de l'élite polonaise lors du crash du 10 avril 2010 à Smolensk parce qu'il existe effectivement des coïncidences et accidents bien plus gros que mon kiki tout dur. FRANCHEMENT CE SERAIT G2NIAL SI POUTINE AVAIT CONTRIBU2 0 LA SAINT CON EN 2010 MAIS 9A POSE LA DOULOUREUSE QUESTION DE L4HISTOIRE DE SAINT CON DANS L4EGLISE ORTHODOXE et ça pourrait drôlement chier si je continuais à m'engager dans ces conjectures improbables; finir comme Anna Politkovskaïa, ce n'est pas trop ce à quoi j'aspire dans mon reboot de carrière. Sinon pour en revenir au texte, disons que j'ai pris le parti de le publier car c'est un monologue introspectif psychopathologique dans la pure tradition zonarde et qu'il s'inscrit donc bien dans la ligne éditoriale et qu'il sera agréable à lire contrairement à ma présentation. MAIS PAS QUE § Pas que, car oui, comme vous l'aurez remarqué j'ai fait le choix d'une photo prise par le magazine CLOSER pour illustrer le texte, et ça lui donne probablement un autre sens mais peut-être pas car on ne sait jamais derrière Claire von Corda, ou sa narratrice, se cache peut-être vraiment Liliane Bettencourt ce que je souhaiterais tellement, ne serait-ce qu'à un point de vue de la potentialité mécènique qui s'offrirait à point pour le paiement de l'hébergement du site.
Je peux faire ça comme vous je suis comme vous.
Je peux faire ça pire que vous je suis pire.
Parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
Je suis tout à fait froide monsieur.
ça me crispe, monsieur. ça me tend. cette discussion me tend. et m'irrite, monsieur. je déteste les gens, les femmes, la masse.
non, je ne sais pas ce que j'aurais fait à votre place.
non, je n'arrive pas à me projeter et à me poser la question.
et non, cela ne m'a jamais traversé l'esprit et ne m'est jamais arrivé en vrai.
je suis petite minable peu curieuse.
la télévision ne me parle pas. jamais. les dessous de lit ne m'interrogent pas. jamais. et les censures restent cachées derrière des verrous. toujours.
et ça me crispe, monsieur. ça m'irrite et m'agace. vos mots, vos questions, vos pensées, votre passé, l'image de vous qui s'en dégage.
mais vous savez, monsieur. je ne peux m'empêcher de vous demander, de vouloir savoir, de vouloir connaître. jusqu'au moindre détail. répéter les histoires. répéter les épisodes. répéter les paroles. en savoir toujours un peu plus. me l'ancrer dans le cerveau, me le planter dans les poumons, me le graver dans la peau.
je vous vois dangereux / à l'affût / séducteur / facilement séduit / curieux / excité / intrigué / fasciné / facile. encore. toujours encore.
je me vois menacée/ moindre / masculine / petite / stupide / petite / hors jeu / petite / hors compétition.
et les personnes de votre passé que je connais que vous connaissez, que je côtoie que vous côtoyez, que nous allons voir ensemble, ces personnes-là, me donnent un ulcère au foie.
tout simplement.
ça me crispe, monsieur. ça me tend. cette discussion me tend et m'irrite, monsieur. je déteste les adultes, les femmes, les ordinateurs.
non, je n'ai jamais ressenti ça de la part d'ami, d'amant, de compagnon.
non, personne ne m'a jamais fait ce genre de proposition.
et non, je ne pense pas à ça, comme ça, ni le soir, ni jamais.
je suis fermée recluse antisociale.
Mais il faut faire un effort. Tout le monde fait un effort. Il fait chaud ici pour tout le monde. Et tout le monde traîne sa carcasse les jours comme ça.
Parce que maintenant que je suis tendue / irritée / énervée / agacée par vos histoires.
continuez. encore. plus loin.
enfoncez le couteau jusqu'aux viscères et suicidez-moi, monsieur.
rendez-moi banale / commune / générale / simple.
essayez de faire plus. plus loin, plus mal, plus fort. plus.
vous aimez les femmes en général. pour leurs sourires, leurs courbes, leurs corps, leurs culs.
et je suis sûre que je pourrais être une autre.
et je suis sûre que vous diriez les mêmes mots à une autre.
avec cette même grande conviction dans le regard.
avec cette même grande ardeur dans la voix.
Animal. Choisis ton animal.
vous avez l'envie, la chair, l'attachement, la chair, le désir, la chair, les envies, la chair, l'amour de ça, la chair, les fantasmes, la chair, les propositions, la chair, le besoin, la chair et l'entier esclavage de votre corps et de vos désirs.
mais moi j'ai le oui, monsieur. le oui. à tout. pour tout. toujours. le oui au toujours plus loin. le oui au toujours plus fou. le oui au toujours plus glauque. le oui au toujours plus sale. au toujours plus osé. au toujours plus x. au toujours plus pervers. à tout.
je peux faire ça comme vous. je suis comme vous.
je peux faire pire que vous. je suis pire.
parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
je suis tout à fait froide, monsieur.