Je suis là,
devant toi,
pour te parler d'avenir.
Ca te crispe déjà ?
Oui.
Je sais, je te connais,
Nous sommes semblables :
Des miettes de conscience semées à la va-vite sur les dièses et les bémols d'un glockenspiel géant encastré dans une boîte de plastique bleu bisounours.
devant toi,
pour te parler d'avenir.
Ca te crispe déjà ?
Oui.
Je sais, je te connais,
Nous sommes semblables :
Des miettes de conscience semées à la va-vite sur les dièses et les bémols d'un glockenspiel géant encastré dans une boîte de plastique bleu bisounours.
L'avenir t'effraie, n'est-ce pas ?
Parce qu'il t'attend, mon ange,
sombre et rigide,
Muet.
Indifférent.
Ses yeux,
Sous des paupières cousues de fer-blanc,
N'ont jamais rien vu du monde.
Ses lèvres clouées ne disent rien,
ne parlent pas.
On les entend pourtant psalmodier ce mot terrible :
J'ARRIVE !
A petits pas, j'arrive,
agile et brut.
Le rythme change selon ta consommation de cette merde dont tu apprécies tant le goût et les effluves, cette chiasse impure, trafficotée jusque dans sa structure atomique sous la haute vigilance de savants sous-diplômés grouillant telle la vermine dans les méandres noires d'un laboratoire secret planqué sous une vaste chaîne de supermarchés estampillés post-nuke, où l'on propose à brûle-pourpoint de risibles promotions sur la cervelle et les asticots, où l'on vend à la criée des souvenirs formatés à de pâles orang-outans qui croient régner sur le monde parce qu'ils maîtrisent Google.
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Sans elle, le souffle chavire et la raison tâtonne.
Humain minable et veule,
Tu pues la trouille et le désespoir.
Tu refoules grave du bec lorsque tu causes, là, oui...
comme ça...
tu causes, tu déballes, tu te vides et tu t'épanches, et tu tournes en rond dans un cercle mou.
Allez, vas-y, je t'écoute.
Raconte-moi ta vie minable de pauvre humain dérisoire.
Berce-moi de tes sornettes et de tes inconséquences.
Assomme-moi encore de tes foutues incohérences.
Envahis-moi,
possède-moi,
déchire-moi l'anus du crâne !
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Elle ne guide rien, n'embellit rien, ne transforme rien :
elle filtre !
Tu croyais la maîtriser,
insecte pathétique à la métaphysique blasée,
culture en berne, langage défait, détruit, scié,
syntaxe en friche et morne, ponctuation déchue.
Tu croyais t'en affranchir en l'enfermant dans un livre,
En la vouant, corps et âme, à l'antichambre glauque d'une librairie-poussière,
une bibliothèque brûlée,
une pauvre pochette d'album,
écrit par des mongols,
composé par des singes
pour une assemblée de cons.
Tu croyais la berner en refusant de lire,
en refusant de vivre et de sentir.
Tu croyais l'oublier,
l'oblitérer,
l'omettre en te déviant charnel,
en t'acoquinant, maussade,
à la matière,
quelle qu'elle fût.
Orgies, gangbangs, flashdance,
pauvre merde.
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Et ton conjoint ?
Un automate.
Ton enfant ?
Un robot.
Ton coeur ?
Une outre vide.
Ton esprit ?
Un porte-manteau.
Tes désirs ?
Un catalogue.
Tes rêves ?
Une combinaison de chiffres sur un ticket gagnant.
Tu n'as pas d'avenir,
au fond.
Tu es déjà mort.
(te brûler m'apparaît comme une pénible redondance)
Parce qu'il t'attend, mon ange,
sombre et rigide,
Muet.
Indifférent.
Ses yeux,
Sous des paupières cousues de fer-blanc,
N'ont jamais rien vu du monde.
Ses lèvres clouées ne disent rien,
ne parlent pas.
On les entend pourtant psalmodier ce mot terrible :
J'ARRIVE !
A petits pas, j'arrive,
agile et brut.
Le rythme change selon ta consommation de cette merde dont tu apprécies tant le goût et les effluves, cette chiasse impure, trafficotée jusque dans sa structure atomique sous la haute vigilance de savants sous-diplômés grouillant telle la vermine dans les méandres noires d'un laboratoire secret planqué sous une vaste chaîne de supermarchés estampillés post-nuke, où l'on propose à brûle-pourpoint de risibles promotions sur la cervelle et les asticots, où l'on vend à la criée des souvenirs formatés à de pâles orang-outans qui croient régner sur le monde parce qu'ils maîtrisent Google.
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Sans elle, le souffle chavire et la raison tâtonne.
Humain minable et veule,
Tu pues la trouille et le désespoir.
Tu refoules grave du bec lorsque tu causes, là, oui...
comme ça...
tu causes, tu déballes, tu te vides et tu t'épanches, et tu tournes en rond dans un cercle mou.
Allez, vas-y, je t'écoute.
Raconte-moi ta vie minable de pauvre humain dérisoire.
Berce-moi de tes sornettes et de tes inconséquences.
Assomme-moi encore de tes foutues incohérences.
Envahis-moi,
possède-moi,
déchire-moi l'anus du crâne !
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Elle ne guide rien, n'embellit rien, ne transforme rien :
elle filtre !
Tu croyais la maîtriser,
insecte pathétique à la métaphysique blasée,
culture en berne, langage défait, détruit, scié,
syntaxe en friche et morne, ponctuation déchue.
Tu croyais t'en affranchir en l'enfermant dans un livre,
En la vouant, corps et âme, à l'antichambre glauque d'une librairie-poussière,
une bibliothèque brûlée,
une pauvre pochette d'album,
écrit par des mongols,
composé par des singes
pour une assemblée de cons.
Tu croyais la berner en refusant de lire,
en refusant de vivre et de sentir.
Tu croyais l'oublier,
l'oblitérer,
l'omettre en te déviant charnel,
en t'acoquinant, maussade,
à la matière,
quelle qu'elle fût.
Orgies, gangbangs, flashdance,
pauvre merde.
La poésie est une arme chargée d'avenir !
Et ton conjoint ?
Un automate.
Ton enfant ?
Un robot.
Ton coeur ?
Une outre vide.
Ton esprit ?
Un porte-manteau.
Tes désirs ?
Un catalogue.
Tes rêves ?
Une combinaison de chiffres sur un ticket gagnant.
Tu n'as pas d'avenir,
au fond.
Tu es déjà mort.
(te brûler m'apparaît comme une pénible redondance)