Casse-dalle... Troisième partie. #TdM2017

Le 14/06/2017
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par HaiKulysse
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Thèmes / Semaines Textes De Merde / Semaine 'textes de merde' 10
HaiKulysse poursuit son entreprise insidieuse de flood burroughsien de la Zone qui semble avoir même des incidences sur nos réalités et en Haute-Loire particulièrement selon le service météorologique de BFMTV. Inondations alphanumériques provocant par évaporation et condensation des cumulonimbus en V, de fortes précipitations orageuses et des floods aqueux terriblement destructeurs. Mille excuses pour les dégâts matériels et les pertes humaines. On est vraiment désolé. Il serait quand même grand temps que les assurances et les autorités compétentes prennent directement contact avec HaiKulysse pour chercher à connaître ses motivations, savoir s'il a des revendications ? Bordel ! Mais qu'attendez-vous pour envoyer vos armées de négociateurs, dauphins ambassadeurs ou huissiers pour perquisitionner ses doigts ? Quoi qu'il en soit, ici un crossover à l'occasion de la semaine plutonienne #TDM2017 car, probablement pour des raisons budgétaires, les webseries "Casse-dalle grunge !" et "Demande à la poussière" de notre Tératochiard favori n'auront qu'une seule et unique 3eme partie commune et la crise économique liée à l'effondrement de l'industrie des productions de l'imaginaire à cause de la pratique massive par l'internaute lambda du téléchargement illégal n'en n'est certainement pas étrangère. John Fante, Bukowski, et même le coach en développement personnel David Laroche se font bien cut-upiser leur race, leur mère et leurs morts. Vivement que vienne l'heure du procès du texte 3075 si la Task Force de Chouette Furtive n'est pas intervenue avant !
Casse-dalle grunge... et Demande à la poussière : troisième partie > Le Collectionneur !
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Mai 2017

Elle le regardait à peine, affrontant bravement son haleine éthylique. Ce pub connaissait une affluence record ce samedi soir. Elle n'aimait pas les dragueurs, souvent malintentionnés et ivres, de surcroît malodorants et mythomanes comme celui-ci.
Le contexte et le décor : David Tatoche avait ramé de longues heures sur un radeau improvisé pour arriver sur une île festive, avait traversé des champs de maïs qui encerclaient ce night-club à la mode, avait débarqué dans cette ambiance chaleureuse et, sans vraiment attirer l'attention de tous ces estivants bien trop beurrés, s'était faufilé dans la foule pour enfin arriver devant le comptoir du bar lounge et tentait maintenant et très maladroitement de nouer des liens avec cette pauvre dévotchka aussi paumée au milieu de la fête que seule.
Ce tête-à-tête avec ce type chelou et relou qui devait posséder, sous son caleçon dégueulasse, une bite ridicule avec des champignons hautement transmissibles au bout du gland. La pensée secrète de s'accoupler avec ce porc ne lui était jamais venu, ah non mon Dieu et de toute façon on était là pour échanger, partager des idées, des opinions, non ?
Dans sa tête de jeune fille pure, elle se demandait encore, à cette heure sombre de la soirée, si elle pouvait faire ami-ami tout de même avec ce David Tatoche qui venait de se présenter, accoudé au comptoir comme elle.

La conversation avec Constance avait du mal à commencer. Mais David T. ne s'avouait pas battu. Profitant d'un éclat de voix joyeuses à l'autre bout de la pièce, suite à un déhanchement d'une strip-teaseuse dénudée sur une scène illuminée, il commençait sérieusement à capter son attention quand il entama l'histoire de la Prophétie des Cinq Lunes.
Pauvre dévotchka ! Elle écoutait religieusement ce type anthropophage en sirotant gentiment, innocemment son Orangina... Orangina aussi sanguine que cette nuit allait être.


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L'histoire de la prophétie. Été 1985.
Il était une fois un étrange collectionneur. En plus de collectionner les éditions originales des bouquins de John Fante, il existait, cachée pas une impressionnante bibliothèque dans son bureau, une porte fermée à double tour, donnant sur un souterrain : il entreposait à l'abri des regards une toute autre collection que personne n'avait jamais vu, que nul ne pouvait plus jamais témoigné avoir vu précisément. Dans son bureau ovale, il travaillait en tant que psychiatre et directeur de cette asile de district départemental. Il recevait comme il se doit ses patients, certains complètement aliénés et amenés en camisole de force par les infirmiers et, assis face au collectionneur-psychiatre qui tournait le dos à la grande bibliothèque, les fous discouraient sans se douter que, presque sous leurs yeux, ils étaient face à une énigmatique et bien plus psychopathe docteur en sciences humaines.

Un jour de consultation ordinaire, il fit entrer un type qui avait jadis bossé dans un ranch américain. Ce qui intriguait le Collectionneur qui avait lu avidement son dossier ce n'était pas son délire schizophrénique en lui-même ; l'ancien fermier prétendait, en se gargarisant, être, comble de surprise, John Fante lui-même !


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Compte rendu des nombreuses consultations mises bout à bout entre le Collectionneur et l'étrange inconnu du Pavillon N. L'intrusion. Mars 1985

Tout avait en fait commencé ainsi : il était vingt trois heures trente quand le fermier, souffrant d'un début de folie, avait entendu des voix de l'au-delà qui le commandaient de s'introduire dans une maison où vivait un couple un peu nunuche.
En lisant fiévreusement Demande à la poussière, entièrement nu, l'amant devait sûrement faire la cour, pour s'amuser, à sa femme, elle-aussi dessapée, allongée sur le lit défait. Et l'intru regardait par la porte entrebâillée de leur chambre à coucher sans faire aucun bruit ; il en était persuadé à présent : la lecture du roman de Fante l'avait attiré magnétiquement comme un aimant.

Pourtant, si il avait eu le don de lire l'avenir, il aurait rebroussé chemin en évitant prudemment la scène qui allait suivre...

À suivre !