Complainte femelle

Le 01/11/2016
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par Clochard Céleste
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Thèmes / Divers / Poèmes de merde
Prototype de ce qui deviendra le Bobo, exporté dans nos contrées gauloises, le Beatnik est un dangereux individu. Après Jacques Cauda, voici un nouveau spécimen dont les méfaits sont publiés sur la Zone. La beat generation s’apprête à investir les lieux, ça commence d'ailleurs à un peu sentir le pipi, faudrait convoquer d'urgence des légions d’auxiliaires de vie pour endiguer l'afflux de migrants retraités fuyant des sites littéraires aux lignes éditoriales plus strictes. Ici donc, sous un nouveau titre qui fleure bon la provoc' des années 50, une sorte d'hommage collatéral à Jack Kerouac, une invitation à l'errance, qui cache en vérité un prosélytisme pro bouddhiste frontal et sans vergogne.
Je voudrais être un homme
Un chien de la rue
Un clochard céleste
Un soulard inconnu
Un poète maudit
Je voudrais me perdre dans les méandres noires d'une ville industrielle
Me noyer dans la mélasse obscure d'un tonneau sans fond
Me promener dans les décombres du squelette de ma vie
Et chanter sans cesse des refrains oubliés.

Errer dans les ruelles
Tirant sur un mégot éteint
Je me vois respirer cet air
Où les parfums divers
Se mêlent et s'accouplent
Où l'urine devient encens.

Qu'il fait bon de se perdre la nuit froide et la paranoïa
Dans les limbes d'un esprit embrumé d'odeurs éthyliques.
Que c'est réconfortant, ce mal de chien au réveil.

C'est la vie qui entre en moi - C'est la vie qui me viole
et qui me rappelle que chaque jour est comme une cigarette
qui se consume doucement
Nous laissant délicieusement insatisfait
Nous laissant con.