Burroughs, bonne raclée et pubis apparent

Le 11/02/2017
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par HaiKulysse
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Thèmes / Débile / Absurde
Nous avons enfin la réponse de l'origine de l'écriture burroughsienne de Haiku. En effet, dans ce texte, l'auteur nous dévoile ses petites recettes secrètes. Un texte sans étincelle qui semblait bien parti néanmoins mais l'auteur retombe vite dans ses travers à la n'importe nawak. Des passages décousus viennent polluer le récit avant que Cuddle ne ramène encore sa fraise. L'auteur semble avoir déjà trouvé sa prochaine victime pour la future Saint con. Une bonne année en perspective se dessine avec une petite odeur de pubis brûlé.
Absorbé par des contemplations psychédéliques, l'ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7 produisait un bourdonnement déconcertant chaque fois qu'un projet était déclenché.
L'inventeur de cet ordinateur exclusivement destiné aux ouvrages littéraires, avait laissé un manuel ésotérique, hermétique que je tentais de comprendre avant d'allumer ce système informatique d'un nouveau genre. Commercialisé à grande échelle, l'Ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7 avait été ensuite introduit dans tous les milieux artistiques.
Je fis tourner son disque dur, tranchais les phrases qui étaient codées selon une recette secrète et -clac- toutes les approches stylistiques des textes en prose -textes de fiction, et textes non fictionnels- s'affichèrent sur l'écran, avec un bruit semblable à celui que ferait une tasse de thé tombant par terre. Le chemin d'accès des fichiers concernés suggérant d’autres formes d'expression à inventer ou à réinventer. Etaient proposées aussi des listes de références, contenant tous les mots-clés recensés sur Internet, permettant d'expliciter ce que l'écrivain voulait signifier à travers ses textes. Merveilleuse invention qui reliait directement l'équivalent du Finder aux sites web !

L'Ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7 était apparu dans un contexte où les utilisateurs d'Internet consultaient bien autrement la Toile, qui avait été totalement et méthodiquement remaniée pour l'Elite ; d'abord la connexion Internet avait été remplacée par un nouveau procédé : au lieu d'un éparpillement d'individus qui exécutaient selon leurs désirs diverses tâches, le Web était devenu un espace ressemblant davantage à un huis-clos dont seule l'Elite avait accès. Radicalement anti-démocratique, le contenu et la forme générale de ce nouvel espace virtuel avaient été sérieusement conçus afin d'éviter d'égarer le Navigateur.
En effet, même les nouveaux moteurs de recherche s'étaient pliés à cette dictature de l'écrivain, seul détenteur du pouvoir informatique à cette époque, en exhibant une cartographie détaillée et aléatoire -cartographie qui traitait chaque recherche d'une façon très surprenante : en s'appuyant techniquement sur les données des Sociétés de Géographie maritime du XVI et XVII siècles, au lieu des algorithmes devenus désuets et incompréhensibles.
Des mesures provenant de tous les gouvernements du monde entier, avaient été prises non seulement pour brouiller toutes les adresses IP récalcitrantes mais aussi favoriser l'émergence de cette mise à jour révolutionnaire !
Pour parfaire cette cohésion décrite précédemment, seule la thématique de la littérature était autorisée : le maître-mot, c'était la Restriction ! Internet était devenu l'outil exclusif des écrivains, et ce fut ainsi que les constructeurs d'ordinateurs commencèrent à produire en très haute série les Burroughs Cora-Hummer 7 !

