UNE HISTOIRE SANS TITRE

Le 27/07/2017
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par pascal dandois
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Dossiers / J'ai fait un rêve
Pascal Dandois poste une contribution qui pourrait faire l'objet d'un appel à textes : "J'ai fait un rêve" , voire ici deux même pour le prix d'un. Dans le premier, il est pris à partie par une sorte de communauté de groupies hystériques qui le confondent probablement avec leur idole secrète d'amour. Je ne sais pas encore bien s'il s'agit de Grand Corps Malade ou plus probablement de Hugh Laurie, le gars qui interprétait Docteur House. Dans le second, une sorte de bad trip Dexter Morgan en mode empathie froide de psychopathe schizophrène serial killer d'entités éthérées poursuivi par le fantôme de son paternel, mais peut-être s'agit-il, en vérité, d'une vocation subite et tardive pour les métiers de la boucherie ? Je spoile les rêves du Dandois ? Je ne sais pas trop. L'intrigue n'est pas l’intérêt principal dans la lecture de ce texte. Toi même, tu sais, coquinou : le plus important réside dans l'interprétation des rêves dans les commentaires sur le site, et déterminer, qui aura trouvé la plus bizarroïde et badass. Tu pourrais te dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul. J'espère qu'un jour, tu nous rejoindras et que le Monde sera uni.
UNE HISTOIRE SANS TITRE

Pendant le trajet qui nous menait, en voiture, vers quelque lieu vacancier, j’entendis à la radio parler d’une revue littéraire dans laquelle je venais d’être publié, et mon nom fut même évoqué… bizarre… ce n’est pas le genre de truc qui passe à la radio généralement… sans doute une petite radio… j’aurais dû me méfier… Nous fîmes escale dans une sorte de petite ville, à moins que la bagnole ne soit tombée en panne… en en descendant je manquais de me faire écrabouiller par un camion, il y eut accident d’icelui, il se renversa et les pompiers qui arrivèrent m’embarquèrent plus loin, le camion au passage m’ayant arraché l’une de mes cannes de paraplégique en me frôlant.
Tout cela n’était pas très clair, voilà qu’un jeune type me parle en faisant référence ironiquement à la revue dans laquelle j’avais été publié et dont avait parlé la radio, il semblait me connaitre mieux que moi-même et commença à ne pas me lâcher la grappe, à me harceler, j’allais même presque le frapper avec la canne qui me restait tellement il me faisait chier. Puis, il me parla d’une fille. D’une fille que je devais connaitre… D’une fille que j’avais complètement oubliée mais qui me revenait en mémoire au fur et à mesure qu’il m’en parlait… Je devais la connaitre car, grâce à moi, elle s’était suicidée, m’apprit-il. Et elle n’était pas la seule puisque la ville et tous ses alentours, appris-je encore, semblait désormais être le lieu de domiciliation, de résidence, de familles et d’amis de jeunes filles, de jeunes femmes en nombre, qui me revenaient en mémoire au fur et à mesure que je prenais conscience de l’étendue de mon amnésie vis-à-vis de la gente féminine, de jeunes femmes dont j’étais la cause directe des suicides. Bientôt je fus privé de l’usage de mon téléphone portable et de ma carte bleue et je fus abandonnés là, par les miens, là, dans cet endroit qui m’était on ne peut plus hostile, je n’avais plus, en y marchant plus ou moins bien et au hasard, avec ma seule canne, qu’à y devenir clochard à brève échéance, si jamais on me laissait vivre, à moins que je n’aille crever tout seul comme une merde dans les champs ou dans les bois sans fins dont était cernée la ville.
Puis je reconnus dans la rue de cette ville, un vieil ami que j’avais perdu de vue depuis de années, ne sachant que faire d’autre, je lui demandai son aide, il me l’accorda malgré les griefs qu’il semblait avoir à mon égard, en particulier à l’égard de ma mécréance ostensible. En profitant des connaissances qu’il avait dans cette cité, dans laquelle la secte à laquelle il appartenait désormais organisait un colloque, il me chercha un lieu pour dormir, pour la nuit. Quand il le trouva, alors que j’allais entrer dans une sorte de vieille boutique désaffectée, crade, je me réveillai de ce cauchemar. Je me réveillai de ce cauchemar en me disant que cela ressemblait à un cauchemar mais que malheureusement c’était bien la réalité, car c’était un cauchemar auquel j’avais cru, ce qui ne m’arrive que très rarement, en général, je sais quand je rêve…
Maintenant, voici un autre rêve dont le titre sera, pourquoi pas ? : « Rêve embarqué » :
J’ai rêvé que j’étais sur un navire de croisière avec la femme de mes rêves que je venais de rencontrer. Quand soudainement, alors que je me réveille d’une sieste, je ne peux que constater qu’elle a disparu mystérieusement. Je menai l’enquête en usant sur diverses personnes de l’équipage de la torture à la lame de couteau affilée, car on ne voulait vraiment rien me dire, on ne voulait pas me parler, c’était l’omerta et j’étais vraiment très « énervé » d’avoir perdu « ma femme ».
Je trouvai ; c’’était le médecin de bord, un vague tueur sadique, un pervers, qui avait fait le coup et fait disparaitre le corps de ma belle. Je le lui fis payer en le tailladant de mon couteau. Entre autres je le coupai tout le long de sa colonne vertébrale, je lui ouvris le dos en deux du cou jusqu’à la raie des fesses, de la nuque à l’anus.
Je regrette maintenant ces horreurs, c’était superflu, car après tout, théoriquement, la femme de mes rêves n’existe pas, et il était inutile, donc, de faire ainsi souffrir toutes ces personnes oniriques pour un fantasme, même si ce fantasme me rappelle beaucoup une femme de la réalité…