L'âme et la bite #TDM2015

Le 21/06/2015
-
par Muscadet
-
Thèmes / Semaines Textes De Merde / Semaine 'textes de merde' 08
Muscadet nous propose le #TDM2015 qu'un auteur maudit investi par l'inspiration pourrait pondre après un petit accident vasculaire cérébral qui n'aurait pas trop bien guéri. Au menu : envolées aléatoires, twists épileptiques, insertions chaotiques et forcées de hastags, confusion mentale, art japonais de la réflexion en colimaçon. On dirait du Glaüx-le-Chouette quand il fait exprès d'écrire très mal. Le sujet est particulièrement inscrit dans le pathos. OH MAIS C'est HAMLET qui au lieu de parler à une TËTEDEMORT taperait un long monologue à sa bite. #SelfieStick #télescopique #IlYAQuelqueChoseDePourriAuRoyaumeDuDanemark
Si tu prends une photo de toi, tu perds un morceau de ton âme, c'est grâce aux grands singes du Brésil qu'on sait ça. J'ai trop peur de mon âme, si je suis pas là pour surveiller. Toujours, je dois être là et surveiller, comme avec des poseurs de moquette. On peut pas faire confiance, c'est tout.
Ma bite n'a pas peur de mon âme mais je ne suis pas ma bite. Et quand je regarde ma bite, je ne vois pas d'âme non plus. Je suis Charles le Jeune.

La question qui s'est posée, c'était de savoir si je devais vraiment changer de fond d'écran. C'était le nouveau paradigme, le premier jour du reste de mes fonds d'écran à venir, et alors qu'il m'était loisible de choisir un selfie où j'étais assis sur une plage basaltique et venteuse des Canaries en 2008, j'ai courageusement pris le maquis avec un paysage de montagne Windows. Je suis poésie de la fatalité.
*mon âme pouffe*

Mon âme ne s'intéresse pas à moi. Elle dit « OMG derp, get cancer », elle est aigrie et je voudrais la réconforter, lui faire partager des mots de philosophe en robe de chambre mais ça ne l'intéresse pas non plus. Elle dit « So gay ». Je suis tant pis.

Quand je me regarde, je ne ressens rien de très précis, je regarde ma bite et je me regarde de nouveau ; pendant ce temps-là, mon âme montre ma bite sur Twitter. Ils suivent ma bite et mon âme les guide.

Vingt-six ans après la chute du mur de Berlin, j'ai acheté mon premier vélo d'appartement sur amazon. Noir et vermillon, avec des poignées en caoutchouc sur lesquelles je transpire beige. Personne ne s'y attendait sauf moi, je suis mon dernier outsider.

Apprenons à aimer perdre et concédons au conformisme un selfie triple, dans son cadre en plastique argenté, et où l'on constate la présence de trois individus bras dessus bras dessous faisant un doigt d 'honneur : de la subversion en noir et blanc. Mais aussi une poignée faussement disparate de demi-coquillages et de coraux sur un meuble. « ALLO ? DES CORAUX ?!? » Oui, lol, des coraux. « So 1994, les coraux.. #jeancousteau ». (elle ne s'arrête jamais)

J'aimerais dire un mot sur ma récente relation aux fruits. Avant on ne se fréquentait pas, c'était à peine si je les jaugeais de loin, mais dernièrement j'ai reconsidéré ma position et j'entretiens désormais un rapport cordial avec les bananes et les nectarines. Les fruits rouges restant malgré tout l'objet d'une suspicion tenace que j'appelle sagesse. Je suis un octogone doué de pensée.

Le saviez-vous ? Le guépard est le seul félin aux griffes non rétractables. Véloce comme dextre, l'animal est conçu par l'instinct de prédation lui-même, incarnation sauvage de l'embuscade, du coupe-gorge et du car-jacking, la terreur des cours de récré au sadisme bonhomme, à la cruauté tranquille de celui qui fait ce qu'il fait. Les guépards marchent avec les installateurs de portes blindées.
« Tsss, victime. #fragilité»

Coupons court : l'âme serait un tiercé. Il y a la conscience -et donc la névrose-, plus le corps, plus l'inconscient collectif. C'est-à-dire le conflit, plus le réel et la représentation du réel, plus l'héritage psychique depuis l'Homo Erectus. Plus on en met, moins on a de chances de se tromper. Et si on rajoute la bite, alors là, on mouline bien le tout et vous avez de l'âme, parce que la bite tient quand même une place plus envahissante qu'on ne le souhaiterait malgré tout.
J'ai tendance à être sceptique, ça ne coûte rien le scepticisme. « Soralsuceurdebites #moralfag »

Ma bite et mon âme ont suivi des trajectoires qui ne leur ont jamais vraiment permis de se rencontrer et de poser le dossier autour d'une table. Je veux bien mais quoi : baiser plus pour mourir moins ? Où est le curseur entre la philosophie et le flingage ? Prendre le risque de suivre un enseignement, donc une discipline mentale à l'échéance d'une vie -sinon, à quoi bon-, c'est vivre dans la distance et dans les codes d'une religion, philosophique, mais d'une religion. Je ne suis pas de taille, ni de constance.

J'ai eu trois comptes facebook, dont deux supprimés pour violation de droits, les deux fois pour la même vidéo parodique de Dark Vador dialoguant de façon laconique avec cet amiral famélique : Tarkin, Torkin, ou autre. Pendant ce temps-là, des jeunes filles russes qui voudraient dévorer le monde de leur audace s'électrocutent fatalement sur les lignes à haute tension qui surplombent le toit de leurs pavillons, offrant à l'occident la désagréable démonstration que la vie ne vaut rien si l'on y tient plus que nécessaire. Ils ont flouté le visage, mais qu'importe. Gloire à Nikita.

C'était mieux avant. Mais avant qu'on se rende trop compte qu'on tâtonnait en espérant n'importe quoi, pour le principe. Rien d'étonnant dans ce contexte à voir des êtres humains jouer avec leur vie comme avec des jetons. Oui c'est marginal, c'est passager. Il faut bien temporiser, sinon imaginez la panique. « Survivaliste en Alabama #jemangelyophilisé ».

Si ça rendait plus heureux, je sucerais volontiers des bites en enfer.