L'effet boomerang de la jalousie

Le 02/02/2017
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par Cuddle
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Dossiers / Texts Appeal
Contribution de notre chère admin Cuddle au dossier Text Appeal, appel à textes érotiques de Dourak Smerdiakov qui n'aime pas trop qu'on rappelle en permanence qu'il en est l'instigateur et d'ailleurs les rapports à la paternité de Dourak sont complexes et de nombreux enfants nés sous X pourraient en attester mais je m'égare... Quoi qu'il en soit, Cuddle revoit à la sauce John B. Root (et là, un amalgame mental dégueulasse investit mon esprit tordu mais tant pis je laisse ce qui est écrit) donc oui, Cuddle revisite la genèse mythologique du Minotaure en lui donnant des touches plus réalistes et de fait on passe de l'allégorie à une scène zoophile filmée en super 8 dans une cave glauque du neuf trois puis passée en post production pour ajouter des effets gores dignes d'une série Z. Pourquoi pas ? C'est un choix d'auteur assumé. C'est très bien. Heureusement la naissance du Minotaure nous est épargnée. Y a t il un orthodontiste-gynéco-obstétricien dans la salle cependant ? Le mythe de Dédale et de sa vache en bois est mis de coté par l'auteur et c'est encore bien vu car au vice bennyhillesque mythologique, Cuddle préfère une morale aborigène australienne dans sa conclusion.
Dans une Antiquité imaginaire aux confins de la Grèce, la déesse Aphrodite régnait en maîtresse absolue sur son royaume. Au sein de son sanctuaire suspendu, l’Aphrodision, rien n’échappait à sa vue acérée et notamment pas l’histoire de Pasiphaé et du roi Minos.

Le jeune monarque avait été gâté par la nature et par les Dieux, il était d’une grande beauté mais avait la faiblesse de tromper son épouse à la moindre occasion. Ce qui amusait grandement Aphrodite, qui, du haut de son sanctuaire, aimait regarder les courbettes acrobatiques du jeune Minos. Plusieurs fois d’ailleurs, elle ne s’était pas gênée de descendre de son nuage pour participer aux festivités orgiaques.

La belle Pasiphaé en fut verte de jalousie. Elle ne comprenait pas pourquoi son époux la délaissait pour ses concubines car elle avait des atouts convaincants. Un soir, alors que ce dernier était en plein exploit et que les cris d’une jolie brunette retentissaient dans tout le palais, elle décida de mettre un terme à cette situation scandaleuse. Elle était devenue la risée de tous et les hommes qu’elle croisait dans les couloirs du palais ne pouvaient s’empêcher de sourire sur son passage.

Elle fomenta donc sa vengeance qu’elle put mettre en pratique dès le lendemain. Chaque mois, à la même date, Minos devait sacrifier le plus beau des taureaux à Poséidon. Pasiphaé, qui était magicienne, ensorcela son époux pour qu’il eût l’esprit troublé. Le jour des festivités, Minos se présenta devant l’autel, au bord de la falaise, et sacrifia une chèvre à Poséidon qui fut indigné par cet acte. Sa colère fut si terrible qu’il donna vie à l’Océan, les eaux s’arrachèrent à la surface et de leurs bras emportèrent Minos dans les profondeurs. La jeune veuve s’en alla au palais et fut satisfaite de ce châtiment divin.

Malheureusement pour elle, elle s’attira les foudres d’Aphrodite qui, pour se venger, utilisa le même sort que cette dernière. En effet, au regard de Pasiphaé, les taureaux étaient d’apparence humaine et inversement.

Ainsi le soir venu, la belle Pasiphaé fit venir un taureau dans sa chambre. Sous l’emprise d’Aphrodite, un désir charnel se mit à la consumer doucement. Elle se déshabilla à la va-vite et se blottit lascivement contre l’animal. Elle baisa son visage, le caressa de long en large mais ce dernier ne réagissait pas à ses avances. Pour assouvir son envie, elle utilisa ses pouvoirs de magicienne pour stimuler son partenaire. Le taureau se mit à beugler bruyamment et sa respiration devint plus rapide, son corps plus chaud. Pasiphaé empoigna son sexe et fit des va-et-vient langoureux, son membre se mit alors à gonfler sous l’intensité du désir. Elle frotta son corps transpirant contre lui et présenta son arrière train à l’animal. Le taureau grimpa sur son dos et se mit à la pénétrer violemment, déchirant tout sur son passage. Le sort d’Aphrodite s’estompa alors doucement et Pasiphaé ne put s’empêcher de hurler de douleur. Elle voulait s’échapper de l’emprise du taureau, mais ce dernier continuait ses à-coups de bête, transperçant un peu plus son corps frêle. Lorsque l’animal se déchargea en elle, elle poussa un dernier gémissement avant de s’évanouir sur le lit, inconsciente.

Le lendemain, Pasiphaé se réveilla le corps meurtrit et humiliée. Elle pouvait entendre les rires moqueurs d’Aphrodite qui, du haut de son sanctuaire, racontait à tous comment elle avait berné la jeune veuve. C’était ce qu’elle appelait fièrement l’effet boomerang de la jalousie.