Des fois, j’ai juste envie de tout foutre en l’air. Rien n’a vraiment de sens. Je me suis isolée depuis longtemps, renfermée sur moi-même. Je ne parle plus. Je ne communique plus. Ce que je pense, je le garde jalousement pour moi car je sais que les mots seraient tristes. Avec le temps, il devient plus difficile de coucher ses pensées sur le papier. Quand je regarde en arrière, je me dis avec amusement que mes esclandres pathétiques n’étaient le résultat que d’un jeune âge. Cette puérilité dans les mots, les gestes, la colère. Tout cela semble si futile à présent.
Aujourd’hui, avec le temps, avec ce foutu temps qui passe et qui me ronge, les choses changent. On grandit. On meurt aussi. Depuis ce jour, je me suis murée en moi-même. Depuis ce jour où l’on m’a appris sa maladie, j’ai eu l’impression de m’être pris un pavé dans la gueule. Les jolies phrases n’ont pas leur place ici. J’ai été retiré de la matrice et j’ai eu l’impression de voir le monde pour la première fois. Finis les conneries de la vie quotidienne, le boulot, les tracas, les engueulades, les rancœurs...Quand ça nous tombe dessus, car c’est vraiment le cas de le dire, le monde s’écroule. Tout se déroule au ralenti, chaque seconde, chaque minute devient suffocante. Les jambes molles, le cœur qui palpite et cette impression étrange de ne pas exister, de flotter dans un autre temps. Ce temps absurde qui s’arrête brusquement car le cerveau ne comprend pas. Il est lent. Il lui faut digérer l’information, encore et encore. Après les larmes, la douleur. Intense comme un poignard glacé qui aurait transpercé sauvagement la chair. Le monde n’existe plus, les autres n’existent plus, reste la souffrance. Maintenant, on est pathétique mais ce n’est pas grave. Déambulant dans l’hôpital pour fuir, fuir cet endroit qui nous plonge dans le réel, dans la brutalité du monde. Fuir pour chercher de l’air, reprendre ses esprits même si c’est impossible.
Et alors que j’errais dans le jardin en larmes à la vue de tous, je ne pouvais m’empêcher de pleurer, encore et encore, à gros sanglots comme une fillette qu’on aurait grondée. Je m’assoie au pied d’un arbre, sur la terre molle, le vent souffle fort et j’ai froid, mais je ne cherche qu’à respirer. Respirer de l’air frais. Les questions s’enchaînent dans ma tête, les réponses absurdes fusent de toutes parts et la question terrible qui me fracasse le crâne en deux : « pourquoi lui ? »…Des questions qui demeurent sans réponses.
Aujourd’hui, je me sens cassée, brutalisée par ces moments de chagrin intense. Je suis dans l’attente permanente d’une mauvaise nouvelle, d’une rechute, que je ne pourrais supporter et qui me plongerait dans une détresse absolue. Le monde est pathétique. Les gens meurent. Et il ne reste rien d’autre que la solitude et une tristesse infinie.
Aujourd’hui, avec le temps, avec ce foutu temps qui passe et qui me ronge, les choses changent. On grandit. On meurt aussi. Depuis ce jour, je me suis murée en moi-même. Depuis ce jour où l’on m’a appris sa maladie, j’ai eu l’impression de m’être pris un pavé dans la gueule. Les jolies phrases n’ont pas leur place ici. J’ai été retiré de la matrice et j’ai eu l’impression de voir le monde pour la première fois. Finis les conneries de la vie quotidienne, le boulot, les tracas, les engueulades, les rancœurs...Quand ça nous tombe dessus, car c’est vraiment le cas de le dire, le monde s’écroule. Tout se déroule au ralenti, chaque seconde, chaque minute devient suffocante. Les jambes molles, le cœur qui palpite et cette impression étrange de ne pas exister, de flotter dans un autre temps. Ce temps absurde qui s’arrête brusquement car le cerveau ne comprend pas. Il est lent. Il lui faut digérer l’information, encore et encore. Après les larmes, la douleur. Intense comme un poignard glacé qui aurait transpercé sauvagement la chair. Le monde n’existe plus, les autres n’existent plus, reste la souffrance. Maintenant, on est pathétique mais ce n’est pas grave. Déambulant dans l’hôpital pour fuir, fuir cet endroit qui nous plonge dans le réel, dans la brutalité du monde. Fuir pour chercher de l’air, reprendre ses esprits même si c’est impossible.
Et alors que j’errais dans le jardin en larmes à la vue de tous, je ne pouvais m’empêcher de pleurer, encore et encore, à gros sanglots comme une fillette qu’on aurait grondée. Je m’assoie au pied d’un arbre, sur la terre molle, le vent souffle fort et j’ai froid, mais je ne cherche qu’à respirer. Respirer de l’air frais. Les questions s’enchaînent dans ma tête, les réponses absurdes fusent de toutes parts et la question terrible qui me fracasse le crâne en deux : « pourquoi lui ? »…Des questions qui demeurent sans réponses.
Aujourd’hui, je me sens cassée, brutalisée par ces moments de chagrin intense. Je suis dans l’attente permanente d’une mauvaise nouvelle, d’une rechute, que je ne pourrais supporter et qui me plongerait dans une détresse absolue. Le monde est pathétique. Les gens meurent. Et il ne reste rien d’autre que la solitude et une tristesse infinie.