Entre la sieste et le sommeil, y’a un cratère de rêves cons appliqués.

Le 04/08/2017
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par Le Docteur Burz
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Dossiers / J'ai fait un rêve
Voici la contribution du Docteur Burz à l'appel à textes "J'ai fait un rêve" lancé par Pascal Dandois. On dirait un remake du film la Boum par Daesh avec Sophie Marceau en burka intégrale dedans, les ballons et confettis remplacés par des têtes décapitées. Prochainement dans les salles près de chez vous, un cauchemar ambulant s'il fallait le préciser. On part d'un éditorial de base de Burz avec ses jeux de mots aléatoires, tranches de vie aléatoires, anecdotes aléatoires conduisant à des enseignements prophétiques et puis soudain, au détour d'une virgule, toute la logique s'inverse, toutes les règles établies volent en éclat. L'éditorial vire en démonstration monstrueuse, un truc bien Freudien dégoulinant de slime artisanal fait maison à base de colle Cléopatre plein les narines. Intro, thèse, antithèse, synthèse, conclusion mutent en hideux flashbacks, opinion A,B,C, les arguments y étayant les exemples supportés par des voûtes en carton. Autant vous dire qu'on ressort de la lecture comme après une bonne inception sous hypnose par le cul. Ô ma très chère Sophie Marceau, croisée jadis à Roissy alors que t'attendais ton gamin qui était chez son papa, feu Andrzej Żuławski, en Pologne... Que ces furtifs moments furent doux et resteront à jamais inoubliables dans ma mémoire et dans mon slip... Les rêves sont ma réalité, le seul genre de fantaisie réelle. Les illusions sont en vérité bien communes. J'essaie de vivre dans des rêves. Tout y semble ce qu'il doit être. Les rêves sont ma réalité, un autre type de réalité. Je rêve d'aimer la nuit et l'amour semble très bien. Bien que ce ne soit que de la fantaisie avec Sophie Marceau en burka intégrale et un piège à ours dans le vagin.
J'ai entendu parler d'un thème sur les rêves... je m'en suis servi tant bien que mal... oui ben vous savez bien, mieux mal que bien.
On n’est pas au bout de nos peines. Je fais des rêves sans aucune continuité travaillée, de sorte que, au réveil, je ne me souviens que de l’essentiel, c’est-à-dire le moins explicable.
C’est un peu comme le jour du dépassement qui tombe un 2 Août cette année, on vit très bien par chez nous en ne se souvenant pas pourquoi c’est à crédit à partir d’une date. Je n’ai jamais rêvé de mon banquier, ni de mon découvert, c’est bien la preuve que ce qui nous fait le plus peur c’est ce qui ne nous arrive jamais.
En ce moment je bombarde d’aventures avec mon ex dans des cimetières, en prenant bien soin de me souvenir que j’habitais au fond d’un jardin en location, entre les tables en plastiques et le corbillard. Sans compter toutes ces escapades érotiques sans être certain d’avec qui vraiment, tout ça pour me faire la gueule après, mais je ne sais pas qui.
Mon cauchemar le plus vieux, et peut être bien le seul ressenti comme tel, c’était en noir et blanc avant mes dix ans. Un couple du 19ème, monsieur haut de forme et madame parapluie en dentelle, passaient devant une fenêtre qui donnait sur la rue. Une silhouette gigantesque et immobile se tenant dans l’encadrement se mettait à vomir un geyser juste devant eux sur le trottoir. C’est mon souvenir d’enfance rêveuse le plus terrifiant, pour le reste y’avait la réalité, souvent bien meilleur dans ce domaine.

Je ne sais pas si les hommes politiques font des rêves insensés et débiles, sinon ce serait peut être une explication à toutes leurs prises de décisions du même acabit. En tout cas, ils ne doivent certainement pas faire de cauchemars réalistes avec du peuple dedans, sinon ils en auraient vraiment peur.
On trouvera chez les rêveurs invétérés et les optimistes compulsifs une maladive envie de fuir la réalité, sinon comment continuer à croire que le monde est beau… disons que cette année c’était jusqu’au 2 Août. Après, faut être sacrément pessimiste pour continuer à espérer.
Par le passé, j’ai déjà escaladé des montagnes sans escaliers à reculons, j’ai volé de mes propres bras, j’ai revisité tout mon passé avec des cure-dent, j’ai niqué tout ce qu’il y avait à niquer, j’étais le taureau ailé des rizières de Dunkerque, j’ai chapardé tout ce qu’il y avait à voler de mes propres bras, j’ai évolué dans des villes connues seulement de mon diplôme imaginaire en architecture, j’ai conversé avec les plus grands hommes inconnus du monde libre sous ecstasy… bref, j’ai plombé la réalité.
Le pire c’est que ça ne s’arrête jamais. On dirait que le subconscient est le plus gros producteur de SFX mondialement connu dans son quartier, ramène l’être aimé à la casbah, désenvoûte le colon de ton ordinateur par la pensée, aide à passer les examens sans intérêts, et paye d’avance en étant joignable 7nuit/7 entre chaque sieste.

En revanche il y a une tare. Quand tu te réveilles, tu ne sais jamais si tu dois regretter de l’être ou regretter de ne plus l’être. Et puis il y a malgré tout un concept logique dans les songes, ils sont généralement adaptés à tes connaissances, ton vécu, et une mythologie symbolique inconsciente liée au monde dans lequel tu évolues. Il est fort peu probable que tu rêves d’être enfermé dans un niqab poursuivi par un ours polaire déguisé en Ségolène Royal tant que le niveau des mers n’a pas encore trop monté.
La sieste est un nid à déboussoloir contemplatif perpétuel. C’est souvent de son emprise en plein jour dont tu te souviens le mieux les extrapolations psychédéliques. Tu t’en relèves comme après 15 pétards, comme tu peux. Il y a une différence fondamentale entre rêver la nuit et rêver le jour, la nuit c’est habituel (même si tu ne t’en souviens pas), le jour te déphase et tu t’en souviens mieux. Je déconseille les rêves après l’amour en plein jour, quand tu te réveilles tu es partagé entre la honte ou la circonspection du déni d’avec qui tu vis.
Avec un peu de pratique, et un bon dictionnaire des symboles, tu peux même les décrypter. La règle est de ne jamais rien prendre au 1er degré, pas comme ceux qui rêvent de te la mettre chaque jour un peu plus avec leurs mandats. Eux, leurs rêves sont faciles à décrypter, pas besoin d’un bouquin spécial, ça se voit comme une ordonnance au milieu de l’assemblée nationale.

En conclusion, parce qu’il en faut une des fois, je me rappelle également de ce rêve récurent quand j’étais gosse où je disais « là je suis en train de rêver et je vais me réveiller », je claquais des doigts, et je me réveillais vraiment. Putain, mais quel con j’ai été ! Si j’avais su que ce rêve je ne le referais plus jamais, j’aurais fermé ma gueule!

Amen, Touti quanti et Tralala…

©Le Docteur rêve de grandeur en décadence sous le manteau des songes…