Trahison

Le 06/01/2003
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par Dr Vlad
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Thèmes / Obscur / Nouvelles noires
Un article du Dr Vlad dans le plus pur style... Dr Vlad. Avec une belle chute aux enfers et une fin qui appelle inévitablement une suite !
La lumière diffuse du crépuscule pénétrait timidement par la fenêtre de la petite chambre sommairement meublée. La douce fragrance de la nature, transportée par un léger souffle d’air chaud, tourbillonnait délicatement entre nos deux corps dénudés, étendus sereinement dans les draps fraîchement froissés. Elle était assise sur mon ventre, si belle, ses yeux d’un bleu profond plongés dans les miens, sa chevelure ondulée d’un roux surnaturel descendant jusqu’au creux de ses reins. Je l’aime, de tout mon cœur, de tout mon être. Ses hanches douces comme la soie entre mes mains, j’admirais son corps d’un blanc laiteux s’inclinant craintivement vers le mien, ses doigts parcourant mon torse de caresses exquises, sa bouche imperceptiblement ouverte laissant s’échapper le désir chaleureux de notre passion…
Soudain, ma vision se brouille, une douleur insupportable m’envahit… Mon corps convulse sous la brûlure insoutenable de ma chair lacérée, mon âme s’évaporant dans les abysses du néant…

Silence de mort…

Il fait froid, humide, mes yeux sont plongés dans les ténèbres…
«Où suis-je ? Etait-ce un rêve ? Cela paraissait si réel…»

Je suis affamé, frigorifié, épuisé… Une odeur de moisissure mêlée à celle de la pourriture parvient maintenant à mes narines.
« Depuis combien de temps suis-je ici ? »

Je peux à peine bouger mon corps, endoloris, prisonnier d’une étreinte que je ne peux distinguer…
« Que m’est-il arrivé ? »

Seule l’image de cette créature sublime hante encore mes pensées…
« Qui est-elle ? Qui suis-je ? »

Je perçois un bruit lointain… Il se rapproche… Je reconnais maintenant cette résonance… Ce sont des pas, des pas métalliques sur un sol de pierre…
Le crissement de clés dans une vieille serrure rouillée brisa le calme dans lequel j’était plongé. Une lourde porte grinçante s’ouvrit alors et une lumière aveuglante m’obligea à fermer les yeux. Une voix grondante s’éleva : « Prends ta dernière pitance, creuvure ! »
Le retentissement d’une gamelle en ferraille percutant le sol se fit entendre.
Mes yeux purent enfin s’entre ouvrir et je discernais peu à peu le sombre décor qui m’entourais : une pièce étroite aux murs et au sol de pierre, sans aucune fenêtre, et une unique planche de bois vermoulue fixée à une paroi sur laquelle je reposais, les pieds et les mains enchaînés. Muni d’une simple torche, un homme imposant aux allures de bourreau, caparaçonné dans ce qui semblait être une armure de métal, se dressait devant moi avec arrogance : « Demain, à l’aube, tu seras conduit sur la place publique et tu subiras le châtiment divin que les êtres de ton espèce méritent… mais je doute qu’aucun supplice ne puisse venger les actes odieux que tu as commis… puissent les flammes de l’enfer avoir raison de ton âme damnée ! »
L’homme fit alors volte-face et la lourde porte qui me condamnait à une sinistre solitude se referma bruyamment derrière lui.

Une multitude d’images horribles pénétrèrent alors mon esprit torturé et d’atroces sensations de souffrances, de peur et de mort vinrent submerger tout mon être fragilisé…