Putain le gars il est en mode dépressif, non mais allô.

Le 30/01/2016
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par LePouilleux
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Thèmes / Obscur / Psychopathologique
ça faisait longtemps qu'on avait pas eu le droit à un texte obscur psychopathologique. LePouilleux par le biais de son narrateur nous donne l'opportunité de se sentir tel un psy qu'on aurait oublié de payer à la fin de la séance. BONUS DVD : https://www.youtube.com/watch?v=kfyi5mpQ19U
J'voudrais être dans un asile, un truc où on s'occupe de moi. Enfermé, mais pas tout seul. Discuter avec un professionnel, qui m'explique ce qui va pas, les trucs que je dois faire pour revoir un peu la lumière. Et puis peut être aussi un peu de médication pour sortir mon âme de mon corps de temps en temps.
J'connais déjà toutes les réponses : faire des projets en fonction de ses capacités, se fixer un programme, faire des heures fixes, se forcer à sortir, faire des zactivités, manger équilibré, et surtout, surtout, se faire plaisir. Je veux pas, je peux pas. Je me sens tellement loin de tout ça. Je vis tellement dans un monde : coupé. Aussi vulnérable qu'un vieux. Putain j'espère crever avant d'être un cheveux blancs. Je serai mal, seul, ouais ça je connais, et vieux. Le pire truc, le vrai motif du suicide : la peur de crever seul. Alors on se crève avant histoire d'être sur de pas atteindre un fond plus douloureux que la mort qui devient alors une faveur accordée à une âme trop corrompue par le mal. À 17 ans j'y ai pensé, beaucoup, au coupage de veines et compagnie. Problème = j'ai peur de mourir. Si on a peur de mourir c'est qu'on aime un peu la vie quand même, non ? Putain j'admire ces gens qui se jettent d'un pont comme ça, en mode je traverse la porte des étoiles. Rien à foutraque, je passe comme ça de l'autre côté de la réalité, le néant ... peut-être ? Si il y a le néant de l'autre côté, alors on a quoi à perdre ici ? Pourquoi la honte, pourquoi la peur, pourquoi je me laisse mourir ou plus exactement « non-vivre » ? Putain, putain, faut que je retrouve cette logique du pur fou, du « plurienaperdre ». Faudra peut être pas mal d'alcool, ou que j'essaye de me persuader que je suis réellement fou comme autrefois. Juste pour me faire plaisir, au moins une dernière fois.

Ça y est c'est fini. Elle a cramé que sans elle j'étais pur dépressif, pure épave. Qu'il y avait rien à attendre de moi. Ça doit lui faire mal de voir à quel point elle s'est trompée, d'avoir espérer comme ça d'un type comme moi. Pourtant on était beau, hein, tout les deux.

J'aimerais tellement avoir suffisamment d'énergie et suffisamment de folie pour tout envoyer péter. Peut-être même que ça me sauverait. Mais là, tout à l'heure, rien que le bruit d'une porte claquée m'a fait sursauter ...