Alfredo Nomore, l'écrivain

Le 28/09/2016
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par pascal dandois
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Rubriques / ALFREDO NOMORE
La littérature postmoderne prend ses distances avec le projet moderniste. Elle relève du « petit récit » chez Jean-François Lyotard, du « jeu » selon Jacques Derrida, du « simulacre » selon Jean Baudrillard et de « la cicatrisation d'un accident vasculaire cérébral » selon Pascal Dandois. Par exemple, au lieu de la quête moderniste de sens dans un monde chaotique, l'auteur post-moderne évite, souvent de manière ludique, la possibilité du sens. Le post-roman est souvent une parodie de cette quête. Cette méfiance à l'égard des mécanismes de totalisation s'étend même à l'auteur. Ainsi, les écrivains postmodernes privilégient souvent le hasard à la technique et emploient la métafiction pour saper le contrôle « univoque » de l'auteur (le contrôle d'une voix unique). Par exemple, ici Pascal Dandois s'amuse avec des personnages qui prennent conscience d'être des personnages, des narrateurs qui se révèlent être les marionnettistes de l'auteur. La distinction entre culture supérieure et inférieure est également attaquée par l'emploi du pastiche, de la combinaison de plusieurs éléments culturels, y compris de sujets et de genres qui n’étaient pas auparavant considérés comme propres à la littérature. Un autre personnage post-moderne bien connu étant DeadPool dans la licence Xmen de Marvel de Disney.
TEXTRUCS
ALFREDO NOMORE, L’ECRIVAIN

Alfredo Nomore, même s’il n’avait pas le moindre diplôme, non plus qu’un niveau d’étude « acceptable », (il avait même envoyé proprement le conseil de classe se faire foutre en fin de seconde), décida de se mettre à la « littérature », il commença par écrire quelque chanson pour le moins critiquable telle que :
« J’aime découvrir le long de ton corps
D’adorables petits boutons roses
Qui me font penser à des boutons de rose
Qu’avec délicatesse je fais éclore
Refrain :
Car, ô, Germaine
C’est toi que j’aime, merde !

J’aime découvrir le long de tes formes
Des p’tits animaux, Toute une faune
Même à deux, nous ne sommes plus seuls
Tu es un monde à toi toute seule

Refrain

J’aime découvrir au long de tes contours
Pustules, furoncles, et autres kystes
Il est vrai que j’ai le gout du risque
C’est une aventure de te faire l’amour

Car, oui, Germaine
C’est toi que j’aime, merde !

Puis il enchaîna, cynique, sur l’écriture de petits textes à la con, (sans doute était-il incapable d’en écrire de grands) inspirés par la débilité de sa médiocre vie et de toutes les vies en général, des textes sans queues ni têtes, en inventant ainsi sans trop d’originalité le « Nimportequoitisme », tels que :

Mais non, bien sûr que non, elles souffrent pas, les oies qu'on gave...en tout cas pas plus qu'un moribond qu'on intube aux urgences pour pas trop qu'il crève jusqu'à la mort ... je dirais même qu'elles aiment ça, se prendre un tube métallique bien dur dans le gosier, et d'ailleurs, elles y vont toutes seules se faire fourrées jusqu'au gésier, (elles sont addictes au maïs), oui, elles aiment ça, au moins autant que ces petites salopes qui se prennent un bon gros vit bien raide jusqu'à la glotte..

Je vous propose de remplacer la peine de mort, par la merguez dans le cul, car il y a des chances qu’une merguez dans le cul soit plus dissuasive que la mort, certainement que la plupart des hommes, la plupart des connards préfèrerait qu’on les bute plutôt que de risquer de se prendre une merguez dans le cul en cas d’abus de crime ou de connerie, et ceci aux vues de tous, la crainte du ridi(cul)e est sans doute plus dissuasive que celle de la mort ...

La prostitution sans le fric, sachez que ça s’appelle « la sexualité » ...

Et c’est alors qu’il cherchait sur le net quelque revue ou site pour « refourguer » ses conneries, en effet, « tout est publiable, se disait-il, tout et n’importe quoi, (bien sûr, sans espoir d’en tirer quelque fric ou autre pognon) (il vivait plus ou moins d’une pension d’inapte physique et mental bon à rien, en parasitaire d’enculés) tout est publiable, suffit de trouver où ! », c’est alors qu’il se rendit compte qu’une espèce d’auteur de merde au moins aussi improbable que lui, et qui faisait aussi entre autre, dans le graphique et le pictural, un genre d’amateur professionnel, vaguement suicidaire ou déjà mort, et béquillard de surcroît, avait utilisé son nom, « Alfredo Nomore » comme étant celui d’un genre de personnage de fiction totalement con, car n’étant aussi, que le jouet du récit.
Sur le coup, ça l’emmerda un peu d’être ainsi ravalé au rang du fictif, du quasi-inexistant en fait, du faux, du toc… il se sentit soudain empli d’une existence qui n’en était plus une. Et puis au fond se dit Alfredo Nomore finalement rasséréné, c’est pas plus mal si je n’existe pas vraiment. Si c’est cet espèce de taré qui écrit n’importe quoi qui m’a conçu, qu’il se démerde, c’est tant mieux, toutes ces conneries ne sont pas de ma responsabilité, je n’ai plus à me faire chier. En écrivant ces merdes, l’auteur qui lui, n’était pas non plus très sûr de ne pas n’être en fait que le jouet de cet Alfredo Nomore qui venait de décider de s’ignorer, décida quant à lui, d’expédier toute la responsabilité de la diffusion de ce texte inepte à celui qui publie.