Allez! Double ration de frites pour les ricains!

Le 10/11/2016
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par Le Docteur Burz
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Thèmes / Editos / 201x
Le Docteur Burz passe éditorialiste officiel de la Zone. ça ressemble un peu aux chroniques de Gaspard Proust dans "Salut Les Terriens" ou de Nicolas Bedos dans "On N'est Pas Couché" sauf qu'on les aurait forcé à prendre de grandes doses de crack pendant de longues années et qu'on aurait attendu patiemment qu'ils fassent un AVC pour les pousser sur le plateau et balancer le prompteur, les projecteurs et les cameras en plein dans leur tronche en tir groupé. Cette fois, le Docteur Burz nous parle de l'actualité, un truc un peu sale, sur lequel on a pas assez de recul pour être pertinent et donc forcément pas subtile, pas intelligent. C'est complètement décontextualisé, c'est déjà pas facile de comprendre de quoi il s'agit, mais il suffira de revenir dans une semaine pour réaliser qu'on entrave déjà plus que dalle à la chronique. En effet, le liguant du texte c'est l'air du temps, toutes les conneries volatiles qui saturent notre cerveau parce qu'on les entend en boucle sur les chaînes d'information continue. Autant dire que notre mémoire immédiate aura fait le tri dans pas longtemps. On apprend par ailleurs que le Docteur Burz vit depuis peu dans les bois. Souhaitons donc que cet odieux zadiste finisse coulé dans le béton armé d'une tour de contrôle de Notre-Dame des Landes avant sa prochaine intervention.
Puisque la politique ne m'intéresse pas, j'en parle vaguement... je vous laisse imaginer si ça m’intéressais vraiment (en plus j'ai rallongé mes paragraphes, alors hein...).
Quand je mets ma clim à fond ça me laisse sceptique.

Bon bah ça y est. Depuis le temps qu’on nous ramone la turbine à beurrer l’encéphale avec les ricains, ils ont fini par le faire leur truc de ricain. Exactement comme toutes les autres fois. Oui bon, cette fois c’était la peste ou le choléra, y’a eu légèrement mieux que ça, mais on est la première puissance bancale ou on l’est pas. On m’a dit l’autre jour « c’est une question de point de vue », pas vraiment, la pandémie ce n’est pas un point de vue, c’est un problème. Mais dans le fond, on n’a pas beaucoup mieux à se souhaiter chez les franchouillards, l’époque est à la pensée totalitaire, sécuritaire, adultère, mise en bière. On est toujours un peu en retard chez nous, faut le temps que les cheeses passent la frontière.
J’imagine qu’avec le TAFTA ce serait plus simple pour aseptiser la réflexion au reste du monde, même si on se démerde déjà très bien tout seul. Mais Trump n’a pas l’air d’en vouloir du bordel échangiste, il préfère le charbon au foie gras et le pétrole au jus de sureau. Mais faut pas trop s’exciter l’anxiété, il ne fera pas la moitié de ce qu’il a dit, c’était la campagne, il fallait arranger de l’électeur profond pour gagner des sièges. Nous aussi on a des tocards, faudrait pas laisser les ricains nous faire croire qu’ils ont le monopole ! Le triptique Brexit-Trump-Marine peut très bien fonctionner, on peut y arriver si on bosse dur ! Je déconne, ça risque d’être assez facile.

Un connard peut en chasser un autre, c’est ça l’entraide.

Je vous cause de ça, moi qui vis désormais au milieu d’un bois, comme si ça me concernait directement. Je ne suis même pas encore inscrit sur la liste électorale du patelin. Faut dire qu’hormis me reprocher d’avoir la responsabilité que l’autre conne passe en 2017 parce que je n’irai pas voter, c’est à peu près aussi intelligent que de ne pas admettre que s’occuper de son cul c’est tout sauf chrétien. Ici les chasseurs attendent que Trump soit élu président du monde, juste pour m’emmerder. Moi je veux juste la paix, qu’on ne me fasse pas chier, qu’on ne m’oblige pas à voter pour l’intérêt des autres qui ne défendent pas les miens, qu’on ne vienne pas brandir des armes à feux autour de chez moi, qu’on me laisse cramer mes branches si je veux.
Mais on sait bien que les ailes d’un papillon n’en n’ont à rien à branler de ce qu’elles produisent à l’autre bout de la terre, il s’en fout le papillon, il a à peine la journée pour découvrir la mort. C’est sûrement pour ça qu’il n’est pas une espèce en voie de disparition, vu le charnier général. D’ailleurs depuis que je ne vote plus, c’est la panique sur toute la planète, putain… faut que je me reprenne. A ce rythme là y’aura bientôt plus de chasseurs que de chevreuils qui se baladeront devant ma maison. Faut repérer la mousse, c’est le nord, ils viennent forcément de là les chasseurs, je vais changer la mousse de place, ça va inverser les questions sans réponses. Pas de questions, pas de réponses, pas besoin de voter.

A sale air égal, pro portion gardée.

De toute façon les droits fondamentaux c’est une légende urbaine. Si ça se trouve on vit sur un bout de PQ qui se prend pour Sisyphe, et on se plaint d’avoir les doigts sales, putain merde quoi ! Ma baraque est tellement vieille que la fosse septique est un truc minimaliste qui se déverse dans le champ d’à côté, exactement comme le niveau de la politique aujourd’hui. Je l’ai averti mon proprio, de la légèreté du procédé, de l’écologie, de l’autre tout ça, mais c’est un noble chef d’entreprise qui tente de garder une maison de famille… encore une image de notre chère politique. Les riches ne vivent pas dans la même dimension de la planète que nous. Chez eux tout roule du moment qu’ils n’ont rien à subir indirectement, merde dit donc, c’est presque comme pour les pauvres de l’autre dimension !
Comment peut-on reprocher aux grands pontes de ne pas connaître le prix de la vie qu’on mène, alors que la majorité d’entre nous voudrait bien vivre la leur. Non je ne parle pas des minorités, les minorités seront toujours à leur place de minoritaires, à souffrir sans rêver. Alors, en vérité, je vous le dis, un Trump ou une Clinton, qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Ce que je veux c’est un peuple uni, qui s’accepte et se tolère dans l’indifférence de ses différences. Une société qui ne se pense pas seule mais solidaire, un monde qui ne rejette pas mais qui accueille, des croyances qui doutent et des certitudes qui se questionnent… mais évidemment, on est trop nombreux pour avoir l’avantage.

Oh et puis de toutes façons pourquoi je m’emmerde. Si y’a bien un truc qui me fait chier c’est l’apitoiement et l’empathie, c’est un truc de pauvre ça…

Amen, Touti quanti et Tralala…

©Le Docteur se mange en fast food à n’importe quelle ère…