L'épiphyse de Claire Castel, la glande surrénale du Poète, et le deuxième #TDM2015

Le 26/06/2015
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par HaiKulysse
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Thèmes / Semaines Textes De Merde / Semaine 'textes de merde' 08
Haikulysse ajoute un nouveau billet #TDM2015 dans son style personnel zonard à présent bien installé, journaliste Gonzo de l’événement littéraire, inscrit dans une introspection en spirale infinie s'alimentant probablement des divers faits de son existence pour ne pas dire faits-divers, entre autres chiennes écrasées, poètes maudits, accidents domestiques et paranoïa de l'espionnage individuel. J'ai du mal à ne pas aimer même si je n'ai pas les références.
Les acteurs se déboutonnent et sortent leurs instruments pédagogiques, et la jeune fille les regarde avec de grands yeux humides, puis regarde leurs visages avec une innocence troublée et un désir naissant.

Claire Castel, la scandaleuse libertine, brûle d’impatience et de ferveur, elle traque la nature jusque dans ses replis les plus intimes. Elle apporte enfin la guérison du corps et de l’esprit.

Toutes les actrices présentées ici dans ce film (gangbang pour garce #37) ont été photographiées couvertes de sperme ; à Claire Castel on lui a promis un selfie mémorable après l'instant crucial.
Roger Gilbert-Lecomte, le poète, dans son poème Deuil d'azur, évoque un « masque de perles » ; j'imagine, tout en haut de la maison, dans une pièce, ou plutôt une cellule solitaire, séparée des autres appartements par une galerie et un escalier, se nicher l’atelier de l'artiste où il travaille à ses créations immondes. A force de trop écrire, on devient abject.

Quand à moi, je suis à mon deuxième texte #TDM2015, et la panne devient elle-aussi abjecte... Alors pourquoi ne pas écrire sur Roger Gilbert-Lecomte, sa « contagion bestiale de l'informe » qui m'a transformé en pseudo-poète-scripto-selficus ?
Maintenant tout ce que je vois, ressens, foisonne de détails synonymes de trémolos lyriques ; même lorsque je regarde un film X où Claire Castel, sous un masque de perles, passe de la succion du vide à la sodomie « obscure absurde et verticale. »
Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun danger de contagion ; il suffit de tremper ces kilomètres de proses poétiques dans un vin de Xérès qui fait de grandes taches rouge sur la nappe de la table, et l'antidote magique opéra.
Les lignes auparavant écrites comme des hiéroglyphes indéchiffrables alors que les actrices nues prennent leur fessée sous un ciel verdi par le gaz, reprennent fastueusement tout leur sens. Par moments, indécrottables, vos vieilles habitudes reviennent au galop : vous jouez à l'écrivain, vous écoulez votre stock de mots « aux éclairs de phosphore » et le « vaisseau vide immergé » de votre récit sombre « sous les larges baies rondes, encadrées d'or. »
Ainsi, la mémoire de votre ordinateur est saturée de fichiers inutiles, vous décidez alors d'utiliser tout ce champ lexical qui a macéré pour écrire un nouveau #TDM2015 ; vous vous aventurez du côté de La Zone, avec un titre que vous espérez accrocheur, et là l'horreur absolue : la webcam s'allume et de l'autre côté de la planète, on vous prend en vidéo-selfie ; vous êtes tellement surpris par ce procédé de hacker, que vous laissez tomber sur votre MacBook un verre de houblon, cette pisse dont l'invention est disputée par tout un tas de patries, aussi inconséquentes que cette action.

Par dépit, vous vous dirigez vers la cuisine, et dans un recueillement d'église plein de voix chuchotantes, vous mangez un yogourt et vous songez malgré vous à cet étrange rituel, qui clôt votre malchance et vous recrachez alors quelque chose de sordide... Conclusion : se taire, ne point écrire, et s'enterrer peu à peu sous une existence monacale parce que l'on se fait trop vieux, ici, dans cette vie.