Reboot de Printemps ! #TDM2016

Le 17/06/2016
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par HaiKulysse
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Thèmes / Semaines Textes De Merde / Semaine 'textes de merde' 09
La mise en abyme c'est un truc bien pourri. Ici, le narrateur d'HaiKulysse nous explique la façon qu'il a de troller les appels à textes, concours et autres événements poétiques en les floodant à la lance anti-émeute de récits truqués s'appuyant sur la supercherie et la méthodologie fallacieuse du cut up de Burroughs. Texte proposé dans le cadre de l'appel à textes #TDM2016 : thématique : Reboot de Licence : Ecrire un superbe texte tant sur le fond que dans la forme, c'est devenu tellement facile, à la portée du premier écrivaillon venu... Relevez le défi ultime, écrivez le texte le plus pourri de l'année 2016 ! C'est bien plus difficile que vous ne l'imaginez. Vos votes ici : http://forum.lazone.org/index.php?topic=3581.0
Reboot de Printemps :

En proposant une leçon immorale aux poètes de passage à la fin, ce texte de merde dont le sujet est le reboot des licences poétiques actuelles, va dériver lentement mais sûrement vers mon autobiographie vaseuse qui est monté à l'envers, j'en suis sûr, mais bon continuons...
Certains prétendent, en des contrées obscures où la pluie ne cesse de tomber, qu’on peut, en procédant par associations d'idées, faire subir une série de reboot à sa poussiéreuse licence poétique : systématiquement assigné aux adeptes du cut-up de Burroughs, j’en fais partie ; dans leur lignée, j’ose soumettre éperdument et odieusement à chaque concours qui se veut axé sur la poésie, et ce chaque année, ma prose farfelue aux comités printaniers des poètes sans jamais obtenir le moindre succès, la moindre reconnaissance de ces contemporains.
On connaissait la thématique de l'année dernière, l’insurrection poétique, et celle de cette année, le Grand Vingtième (ces thématiques qui m’ont toujours obsédé, qui m’ont toujours fait suer depuis ma tendre enfance, quand j’allais user mes culottes courtes sur les bancs des écoles occultes… et bien maintenant, si vous voulez participer à l'événement de l'année prochaine et perdre votre temps ainsi en écrivant des poèmes foireux d’avance, pas acceptables pour le jury en place, lisez ce qui suit :
2017.
Le soleil, en dorant le sol natté de sa chambre, s'avachit aussi sur ses chaussures noires : revenant des salles de Mah-Jong, comment le candidat poète va-t-il se détacher du lot ?
La réponse vient tout de suite : je lui conseille d'installer son atelier dans un château miraculeux et compliqué d'où perce une lumière spectrale... en vérité, cette complication n'est qu'apparente : une fiction émotionnelle, voilà tout ce que ça représente pour le poète du Vingt-et-unième siècle.
Après l'installation, sur son carnet qui comporte quatre-vingts feuillets, je lui propose de noter d'une écriture un peu tremblante (cela se comprend) un éloge irrationnel de sa personnalité ; le reboot peut alors s'amorcer...

Décrire aussi les courbes calmes et les méplats miroitants qui semblent émaner de la terre et sous ces monceaux de pierre, il ignore encore qu’il y a les ossements de l’ancien propriétaire du château abandonné.
Ainsi, sans relever la tête, le poète va écrire jusqu’à la nuit tombée et là je m’arrête brutalement dans mon récit pour sonder les secrets de ces pages noircies jusqu’au petit matin… Ces secrets qui dégoulinent comme les litres de café sur la nappe à présent : il suffit d’un trouble naissant, d’un volatile quittant par exemple le rebord de la fenêtre pour que les nerfs du poète soient à vifs…
Alors, alors seulement, il peut commencer à bosser sur un reboot de licence, à rendre la vie plus légère par sa seule prose fantastique.
En vérité, je vous le dis, la thématique du prochain Printemps des Poètes sera : REBOOT DE LICENCE.
Et ces milliers de poètes, qui n’auront pas pris soin de suivre mes sages conseils, se retrouveront désorientés, perdus comme des phoques au milieu de la banquise. Rageurs, ils iront pointer à Pôle Emploi, ils quitteront leur ruralité de haut lignage pour l’enfer des grandes villes, ils abandonneront l’idée magique et profondément moderne d’être né poète.
Ou bien ils confondront cet amoncellement d’ossements de chèvres avec la dépouille du sieur Jean-René, propriétaire jadis d’une grande seigneurie.

Très singulièrement, je me retrouve dans ces poètes maudits qui n’ont jamais écrit une seule ligne valable, qui branlent et se branlent avec des mots creux, un style ampoulé.

Mais je n’ai pas encore évoqué le Cut-Up : cette technique qui permet d’injecter dans les veines du texte en souffrance des morceaux de phrases tirées des livres… J’y reviendrais très prochainement.


Deuxième partie : Reboot de cut-up !
Funeste, intense, foutu reboot de cut-up à l'extrémité du câble nord ! « Un véritable choc numérologique, l'imagination du poète ! Une réponse anaphylactique suite à trop d’injections dans le texte aussi bien cinématographique que littéraire, tâche que les dignes descendants de Burroughs remplissent à merveille en l'acidifiant aux quatre coins du monde de leurs représentations mentales amovibles : elles-aussi imaginaires, toutes emmaillotée dans leur réceptacle de métro moite, incohérentes par leur maléfique finesse d’esprit cathodique, elles reflétent la moyenne du quotient intellectuel de leurs auteurs mongoloïdes, de leurs proses kilométriques de tous les défauts, de toutes les failles et de tous les crashs de leurs disques durs, internes comme externes.

En éteignant pour de bon leurs machines aussi undergrounds que sophistiquées, dès l'entrée dans le souterrain du métro, les poètes armés de leurs cut-up se lancent à corps-perdu dans la rédaction frénétique ; une sorte d’écriture automatique en liaisons avec le cache de leur presse-papier presque en cessation d’activités alternatives, méthodiques ou techniques, et toute en lésions byzantines ; leurs allumettes perdues elles-aussi au fond des cendriers de leur école occulte…