Donc, je venais de faire l'acquisition d'une Cora-Hummer 7 et dès ce matin, je tapais à l'aide d'une kyrielle de traitements de textes assortissant toute la mémoire de l'ordinateur aux lieux les plus intrigants du planisphère apparu sur mon écran suite à une recherche sur le web. Les Premières Expéditions Virtuelles s'étaient aventurées du côté de l'estuaire sémantique et polysémique d'un champ lexical trouvé dans le carnet de moleskine d’un narcotrafiquant rejetant et dénigrant toutes formes de servitude. Une fenêtre pop-up s'ouvrit alors, en me livrant le nom réel de l'auteur et toutes ses informations biographiques, ainsi qu'une note de bas de page pour m'indiquer qu'il y avait de l'or enfouis dans ces parages. Il avait façonné son propre périmètre où s’emmêlait comme dans un marécage les intrus qui osaient ici s’aventurer.
La cartographie, qui s’affichait sur l’écran de l’ordinateur, avait tantôt définis une vallée, plus claire à son médian et sur ses sommets que le long de ses pentes, avec ici et là l'évocation peut-être d'une végétation… Elle promettait quelque chose d'absolument moderne, cherchant une forme à incarner dans cet océan de démesure ; je me doutais qu’elle se cachait sans doute là-dedans cette horde radicale de guerriers sanguinaires, ou de chamans coupeurs de tête, ou de démonistes galeux, ou de chasseurs de têtes péremptoires, ou de simples voleurs : dans ce galimatias numérisé et presque réel, inextricable si vous ne connaissiez pas les codes, les us et coutumes en vigueur.
Après de longues heures denses, en hackant la webcam réputée infaillible de l’une de ces indigènes, je vis apparaitre un visage au teint hâlé par la sécheresse. Il appartenait à une dissociée possédant un ordinateur Burroughs Cora-Hummer 7 de seconde main.

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Je l'avais reconnu aussitôt : aux balbutiements du Projet Hummer, je lui avais filé une bonne raclée avec mon avocat polynésien. Sa dénonciation du système était risible et j'avais sans mal raccourcis les pattes de cet animal rampant... Malgré tout, par webcam on s'était rabiboché ; j'ignorais qu'elle me promettait des scénarios pas très folichons à vivre.
A une époque troublée donc favorable, la Cora-Hummer 7 avait été inventée tandis que le monde connaissait une recrudescence d'attentats. La C-H 7 : une machine informatique, dotée d'un processeur aussi surpuissant et inégalé que son logiciel, avait d'abord servi dans le domaine artistique avant d'être récupéré comme objet de consommation courante ; des êtres insolites qu'on qualifiait d'animaux nocturnes avaient été incarcéré pendant des millénaires pour avoir tenté de refourguer des C-H 7 de contrefaçon.

Dans ma chambre, quelques pétales de soleil arrachés tombaient par saccades sur sa toison pubienne ; elle venait de m'apprendre qu'un programme de surveillance l'obligeait à travailler cinq jour sur sept dans un périmètre restreint : un abattoir où l'on découpait des aisselles de porc. Désinhibée par l'alcool, ne s'apercevant pas du danger, Cuddle le soir et le week-end fraudait avec le système informatique mis en place en postant sur un réseau lui-aussi illégal des photos d'andouillette dans sa chatte à poil rêche. Sa radicalité n'avait rien d'anecdotique ; elle m'avait même confié qu'elle racolait ses clients avec ça.

Mais, et je ne le savais pas encore, un plus grand danger guettait Cuddle : un soir de cuite, elle s'était enfilé un sabodet lyonnais dont la date de péremption était passablement écoulé, son vagin avait été infecté par une sorte de vers mutant de la taille d'une chenille processionnaire : par voie sexuelle, ce vers semait ses larves à l'intérieur de la personne contaminée, son œil droit devenait complètement blanc, le conduisant à une vision réduite tandis que ses symptômes psychiques étaient plutôt d'ordre autarciques. Le sujet présentant d'abord des signes d'isolement volontaire, ne sortait plus de chez lui, provoquant à la longue sa mort par inanition.
Cuddle ne présentait pas encore ces symptômes mais elle venait de me refiler ainsi qu'à de nombreux couillons dans mon genre cette si étrange maladie... Quelques jours plus tard, réalisant que j'avais chopé le syndrome, j'étais mal, très mal. A la Saint Con, si je survivais, j'allais la brûler toute entière.






A suivre !