La poésie est une brochette braquée sur un mangeur de verre qui le lit dès l'aube jusqu'à la couenne

Le 27/04/2016
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par Mill, Zone Inc.
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Dossiers / Remix
La #SaintCon2016, quand y en a plus, y en a encore. Mill se colle à l'initiative qu'il a lancée #MakingOfSaintCon2016 et je ne sais pas trop ce qu'il voulait en faire au départ mais je commence à trouver le remix des 24 textes en compétition de plus en plus marrant et jouissif. Au delà du coté, Best of, Worst of, on a dans ces textes des morceaux choisis qui donneront envie au plus réfractaire d'entre vous de lire l'intégrale des contributions proposées cette année. L'histoire en soi fait sens cela dit, cette étrange love story, date, dinner and a movie tient la route même si on en connait toutes les ficelles. Un bien bel hommage à Mary Shelley et son Frankenstein que cette initiative, redoutable pour les zygomatiques. Je rappelle que vous avez jusqu'au 4 mai minuit pour voter pour les vrais textes de Saint Con en compétition cette année. Celui-ci n'en fait pas partie.
On l'aura bien cherchée et on l'aura bien méritée notre condition humaine définitive. On a baisé sans la viande compliquée des suppositions, un coup de barre à mine, en disant : « N'aie pas peur... C'est la lutte finale... » Et oui, arrive un moment où, à force de descendre des pintes, on avale rapidement en chemin nos rations de médocs pour pas contracter la Maladie de Creutzfeldt-Jakob. La voix de ma petite soeur en boucle dans ma tête devant le portail rouillé :
« Laisse-moi partir et je te donne du fric. Beaucoup, beaucoup, beaucoup de fric. Tu trouveras plutôt marrant de bazarder quelques affaires : Garcia Marquez, Fuentes, Cortazar, Bioy Casares et Borges, nom de Dieu, Borges ! Tu le sais bien ça, débuggeur, que nos temps sont troubles même si tu ne me l'avoueras jamais. »

Ripley voyait ces observations d'un regard davantage décalé. L'innocence même, et moi, le colon-touriste, gorgé de tous mes ismes : humanisme, cynisme, Mary Popisme.

« Le rythme change selon ta consommation de cette merde dont tu apprécies tant le goût et les effluves, cette chiasse impure, trafficotée jusque dans sa structure atomique sous la haute vigilance de savants sous-diplômés grouillant telle la vermine dans les méandres noires d'un laboratoire secret planqué sous une vaste chaîne de supermarchés estampillés post-nuke, où l'on propose à brûle-pourpoint de risibles promotions sur la cervelle et les asticots, où l'on vend à la criée des souvenirs formatés à de pâles orang-outans qui croient régner sur le monde parce qu'ils maîtrisent Google. »

Quand elle enleva son masque, une poitrine lourde et prometteuse, qui devrait pouvoir nourrir une longue lignée, métissée ou pure race, vint caresser ses joues. Un buisson ardent, la cyprine comme ultime carburant. Son sang ne fit qu’un tour. C’était une situation inextricable.

Les scientifiques qui avaient élaboré le premier robot écrivain, avaient produit une suite délirante de robots : d'abord, des robots pour tous les corps de métier, ensuite des robots pour la prostitution. Marc-Antoine était particulièrement friand des selfies en maillot de bain ou en tenue de fitness, un mini short sur des collants, ça ne suffit plus.

« Soigne un peu ton langage fils de pute. Ce que j'exècre le plus chez toi, ce n'est pas ta suffisance de petit-bourgeois peigne-cul. Allez, vas-y, je t'écoute. Raconte-moi ta vie minable de pauvre humain dérisoire. Je suis l'arbre et la forêt. »

Je nous ai servi du coca-cola. Faut quand même pas déconner, quand même.