Les Hyper-Heros (2)

Le 04/02/2017
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par pascal dandois
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Rubriques / Les Hyper-Heros
Second volet des nouvelles aventures scatologico-démoniaques d'HyperLord, le héro principal de la franchise que Pascal Dandois ambitionne de revendre à Disney, reproduisant ainsi l'exploit de Stan Lee et Marvel, valorisé lors du rachat à 4 milliards d'euros en 2009. HyperLord se retrouve coincé dans les chiottes d'un troquet et alors qu'il est en mauvaise posture doit combattre toutes les hordes des enfers qui débarquent par les canalisations des toilettes. L'auteur peaufine le bestiaire des supervilains démoniaques et se concentre tout particulièrement sur des bestioles infernales en relation directe ou indirecte avec les 5 sens humains. Tantôt entités éthérées olfactives, ondes sonores odieuses, blobs ensorcelés s'attaquant aux papilles gustatives humaines et autres joyeusetés cradingues. ça m'a vaguement rappelé le film avec Denzel Washington, le témoin du mal, avec Azazel se propageant par contact (peut-être une suite ?). Bon. Encore une fois, c'est frénétique, une parodie punkoïde disjonctée, et un truc avec une sorte de mise en abîme géniale : l'assaut d’excréments démoniaques qui déferle sur HyperLord, le lectorat ne manquera pas de le ressentir physiquement par le biais de ses propres nerfs optiques (qui ne le resteront pas longtemps) en avançant dans la lecture du texte. C'est une astuce immersive fantastique. Encore mieux que des lunettes 3D au cinéma et ces conneries de headsets à réalité virtuelle ou augmentée pour les jeux vidéos. Pascal Dandois invente la lecture augmentée et immersive de fait : on a vraiment l'impression que chacune de ses phrases et paragraphes est une entité démoniaque fécale contre laquelle il faut combattre pour avancer dans la lecture. Belle innovation dans le domaine de l'interactivité narrative donc. Je propose par ailleurs qu'on demande un tarif de groupe pour avoir une belle remise sur un exorcisme collectif de l'ensemble du lectorat. Indéniablement vous en aurez besoin si vous vous attaquez à la rubrique dont on espère une suite prochaine même si on commence déjà à avoir l'habilité à pivoter nos têtes à 360°, à vomir du slime et à donner des nouvelles de leurs défunts aux chalands sur les qualités de succion de feu leurs aïeux en milieu géhennique .
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Mais attention, je m’en aperçois maintenant, une autre créature vile et passée inaperçue parmi les armées démones, allait se répandre dangereusement. En effet était sorti du cul d’Hyperlord, non seulement l’odoriférant Miasme, mais également, ce pet constitué d’un son, une sorte d’infra-son inaudible du moins consciemment pour le commun des mortels mais pouvant s’avérer ravageur, ce son , le « Bruit », était lui aussi un démon, capable d’annihiler le sens auditif. Mais dès qu’il fut sorti de l’estaminet, en échappant par miracle à la probité sagace du Démon-tueur-de-démons, pourtant très professionnel et scrupuleux, dans la rue, avant qu’il n’ait eut le temps de faire exploser les tympans de toutes l’humanité, Bruit fut happé par une singulière chose dont il ignorait jusque là l’existence ; un objet nommé « téléphone portable ». Et à peine fut-il entré dedans que l’usager de la télécommunication mobile raccrocha icelui opportunément, en emprisonnant pour un temps indéterminé le démon sonore à « l’intérieur » de l’appareil, tel le génie dans sa lampe, le diable dans sa boîte…
Sortant des chiottes, Hyperlord, épuisé, ne prit même pas la peine de refermer la porte derrière lui, alors un type avec une envie pressante en profita pour y aller sans méfiance aucune, mal lui en prit. Quand il vit les restes, les traces immondes du spectacle terrible et dégueulasse qui avait eu lieu, et en particulier l’énorme étron et le trou qu’il bouchait malgré lui, car cet horrifique colombin insupportable à regarder s’était fait démon (démon de merde) lui aussi, et il aurait aimé laisser sortir ceux enfermés sous lui s’il l’avait pu, le pisseux en puissance, à cette vue, aussitôt la perdit, la vue. En effet le sens visuel ne pouvait soutenir un tel « tableau » et les yeux du type se cautérisèrent immédiatement pour finalement « cicatriser » jusqu'à disparition totale de ces organes, sans qu’il ne restât le moindre indice de leur existence passée. Les orbites ainsi que les globes oculaires et leurs ramifications cérébrales avaient disparu, ce qui rendit le gars d’avantage qu’aveugle, comme si le sens visuel n’avait jamais été, car l’image, l’existence de ces chiottes rendait les yeux parfaitement impossibles.
