Les hommes comme des anguilles, ils ne sont pas faits pour rester #MakingOfSaintCon2016

Le 28/04/2016
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par Valstar Karamzin, Zone Inc.
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Dossiers / Remix
La #SaintCon2016, quand y en a plus, y en a encore. Superbe exploit que celui de Valstar Karamzin, reconstituer une histoire singulière et à partir de morceaux, d'organes et de membres, piochés à droite et à gauche dans les 24 textes en compétition cette année. Exploit doublé d'une improbable mise en abîme, et je ne dévoile pas grand chose pour ne pas spoiler. Juste pour nos téléspectateurs, un indice sous votre écran. Même si le texte annonce une sorte de reboot de licence d'Alien revisité par Ken Loach, il n'en n'est rien. Pour ma part, j'y vois plus l'intrigue recousue de fil de suture du film "La piel que habito" de Pedro Almodovar, meilleur film selon moi du réalisateur espingouin, certes adapté du roman Mygale du franchouille Thierry Jonquet. Je rappelle que vous avez jusqu'au 4 mai minuit pour voter pour les vrais textes de Saint Con en compétition cette année. Celui-ci n'en fait pas partie.
Le ciel est fort aujourd’hui, tiré par de gros nuages costauds tirés par le vent. Un pigeon blessé passe sur le trottoir, sautille désespérément. Il faut imaginer une sorte de long métrage de Ken Loach, tourné en super huit, selon les principes élémentaires du Dogme.

Ripley voyait bien que quelque chose clochait chez Ash. Entre hédonisme et culpabilité chrétienne, il avait adopté la troisième voie théosophique, celle des purs névrosés, des tiraillés du ventre. Il regarde son sexe grandir, en pleine lumière, en plein jeu, en plein envol, en pleine gloire.
- Je n’en peux plus de cette grande saucisse.
- On peut parler d'autre chose ?
- Non merci. Je ne veux rien,dit-il. Rien que ce que tu as déjà, que tu m'exhibes sous le nez.
Il a parlé un peu vite, empruntant des inflexions de gangster à un film de série B. Il s'est raclé la gorge à un moment, c'était bref mais il sait que c'est pas passé inaperçu. Il se dit que ça n'a pas grande importance.
Ash passait des heures démoniaques :
- La boucle n'est pas bouclée, il manque l'étape ultime, la conclusion idoine à cette folle remise en question
- L'idée me révulse.
- Tu trouveras plutôt marrant de bazarder quelques affaires...
- L'idée me révulse. Un homme peut-il faire ça ? Aucun ne le peut.


Sans fin ni commencement, cette nuit jette ses singulières couleurs nocturnes comme pour mieux savonner la pente accidentée de notre mission. Nous sommes quand même arrivés chez SOS putain de Médecins.
- Salut, c'est toi la patronne ici ?
- Y a pas de patron ici. Donnez moi tout ce que vous avez de valeur. JE PLAISANTE. Nous allons faire ça bien. N'aie pas peur... C'est la lutte finale...

Une pointe traverse son sexe,
Violent, sec, brutal.
En plein dans les parties intimes.
Un filet de bave coule de sa lèvre.
Le cri sauvage qui en résulte ne surprend personne. Pas une larme, rien.
C’était d’accord, elle a pris son sexe.

Un clair soleil de printemps réchauffait la chambre au petit matin. Le jeune homme se réveilla difficilement, sous les caresses de la douce lumière. La douleur semble avoir atteint un degré supportable et il a recouvré son attitude conquérante. Il lui sembla avoir dormi une éternité. Il repensa à sa mésaventure. Les images se succédèrent. Il avait peine à croire que ça lui était arrivé à lui, lui, un homme. Pour avoir vécu une épreuve extraordinaire, il pouvait se targuer d’en avoir vécu une !
Et pis y a cette tâche caractéristique au niveau de l'entrejambe. Titanic noir déchu : Ash était une sorte de croisement.

Tu croyais t'en affranchir. Tu croyais l'oublier, l'oblitérer. Mais bien sur que c’est un con ! L’origine du monde à portée de main. Un buisson ardent, la cyprine comme ultime carburant.
J’ai bien envie de dire qu’on s’amuse, a cheval sur un arc-en-ciel !

Mais qui dit mieux ?
La poissonnière bretonne !

- Je sais pas si ça te l'a fait, mais j'aime bien son univers, moi, à ce mec.
- Non, vraiment, Je vais m'en tenir au café. Je vous remercie.