Sarcelles

Le 16/10/2017
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par Dourak Smerdiakov
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Rubriques / Marathon de la connerie en solitaire
Dans le parc, nous avons marché.
Tu ressassais des ritournelles.
Un soleil couchant fatigué
Se délavait dans tes prunelles.
J'ai rapporté sous ma semelle
Une merde de chien sournois
Dont la consistance rappelle
Ce qu'il reste d'amour en moi.

Je ne sais plus si j'ai salé
Notre soupe sempiternelle,
J'oublie ça devant la télé ;
Tu feuillettes "femme actuelle".
La chatte grognonne grommelle
À propos de mes genoux froids :
Ça lui chauffe peu les mamelles,
Ce qu'il reste d'amour en moi.

Le sommeil médicamenté
Nous happe, sans chercher querelle
Aux draps de lit bien repassés,
Après la bise rituelle.
On se roule parfois des pelles
Par tendresse de bon aloi -
C'est comme ça que tu appelles
Ce qu'il reste d'amour en moi.

Je songe aux rois du temps passé
Qui guérissaient les écrouelles.
Et, malgré mon droit de cité,
Je pleure en sortant les poubelles.
J'ai parfois cette envie nouvelle :
Aller me finir dans les bois,
Y épandre avec ma cervelle
Ce qu'il reste d'amour en moi.



Mon pauvre coeur sans étincelles,
Je me demande quelques fois
Si ça peut survivre à Sarcelles,
Ce qu'il reste d'amour en moi.