J'ai juté sur sa tombe

Le 29/11/2016
-
par hurlante nova
-
Thèmes / Obscur / Humeur noire
"La vie est belle", voici un extrait de la vie de Hurlante Nova à qui on souhaite la bienvenue. Alors dans ce petit texte on a un peu de tout, une aversion pour autrui, des gencives de porcs, du jus bouillonnant, des stars de la téléréalité, du cannibalisme, de la haine du monde qui nous entoure...Et oui Nova, on vit dans un monde de merde et le monde des bisounours a brûlé depuis longtemps, il faut s'y faire. Que dire de plus si ce n'est un classique de la zon'zon', j'aurais aimé plus de hargne et de colère car le réquisitoire nécessite des procédés d'écritures spécifiques qui ont pour but d'interpeller le lecteur au fin fond de ses tripes et de sa conscience (s'il en a une). Bref, je sors.
Un texte écris le 29 novembre 2012 , qui parle de la rareté de l'amour et de la banalisation de la haine.
Et je regardais tout ces gens, s'évertuer à être distants, avares en tout, égoïstes jusqu'à la névrose, un peu comme si un jour aimer les autres les avaient déçus et qu'ils n'avaient plus jamais réessayé, jamais un mot gentil, jamais une félicitation, et tous, dans une petite haine morbide s'évertuaient à devenir les petites stars des autres, reproduisant la froide ambiance télévisé et ses semi dieux préfabriqués, quoi, ils voulaient une foule applaudissante, ils ne savaient pas qu'un carton "riez" existait, quoi, ils voulaient le piédestal brillant et les spots, sorte de curés plastiques beuglants pour le spectacle fallacieux, insipide et gâché. Et je les voyais, parader comme des dindons, se renforçant eux même, ils devenaient durs comme la carapace d'une tortue, sans chair animée à l'intérieur, comme une armée d'armures et cela, cette maladie ambiante et généralisé, touchait même et surtout les artistes, les jeunes hommes, les sœurs et les pères eux même, incapables de dire des je t'aime, comme si la chose était difficile, comme si la vie n'était pas pleine de ce potentiel, comme si la parole conquise n'avait pas cet urgent destin, ce sublime et faramineux chant ému, mais non, ils pensaient mal, vivaient mal et c'était étonnant de les voir debout, vivants, étonnant de voir les si beaux yeux de ces femmes teigneuses, les si belles lèvres et la chaleur divine de leur peau, pire, même l'amour tendre avait disparut, on jouissait dans l'ardeur et la lobotomie, on aimait, on fécondait, avec la même violence que des camionneurs déchargent de lourds sacs remplit de gencives de porc en conserve, on ne se regardait même pas dans les yeux, on ne prenait pas le temps, on s'incarnait mal, comme des plantes sans fleur, sans fruit, sans parfum, sans couleur et cela ne dérangeait ni les hommes, ces rustres analphabètes puants, ni les femmes, ces castratrices insatisfaites, et les vieillards crevaient ainsi, sans l'ultime cri salvateur, et même leurs tombes étaient laides, leurs enterrements si ridicules que gênants, et les bébés, naissaient sans fête, on ne marchait pas des kilomètres pour voir la victoire de l'ami amoureux et enfin père, on ne le félicitait pas, juste, on remplissait la besogne administrative d'un "Bravo" à peine réfléchit, formalité retardant le cauchemar, et aucun rêve accompli, des qu'une personne faisait bien ou disait du joli, tous, sans exception, le haïssaient pour cela, un peu comme si l'humain devait être une mauvaise bête, uniquement une teigne malade et rude, et moi, j'étais le pire, j'aurais assassiné pour le plaisir, j'aurais bouffé de la chair humaine par gourmandise, j'étais cruel, j'étais fourbe, j'étais manipulateur et j'adorais asservir les faibles, et ceux que la nature avait rendu comme moi immondes et violents, je les regardais en priant le diable, la maladie et les accidents, de les broyer, et j'attaquais la nuit et en cachette leurs enfants, leurs mères, et je médisais d'eux pour qu'un maximum de gens les haïssent, mais il y avait pire qu'eux, pire que moi, pire que le pire des pires, il y avait cet individu étrange et caché, qui lisait, là, en se taisant, tapis dans l'ombre et inattaquable, et qui déjà, sentait le jus acide bouillonner dans son cerveau de démon, qui contrairement aux autres avait pris patience et déjà me haïssait en se sentant supérieur, et qui ne savait pas qu'il serait l'auteur de ma mort, mais pire, tout deux sanglotions sans savoir pourquoi, fâché par cette divine et étrange animalité toute émotive."