Jésus VS Michel

Le 08/12/2016
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par Jon Ho
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Thèmes / Débile / Phénomènes de société
Un texte anticlérical au sens large dans la veine Charlie Hebdo qui casse du catho un peu gratuitement sans même réussir à m'arracher un petit sourire. Faut dire que maintenant je vais à l'église tous les dimanches alors je sais très bien qu'il faut tendre l'autre joue et ne pas s'en offusquer. Cela dit j'ai déjà lu des textes qui cassaient du catho (lique et dique), plus inspirés. Par exemple, les programmes électoraux de Fillon et Poisson qui prennent Jésus en otage à droite. ça c'est super marrant. La plupart des hordes richissimes et égoïstes, foulant les déshérités ici bas constitueront tôt ou tard le principal combustible de la Géhenne. Voilà pourquoi c'est marrant car ironique. Oui, quand je vais à l'église, étrangement, quand les curetons et les ouailles qui défilent citent Jésus, ils tiennent des propos plus proches de ceux de Ché Guevara que des tracts de la manif pour tous. La gauche catholique à la décence de ne pas créer de parti politique, de parfaitement respecter les principes de la laïcité et de ne pas tendre à ce que d'autres confessions suivent ce très mauvais exemple. Oui, ce que je viens de dire est chiant mais paradoxalement, bien plus drôle que ce texte.
Dix manches de soutanes dominicales s'agitent en oraisons. La raie du cul des curés, fente à oboles, se remplit d'offrandes à mesure que la messe déroule son tissu de mensonges en tapis de prières. Le Laïus ânonné par l'abbé en d'interminables locutions latines et somnolentes nous rabâche l'agonie du Christ. Les moins téméraires commencent à piquer du nez en attendant l'hostie consacrée, déclinaison insipide de nos Pringles qui ne sera, hélas, accompagné d'aucun cocktail apéritif. Pourtant Red Bull donne des ailes et quoi de plus commode pour flirter avec les anges du paradis qu'un peu de plumes au bout des omoplates ?

L'homme d'église mal déguisé dans son habit de vertu se gargarise à la cuvée du patron. Le calice et son contenu douteux, prémonition à une cirrhose-overdose de prétendu sang de Christ, ne sera pas partagé. Dans ce lieu de culte, si rose et dégoulinant d'injonctions toutes puissantes que l'envie de gerber pointe le bout de son foie, la cérémonie touche à sa fin. La foi abêtit à l’extrême jusqu'à l'heure du repas, masquée par les grondements d'appétit de l'estomac, sonne la fin du supplice.

Un peu plus haut dans un ciel nuageux, Jésus observe la mascarade en se massant les tempes pour mieux supporter le spectacle.

Un dernier signe de croix, un avé Maria et tout le tralala. La queue repentante mais absoute, autour du cercueil de pêchés déjà oubliés, se glisse vers la sortie. Drucker a su planter le diseur de messe, d'un coup de Kriss en plein coeur. La religion audiovisuelle prend le relais dans l'ânonnement. Les cerveaux sont au repos, c'est enfin l'heure de l'apéro.

Pierre Emmanuel se sert un Ricard, libéré du poids de ses transgressions. Le liquide anisé peine à se diluer dans l'eau bénite. Il touille avec le bout de son doigt, avale d'un trait la substance de son verre et s'affale sur le canapé en allumant la télé.

Le deuxième dieu est déjà sur scène. Son god michel est prêt à lui titiller l'anus avec tout ses invités. L'acte suivant de la partouze dominicale cogne en coups de bâton sur les planches du grand théâtre de la lobotomie. Par moments, le gourdin lui fouette un peu les fesses. Il jouit en silence, seul dans son salon, en fantasmant sur la beauté d'un clou, martelé sans ménagement sur des paumes innocentes.