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Le 28/09/2017
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par Lapinchien
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Dossiers / Appel à textes P.K.Dick-like
Le titre de cette contribution est tout un programme. Bien sûr il ne faut pas le prendre au pied de la lettre mais plutôt comme une invitation à contribuer "par tous les moyens possibles et imaginables" à l'appel à textes P.K.Dick-like et j'espère bien lancer une polémique en bois, ce faisant, puisqu'il semble qu'il n'y ait que les polémiques qui rameutent du monde dans le coin. En attendant, enquillez-vous ça bien profond par vos nerfs optiques ou faites plutôt autre chose de préférence. Appel à écriture collective avorté sur le forum que je récupère et assume comme un honnête paternel de térato-poupon et qui aurait oublié de se relire par dessus le marché en mode voyeurisme cobranding barnum-reservoir prod.
Les plombs avaient sauté et tout le studio était plongé dans le noir complet. Le brumisateur crachait aléatoirement de grandes volutes de vapeur mais peut être qu'en réalité il s'agissait de ces fichus intermittents, convoqués par je ne sais qui, qui fumaient dans le cadre, genre "rien à foutre je fais ce qui me plaît". Harrison Ford ne tenait plus qu'à une sorte de poutre qui émergeait d'on ne sait où. Et il glissait... ça oui, pour sûr, il glissait et allait se viander la gueule d'une dizaines de mètres au moins. Oh putain, il y avait une sacrée fuite d'eau dans le studio 7 de la Plaine Saint Denis dans les locaux d'AB Production. Rutger Hauer avait du sang qui lui dégoulinait plein la face comme si la coiffeuse dans la loge l'avait peigné avec une grande planche pleine de clous. Il s'avança hagard dans la flotte car bordel, oui, il était super vénère contre les plombiers, costumiers et éclairagistes dans le coin. Non mais c'était quoi cette contre-plongée !
Un parhélie, également appelé « faux soleil », « soleil double », « œil de bouc » ou « chien du soleil », est un phénomène optique, lié à celui du halo solaire, consistant en l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci. Et là, l'acteur d'origines néerlandaises en avait un dans la gueule, un peu comme deux énormes couilles lumineuses. C'était limite pornographique. Alors très irrité, il marmonna : "Quelle expérience de vivre dans la peur !" Car il était très remonté contre ces fils de pute à qui il devait ce plan foireux en contre-jour en plus de sa tronche en gros plan avec ces deux couilles solaires sur les lobes de ses oreilles de répliquant à la noix.

Et puis soudain comme un phare de bagnole l'aveugla. Puis il vit le pauvre Harrison juste éclairé par deux pauvres néons en carton et il se dit "Enfoirés de syndicats de techniciens ! Je vais intervenir là c'est plus possible." Derrière lui les fuites redoublaient de plus belle un peu comme si des cohortes de gros salopards lui postillonnaient des glaviots bien muqueux, presque de la morve compacte et gluante, du slime par giclées, ouais mon gars. Et pendant tout ce temps, Harrison valdinguait comme un putain d'haricot sauteur, j'te jure, en poussant des petits cris de pucelle effarouchée. Alors Hauer répéta parce que ce gamin, là , le perchman de mes deux, ben il se curait le trou de nez ou le cul de sa mère lors de sa première prise de parole, oui donc, il répéta bien fort dans le micro pour qu'on le comprenne bien : "Quelle expérience de vivre dans la peur !" et même qu'il rajouta "Voilà ce que c'est que d'être un esclave." parce qu'il n'allait pas se laisser intimider par ce troupeau de fainéants payés à se gratter les burnes.

Alors Harrison lâcha prise parce qu'il avait les muscles des doigts tous tétanisés et puis un gros point de coté au niveau du cul. Ni une, ni deux, voila que Rutger te l’attrape au vol lui évitant probablement une chute mortelle voire pire la dernière cascade de sa vie, celle qui l'aurait cloué, tétraplégique, intubé par tous les trous, sur un lit d’hôpital. Ah ben ça les assurances lui devaient une belle chandelle pour le coup et tous le staff de l'administration itou parce ce que sans déc', ils auraient eut des mégatonnes de formulaires à remplir pendant des décennies si Ford avait fait un saut de l'ange depuis tout en haut du baraquement en papier-mâché suivi d'un plat du dos tout en bas dans les maquettes en pots de yaourt de bagnoles volantes du tur-fu. Alors à peine que le blondinet te le choppe par la main qu'Harrison nous prononce un truc du type "watchanafou" comme si qu'improbablement on avait soudainement switché en dubbling cambodgien ou je sais pas quoi.

The fuck, koi. Rutger il fait les gros yeux ! Et tu m'étonnes, m'enfin, il c'est choppé une grosse écharde qui traverse de part en part sa main droite, qu'à coté Jésus Christ il s'est fait bobo, tu vois. Mais comme si de rien n'était. Le gars a tellement la rage contre tout le monde que l'adrénaline dans le sang ben elle paralyse sa douleur et du coup d'un bras comme ça qu'il te remonte Indiana Jones. La peur de sa vie. L'était prêt à s'agripper au premier truc qui dépassait, le blade runner de seconde zone. Et là c'est le n'importe quoi total fruit d'une convention de stage inavouable avec un asile d'aliénés au moins. Oui, là y a un type qui sort son Bontempi et il délire tout seul avec les touches noires du clavier. Ambiance malsaine totale sur le plateau. Gros laissé aller. Chacun fait ce qu'il veut. On se serait cru dans un tournage de Claude Lelouche estampillé expérimental. On en profite pour faire un placement publicitaire pour les magnétocassettes TDK pour bien coller avec le watezefeuque instauré, parce que ben ouais, personne n'aurait parié un kopeck, même à l'époque, qu'il y aurait encore des putain de magnétocassettes à bande magnétique en 2049 alors qu'on entendait déjà bien parler de la technologie des CD laser.

De la flotte de partout. Tout le matos est inondé. On aurait cru de l'ouragan Irma était passé dans le secteur et Ford totalement choqué, conscient qu'il vient d'échapper à une chute mortelle, ben il tente de se faire la malle, d'aller renégocier son contrat avec la production, commander une horde de doublures pour finir le tournage à sa place, enfin on sent bien qu'il pense à des milliers de trucs pour s'échapper de ce bourbier au sens littéral du terme maintenant. Alors il recule alors que le colosse hollandais lui ben imperturbable il l'a pris en chasse en sautant dans les flaques dans un délire Mimi Cracra.

Puis Rutger Hauer en short s'accroupit comme si avec Harrison ben ils allaient pique-niquer à Aquaboulevard. Et alors que s’enchaînent des plans bas de gamme, plongée, contre-plongée, le néerlandais se lance dans une courte tirade ponctuée par Christian Morin à la flûte traversière qui est soudain venu accompagner le fou furieux et sa flopée de dièses sur Bontempi : "J'ai vu tant de chose que vous humains ne pourrez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la porte de Tannahauser. Tous ces... moments se perdront... dans l'oubli. Comme... les larmes... dans la pluie... Il est temps de mourir." Les deux acteurs étaient vraiment totalement dépités.