Quand le non-voyant, l’in-voyant, l’a-voyant… ressortit en gueulant, car il se doutait bien qu’il s’était passé quelque chose de pas normal, les bras tendus devant lui comme pour aborder quelque obstacle possible,( de plus, du coup il s’était pissé dessus) Hyperlord, mais surtout le Démon-tueur-de démons, comprirent de quoi il retournait et décidèrent d’un commun accord, malgré un patron de café catastrophé et pas ravi qu’on sabota son établissement, de condamner immédiatement l’accès aux « toilettes », si on peut encore les appeler ainsi, devenues par trop dangereuses.
Après avoir bétonnée la porte des chiottes-damnées, Hyperlord sans réfléchir d’une main toujours souillée de matières fécales et sanguines dues à ses combats pourris, ramassa quelques cacahuètes dans une coupelle sur le comptoir.
Un client qui n’y avait pris garde, pris à son tour puis avala quelques unes de ces cacahuètes, et par là même un peu de cette merde et de ce sang démoniaque qui maculaient les mains d’Hyperlord. Le goût inqualifiable sur ses papilles gustatives eut également des conséquences destructrices sur le sens concerné. Et plus aucunes saveur désormais ne pouvait plus faire jouir aussi bien la langue que le palais douloureux, mais surtout le contact de ces substances infâmes, affreusement surnaturelles venait de démoniser le consommateur. Le Démon-tueur-de-démons ne s’en aperçut pourtant pas tout de suite, il mit d’abord sur le compte de l’alcoolisme, l’air mauvais, pervers, vilain, qui venait de transfigurer le client, ce poivrot désormais démoniaque qui déjà fomentait quelque mauvais coup universel. Ça n’est que lorsque ce nouveau démon sera la main, pour soi-disant le saluer, d’un nouveau client qui venait d’entrer dans le café, et que par ce geste, l’arrivant venait d’être infecté par le démon (qui passa visiblement à son tour, à l’état démoniaque) que le Démon-tueur-de-démons comprit le risque d’épidémie. Aussitôt, pour circonscrire la propagation, le Démon-tueur-de-démons, les tua tout deux simultanément, en les transperçant l’un derrière l’autre, d’un tentacule affuté qui s’était formé spontanément, sur l’épaule de l’éliminateur (ceci spécialement pour la circonstance) puisqu’il n’avait d’autre choix. Mais ensuite il fallut se débarrasser des deux cadavres obtenus, car même morts ils étaient infects, et qui sait si quelques mouches nécrophages générées par ces macchabs damnés, n’allaient pas une fois écloses, s’envoler infecter la population la plus proche… Où les ranger, sinon dans les chiottes maudites ? Mais Hyperlord s’y était pris de manière si extraordinaire pour condamner l’huis, qu’il ne parvenait plus à le rouvrir. Il n’y avait plus qu’une personne qui pouvait le faire ; un génie nommé « Portier », dont la faculté était de savoir et pouvoir ouvrir tout, quoi que ce soit, si verrouillé cela soit-il, du moment qu’il y a porte, serrure, trappe, ou je ne sais quel couvercle. Un coup de téléphone suffit, et le Portier entra, sans même que le patron ai à rouvrir son bar, qu’il venait de fermer à cause des circonstances.
A suivre.