Lieu commun 00000000: Avoir les yeux en face des trous

Le 25/05/2016
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par pascal dandois
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Rubriques / Lieux communs
Autant la salve de calembours lors de la dernière parodie de la rubrique 'Lieux Communs' de Mill par Pascal Dandois m'avait laissée un peu KO, autant le récidiviste cette fois-ci en expurgeant ses propos du moindre jeu de mots, nous passe du baume à l'âme avec une approche kafkaïenne du sujet au style idoine et concis. Ne sachant pas si ma liberté d'expression (désormais limitée à 255 caractères par Dourak, vil suppôt de Twitter) ne dépasse pas les bornes, je préfère ne pas en dévoiler d'avantage et me lâcher sur l'illustration.
Ô yeux, adieux

Il ne savait exactement ce qu’il lui prit, peut-être ne supportait-il plus cette réalité qu’il croyait voir. Il se mit à se révulser les yeux, à tourner ses globes oculaires, à faire sortir, pivoter ses pupilles, à les expulser, les envoyer, les renvoyer autre-part, hors, de ce qui lui faisait face de réel, et dont je ne parlerai pas là, la chose étant par trop terrible. Ses yeux en tournant complètement rentrèrent en lui-même, ils firent un demi-tour complet. Il se voyait désormais en dedans de lui, dans son intérieur de soi. Mais ce qu’il y voyait, y découvrit, et que je tairai ici, la chose étant par trop affreuse, n’était pas vraiment mieux. Pas mieux que le réel précédent, qu’il venait d’occulter. Alors, que faire ? Est-ce que, ses yeux, il ne lui restait plus qu’à les laisser, voire même ; les faire, partir, ailleurs et/ou partout nulle-part, les quitter totalement, physiquement, les regarder s’enfuir de lui, pour les observer de ses orbites vides ? Il hésita, car voila qu’il se demandait s’il s’était bien regarder dans une glace avant, car s’il y voyait qu’il n’était pas lui-même, ça changerait tout.