Les Hyper-Heros (5)

Le 10/03/2017
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par pascal dandois
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Rubriques / Les Hyper-Heros
Nouvel opus des aventures d'HyperLord dans la série des Hyper-Heros de Pascal Dandois. Afin de ne pas trop spoiler l'intrigue, j'ai décidé de ne pas dévoiler les péripéties aléatoires à chaque retour à la ligne de coke que vous allez découvrir par vous même. Cependant comme il y a déjà pas mal de contenu à se remémorer, j'ai pris le parti en mon âme et conscience, à la place, de me la jouer à l'américaine et réaliser un petit résumé des épisodes précédents (et probablement à venir) dans l'image d'illustration tout en tentant de respecter l'esprit #JeSuisCharlie post burn outé caractéristique à l'auteur.
5
Petit à petit, à l’aide de sa massue de diamant taillée en pointe, l’étron, le démon merdique remis de ses blessures, se frayait un chemin dans la masse, dans le bouchon de viandes démoniaques mortes qui s’était accumulées. Et quand il arriva à la surface, qu’il parvint à l’entrée du trou des chiottes, ce fut pour devenir fou car il fut aussitôt pénétré par un spectre sorti de la bouteille de champagne, une âme damnée qui le rendit dépendant immédiatement, addict à quelque chose d’indicible, d’insaisissable ; il était désormais accro à l’inexistant, il voulut illico sa dose de néant et pour cela il retourna son arme contre lui-même, se fit hara-kiri dans sa tête.

Hyperlord quant à lui, suite à la possession d’un des spectres était maintenant dépendant à la kriptonite, à l’inverse de Superman il avait le désir énorme d’en dévorer, alors qu’il était pratiquement impossible de s’en fournir, et pour cause, la Kriptonite était inexistante dans le monde dimensionnel-ci d’Hyperlord. Il sut cependant qu’avec l’aide du portier qui avait accès à d’autre mondes, y compris ceux des comics, il pourrait s’en faire donner ; le portier lui ouvrirait une bédé dans laquelle il arracherait la précieuse roche de la main de Lex Luthor, en sauvant par là même Superman d’une mort certaine. Il pourra ensuite lécher le caillou vert et fluo comme une sucette. Mais en attendant, il était en manque.

Comme quelques démons nains vinrent leur croquer les chevilles, les Hyper-héros supposèrent, et c’était le cas, que les cabinets fuitaient encore. Ils allèrent vérifier par eux même, en rongeant leurs freins à cause des effets addictifs des spectres du champagne. Ils ressentaient de plus en plus le manque. En entrant dans les WC, l’ex dieu/démon, qui avait, rappelez-vous, pris forme humaine, et qui n’avait pas pris le temps de passer un slip, glissa dans quelques immondices, ce qui provoqua l’étrangeté qui suit : sans doute ses cellules ou ses molécules étaient-elles encore instables suite à sa métamorphose car, quand il tomba sur la massue de diamant (en fait de diamantium) taillée en pointe et que son pénis entra en contact accidentel avec l’objet, ceux-ci fusionnèrent pour affubler ce nouveau Priape d’un énorme phallus de diamantium, puis, comme pris soudainement d’une frénésie sexuelle terrible (l’effet du champagne maudit y était-il aussi pour quelque chose ?) il se mit aussitôt à « sodomiser » le trou des chiottes, rappelons-le, à la turque, il y mit de grands coups de boutoirs tandis que ses collègues, perplexes, le laissait faire en espérant que de ce coït infecte, il ne naisse rien.
Pendant l’accouplement, et peut-être à cause d’une envie qui se faisait besoin irrépressible, le cafetier s’alla retrouver dans sa cave quelque liquide, quelque alcool encore surnaturel, pour soigner son mal et sans doute celui de ses convives, il choisit les flacons à l’étrangeté des étiquettes. Il trouva une bouteille d’un vin noir et une autre d’un vin bleu, leur consommation leur fera pisser plus tard les âmes liquides de personnes assassinées, liquidées par le tueur en série qui les saigna.

(Entre parenthèses :
Quand on demande à Hyperlord d’où lui viennent ses superpouvoirs, il répond qu’il les tire d’un comics dont il possède l’ultime exemplaire ayant échappé à la méta-censure et qu’il a lu dans son enfance. Mais il pourrait perdre ses pouvoirs et d’avantage, pour cela, il suffirait que quelque part un dessinateur le dessine en mauvaise posture, car alors, il fusionnerait sans doute avec cet avatar d’encre et de papier…)

