Cyber-addiction : introduction

Le 11/03/2002
-
par nihil, Djinny
-
Dossiers / Cyber-addiction
Introduction du dossier et définition du mot 'addiction'. Par nihil et Djinny.
Introduction du dossier cyber-addiction par Djinny et nihil. Maintenant aux autres auteurs de bosser !
Nous sommes tous des intoxiqués du Net. Sur ce site, je veux dire. Auteurs, intervenants, lecteurs, moi. A un degré ou un autre, nous sommes tous des drogués. Légèrement embarqués ou imbibés jusqu'à la moëlle.

Envie de passer le temps ou besoin inextinguible de communiquer, de se sentir intégré dans une communauté virtuelle avec ses règles, sa distribution des rôles, ses rites.

On me demande sur le forum pourquoi on a choisi de réitérer avec la Zone un format de site maintes et maintes fois tenté avant nous. Question légitime, que je me sens d'humeur à clarifer une fois de plus. Nous ne cherchons pas à ressembler, ou à ne pas ressembler à qui que ce soit d'autre. Je sais parfaitement bien que la Zone n'est pas le premier site de"bande" sur le net. J'assume ce manque d'originalité, mais en temps que cyber-addict, conscient de l'être, j'ai besoin d'un lieu pour me faire entendre, pour me faire valoir. Ne parlons pas de jugement moral sur la cyber-addiction : elle ne vaut ni moins ni mieux que le manque de drogue, de télé, d'amour, d'air à respirer.
Je sais aussi que ce site agonisera dans quelques mois, comme tout site du genre. L'internaute aime la nouveauté. Ca ne me gênepas . Je continuerai seul, au moins quelque temps, même si je dois être le seul lecteur de mes articles.

Je sais qu'il est délicat de dire : "je suis un cyber-addict", qu'il est plus facile de dire : "je l'ai été, mais j'ai décroché. Aujourd'hui, je ne sais pas"... Mais rendons-nous à l'évidence.

Nous avons besoin d'un forum, d'un chat pour nous exprimer à tort et à travers, pour allonger des phrases sans le moindre intérêt pourvu qu'elles soient décalées. Ne jamais aborder les vrais problèmes. Adopter des attitudes. Nous avons besoin d'être entendus, compris, complimentés. C'est la cyber-addiction.

Au programme de ce dossier, le compte-rendu d'anciennes expériences de communauté virtuelles foirées, description des symptômes, possibilité de décrochage ou de rechute. Tour d'horizon du phénomène, observation de quelques spécimens...

Amusez-vous bien et acceptez l'autodérision.

(nihil)

___

Voici ma modeste contribution au dossier cyber-addiction... A la place de chercher un sujet, j'ai déja essayé de comprendre le thème car tout le monde n'emploie pas le terme addiction 3 fois par jour (l'addiction siouplait arffffff!)

Donc, je propose au sieur nihill de mettre cet article afin que les centaines d'internautes qui viennent sur ce site y compris tous ceux qui ont fait une faute de frappe et qui se demandent ce qu'ils foutent la (comme moi mais faut pas le dire, je suis auteur , pour moi c'est trop tard..) !

Addiction

Le terme d'addiction, que les psychanalystes emploient aujourd'hui couramment, désigne un état de dépendance extrême à un objet, qu'on peut concevoir à partir de la clinique de la toxicomanie, mais dont le champ est certainement beaucoup plus étendu.

L'essentiel n'est pourtant pas de faire une liste de tout ce qui pourrait relever de l'addiction, depuis les comportements alimentaires (anorexie, boulimie) à certaines pratiques sexuelles.

On peut, en effet, noter que ce terme d'addiction renvoie de façon assez claire à une forme de rapport à la jouissance qui s'est beaucoup développée aujourd'hui. On voit assez bien, dans la toxicomanie ou l'alcoolisme, qu'il s'agit pour le sujet, dans une répétition convulsive, de calmer un état de tension par la répétition de la consommation directe d'un objet sans en passer par une rencontre avec l'autre ni s'engager véritablement dans une élaboration psychique.

À cet égard, on pourrait bien sûr soutenir que chacun se trouve dans un rapport addictif avec l'objet qui cause son désir, cet objet que Lacan appelle l'objet a.

La question, c'est qu'alors que la psychanalyse définit cet objet comme fondamentalement perdu, le toxicomane pense pouvoir se le procurer - à condition seulement d'en avoir les moyens financiers. Cela, sans doute, parce que notre civilisation propose désormais un certain nombre d'objets réalisés à grande échelle par la science et la technique : il s'agit, bien sûr, des drogues chimiques, mais aussi bien d'objets très différents à quoi le sujet peut être tout aussi « accro », comme ceux de l'audiovisuel par exemple.

Il est clair que la forme du rapport à la jouissance commandée par l'addiction pose des problèmes particuliers dans les cures analytiques. L'expérience montre néanmoins qu'elle ne les rendent pas impossibles...

(Source : mini-dictionnaire de la psychanalyse)

Bien sur, la cure analytique, c'est si vous etes encore vivant aprés avoir lu cet article :p

(Djinny)