Subjectivité

Le 05/09/2016
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par Sunya
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Thèmes / Divers / Pangolins et licornes
Nouvel Auteur, Sunya dont le narrateur semble s'éveiller à la compréhension de ce monde, probablement après avoir suivi son premier cour de philosophie en première avant d'envisager d'essayer diverses drogues pour mieux appréhender l'univers dont l'essence nous échappe. Ce pourrait être aussi un extrait d'un échange épistolaire entre Jean Claude Vandamme et Bernard Werber. Ce dernier à l’assertion déguisée en questionnement de JCVD, que constitue ce texte, rétorquerait son habituel : Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. JCVD prenant cela pour invitation à fermer sa gueule lui décocherait alors une grosse patate dans sa tronche parce que le langage des signes ne souffre d'aucune équivoque, pas l'ombre d'un doute, ou de quiproquo. D'ailleurs on parle de malentendu et jamais de malmandale, de malcoupdepiedauxcouilles, de tarte qu'on aurait pu confondre avec une caresse. Quoi qu'il en soit, GOTO Divers, Pangolins et licornes.
Jamais je n’aurais accès à ta réalité sous sa forme la plus brute et immédiate. Ne sens-tu le poids de la déréliction s’abattre sur tes épaules lorsque tu entends cette indéniable vérité ? Tout, absolument tout, de ce que tu pourras me dire à ton sujet traversera implacablement le prisme défigurant de mon interprétation et ne pourra ainsi jamais me parvenir que d’une manière tronquée, distordue et lacunaire. Rien, absolument rien, ne sera épargné et laissé tel qu’il est.
Et moi qui aspirais à tout savoir de toi, même une vie entière passée à tes côtés, œuvrant nuit et jour à me confectionner un tableau le plus fidèle possible de ta réalité, ne suffira, en définitive, qu’à m’en constituer une représentation embryonnaire à peine plus ressemblante qu’une grossière et stupide caricature ! Je ne pourrais jamais te prêter qu’un visage, qui ne m’offrira d’autre contemplation que celle de mon propre reflet, parmi les mille autres visages que les personnes gravitant autour de toi te prêtent déjà.
Aucune rencontre possible, si ce n’est avec soi-même. Prison maudite que la subjectivité ! Entre nous se dressera toujours cet écran sur lequel nous projetons notre propre condition. Tout au plus, nous pourrons nous scruter du haut de nos tours d’ivoire, emmurés derrière nos propres yeux, condamnés à tout jamais à n’être que soi...
Et ne me dit pas, s’il-te-plait, que je suis dramatique, car quand je réalise que finalement nous ne saurons même jamais si nous voyons le ciel de la même couleur, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle se trouve là, la véritable solitude, et nulle par ailleurs.