Les coups de bite de diamantium rythmés qui faisaient vibrer le sol gagnèrent en puissance et s’accélérèrent jusqu’à ce que dans un cri orgasmique une explosion fit sauter en mille éclats sonores la faïence de la chiotte, et en fissure les murs. Une fumée de poussière que regardèrent les autres protagonistes de l’histoire, en sortit. Ils attendaient patiemment que leurs dépendances dues aux spectres deviennent si insupportables qu’il ne leur resta plus qu’à tenter de les assouvir par tous les moyens. Puis ils se demandèrent ce qui allait bien encore pouvoir sortir de là-dedans.
Dès que la poussière fut retombée, ils osèrent un regard à l’intérieur de la pièce d’eau. Ce fut pour découvrir un paysage s’étendant à perte de vue, un paysage apocalyptique. Ils osèrent un pas.
Le portier qui était passé devant glissa sur je ne sais quel débit et chut un peu plus bas dans le trou toujours présent, un véritable puit béant. La porte, mue par un courant d’air traitre, en profita pour claquer derrière eux et les enfermera dans ce dehors, car il s’avéra impossible de la rouvrir ou de la détruire. Quelqu’un émergea du trou mais ce n’était pas le portier qui aurait été bien utile pour les faire ressortir de ce no man’s land ravagé et désertique. Celui qui était ressorti du puit n’était autre que le baiseur au sexe de roche, il était égratigné de partout et avait un air hagard, c’est alors que l’effroyable se produisit sans que rien ne pouvait le présager ; il s’agissait d’une explosion atomique accompagnée du champignon du même nom qui s’éleva à l’horizon, et très vite l’onde de choc les avait atteints. S’ils ne furent pas emportés par la tempête c’est parce que Hyperlord, les jambes sur-musclées, bien callées dans le sol, tenait fermement ses quelques compagnons. Et puis, fait inimaginable, quand le vent fut passé, ils firent cette découverte : le champignon atomique avait changé de nature ; champignon il était encore, mais d’une tout autre sorte, c’était maintenant une amanite phalloïde gigantesque, d'une toxicité titanesque, et comme si c’était le seul but de son existence, la mycose gargantuesque se mit à bondir sur son pied en causant de brefs séismes pour s’aller les attaquer. Ils se préparèrent au combat, Hyperlord bien sûr, mais surtout le Priape, sexe à la main, qui avait bien l’intention de se servir de sa bite comme d’une masse incomparable. Le chasse-dieux demanda au barman qu’il lui prête l’armenimale, mais il l’avait oubliée sur le comptoir. C’est en pure perte qu’Hyperlord frappa le champignon géant qui devenait humanoïde en s’approchant et les asphyxiait de ses spores. Inutiles furent les coups de bites de diamantium. Quant au Démon-tueur-de-démons il était impuissant face à cette horreur dont il ignorait la nature. La monstruosité allait les écraser, c’est alors que le cafetier ressentit une grosseur dans sa poche, étrangement il y avait l’armenimale qui s’y était miniaturisée jusqu’à la taille d’un cochonnet. Il fit part de cette bizarre découverte, car il était pratiquement sûr de l’avoir laissée dans le café, au tueur de divinité qui ne se fit pas prier pour s’en servir ; il la mit en contact avec la verge du Priape, ce qui provoqua aussitôt une nouvelle explosion qui celle-là, pulvérisa l’amanite phénoménale.

Ceci fait, le chasse-dieux demanda à l’ancien dieu/démon si, par hasard, quand il était dans le trou, il n’y aurait pas vu le portier qui y était tombé, car pour quitter ces lieux, ils avaient impérativement besoin de ses services, mais du trou, le Priape n’avait de souvenir que l’obscurité. Ils décidèrent de tous descendre dans le puit pour y récupérer leur ami. L’armenimale alors qu’ils pénétrèrent la cavité abyssale se mit à les éclairer comme une lampe de poche. La descente fut aisée, aussi facile que de descendre d’un escabeau, la paroi du puit était recouverte de statues saillantes, de gargouilles et autres bas-reliefs, qui leur servirent de marches, même s’il fallait faire un peu attention car certaines de ces statues étaient bien vivantes, mordaient un peu, et tentaient parfois d’en déséquilibrer quelques-uns. Au fond à gauche, dans une petite chambre tamisée, ils trouvèrent le portier en train de fricoter avec une jolie succube.
- Qu’est-ce que vous faites là ? leur demanda-t-il, j’ai pourtant fait glisser un message sur le comptoir à travers l’interstice d’une boîte à lettre spatio-temporelle, vous n’avez donc pas reçu mon courrier qui disait de ne pas m’attendre ?
- C’est-à-dire que la porte s’est refermée, et qu’on peut plus l’ouvrir. Répondit l’un d’entre eux
- Fermée ? Bizarre… puis le portier réfléchit puis sembla comprendre… Vite ! s’exclama-t-il
Ils remontèrent du puit. Quand il fut face à la porte close, il en fit le tour et l’ouvrit par l’autre côté pour accéder au bar. Ils furent de retour, et le portier les quitta pour retourner à ses occupations libidineuses avec sa petite démone. Ils s’aperçurent qu’ils étaient détendus car ces petites aventures les avaient débarrassés, bel et bien, de leurs addictions surnaturelles.
Alors qu’ils sirotaient tranquillement le reste d’une bouteille de vin fluorescent, on frappa à la porte, à la porte des chiottes, ou plutôt de cet autre monde qu’elles étaient désormais. Ils se regardèrent en n’osant ouvrir, mais les coups se firent insistants, Hyperlord prit le risque inconsidéré d’ouvrir. Derrière la porte se tenait debout un personnage horrible, un squelette sur lequel pendaient quelques chairs putrides ayant échappées à un vautour, le crâne de ce mort-vivant était celui d’une bête comme on en voit dans les déserts de western. « Soif ! » se contenta de dire le cadavre ambulant, le mot était sorti comme un écho de la cavité crânienne. Hyperlord alla chercher un verre d’eau et le tendit à l’assoiffé qui fit tomber sa maxillaire en le portant à sa bouche à l’aide de ses phalanges décharnées, l’eau tomba sur le parquet. Le spécimen osseux tendit le verre en disant « encore ! ». A ce mot Hyperlord lui aurait fermer la porte au nez s’il en avait eu un. Ce fut tout.

Un peu plus tard on frappa à nouveau à la porte des outre-WC. Pour les mêmes raisons Hyperlord alla ouvrir. Sur le pas de la porte il y avait cette fois, la succube, la jolie démone, la petite copine du portier, sa « compagne » leur apprit -elle, car c’était l’Amour fou entre eux deux. Elle venait chercher leur aide car le génie passeur s’était fait enlever par quelque affreux peuple diabolique plus ou moins négroïde. Ça les faisait un peu chier, mais ils se mirent en route pour aller porter secours à leur pote.
A suivre.