Débraillés

Le 22/08/2017
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par Dourak Smerdiakov
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Rubriques / Marathon de la connerie en solitaire
Dourak déboule et ravage tout sur son passage. Ouragan de catégorie 6, flood, désolation, fête de la choucroute, de la bière et autonomistes du Tyrol allemand. Circonstance atténuante, cette salve de sonnets fort peu qualitative fut déclenchée involontairement par le camarade Glaüx-le-Chouette dans les commentaires d'un ancien article du même auteur (que la salve): "je préfère le Dourak qui braille au caniveau des sonnets débraillés." [temporairement publié à la date du 07/09/17 pour raisons éditoriales]
Du genre : "Il sortit du troquet.
La nuit bavait sur sa chemise,
Et, lui, sur l'Avenue Louise.
Tout cela n'était pas discret.

Il pissa dru contre un cyprès
(Ou bien le portail d'une église ?),
Puis, sur une pute insoumise,
Il s'essuya la bite, exprès.

Il s'échappa, dieu sait comment,
Aux trousses tout un régiment
De putes mal intentionnées."

Putain, j'ai la voix qui déraille.
Et je t'en chie, de la rimaille.
De la merde, en somme, un sonnet.



On peut passer la nuit, à ça.
Cela s'appelle inondation,
Avec ou sans ponctuation,
Compter quatorze et puis basta.

Placer la rime qui vient là,
La première, allez, sans façons,
Car dans tous les cas, c'est bidon.
Aux chiottes, tout ça partira.

On est en bonne compagnie
Ou mauvaise, selon l'avis.
La Pléiade, c'est plutôt chiant.

On ne devrait même plus lire
Ces putains de sonnets, c'est dire.
La ballade, ça, c'est seyant.



Ou bien, dans les supermarchés,
Posté très stratégiquement
Loin des touristes allemands
- Au rayon cosmétique, allez -,

Traîner là, errer, respirer
L'époque philosophiquement,
Bien qu'on se moque éperdument
De cet air du temps frelaté,

Puis rentrer chez soi, valider
Sur douze fois quatorze pieds
Ses théories post-libérale

Sur cette base incontestable
Empiriquement vérifiable
Que le prix des tampons s'emballe.



Non, mieux vaut le rayon liqueurs.
Et les Allemands sont nos frères
Bien qu'ils inclinent à la bière
A l'instar des Anglais, d'ailleurs.

Continuons. Déjà vainqueur,
Nous marchons droit vers la lumière
D'un pas viril et militaire,
Vers les prix qui font le moins peur.

Le Porto bien choisi fait œuvre
Salutaire et sans de couleuvres
Financières à avaler.

Mais le Cabernet Sauvignon
S'il vient de Bulgarie : filon
Que nul ne devrait ignorer.



Le chariot, c'est pour les tapettes,
Les cul-de-jattes, les sans bras,
Les cantinières, les malfrats.
Pour toi, sous le bras, les emplettes.

A la caisse, avoir l'air honnête
D'un ivrogne de bon aloi,
Dans la file avancer bien droit.
Payer, sinon fin de la fête.

Sur le parking, accélérer
Devant les vieilles à panier,
Sortir par l'entrée, c'est marrant,

Ignorer les signaux routiers
Et l'usager non policier,
Tout ça te fait gagner du temps.