Mon bureau !

Le 16/02/2018
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par HaiKulysse
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Thèmes / Débile / Disjoncte
Nous sommes toujours les cobayes du lobby OuLiPiste qui détourne depuis longtemps la Zone de sa mission. Ils nous piquent des seringues et nous gavent de médocs tout en se foutant de nos gueules à gorge déployée. Que font les assurances antiflood ? En a-t-on contracté une au moins ? Croisons les doigts et nos regards en lisant ce texte.
Les méandres du Sahara Occidental affichés comme posters dans le bureau, j’écris et la pluie ne tombe pas comme si je voulais un jour de pluie diluvienne. J’arpente de haut en bas les icebergs et les banquises en fumant religieusement mes Craven A sans me soucier des anciens d’Algérie qui empiètent sur le bureau.
Je regarde des émissions style j’irai dormir chez vous en bâtissant d’un œil distrait des fortifications matricielles sur l’échiquier.
La famille est au complet dans ce bureau où je me suis isolé pour écrire en mettant échec et mat et en volant la vedette aux rois des vikings. Avec des années lumières pour guérir !

Je marche sur des pythons noirs, comme étonné de nourrir ces reptiles que je prends pour des serpents. Rêveusement j’affiche toujours un sourire de cabale dans les bois et la piscine de pythons noirs déborde en se gavant d’hectowatt et de syndrome lumineux.
J’écris pour la zone.org avec l’idée de déverser des flots de pétales à verser sur la tête des rois vikings pour leur baptême tropical. Pour paraître plus divin aussi.
Et de la divinité, il y en a dans ce bureau transformé en drakkars viking.

C’est la mécanique des vents du sud qui m’a poussé là, à écrire pour Oscar Wilde et son odieux portrait. En déversant des wagons-citernes sur un incendie annoncé, j’anticipe la Saint Con donnant sur la ville entière. De mon côté je me suis réfugié dans un village rupestre avec des vaches qui s’injectent un méchant venin : l’ennui. À l’instar de Charles Baudelaire ; les yeux chargés de larmes ou de lames de couteaux et de sabres.

Pour ouvrir les enveloppes je sabre aussi le papier avec un coupe-papier ; un courrier qui exploite au maximum la faille et la faillite de la médecine aussi bien orientale que traditionnelle.

À l’entrée du mausolée - je veux dire ce bureau qui donne sur le jardin directement - des prophètes me surveillent d’un œil. Je suis ces conquistadors d’un genre nouveau dans leur drôle de périple.
Aujourd’hui il y a cette absence de tube de colle et de ciseaux pour faire un collage digne de Burroughs alors j’écris automatiquement. Les idées me venant d’un seul élan.

En haut des escaliers de la maison, il y a cette matrone qui vient me déranger sans cesse. Pour me demander de remplir la cuve à mazout par exemple.
Ce soir je prendrai des médicaments pour dormir en attendant la visitation de la Vierge qui ne passe pas, qui rêvasse dans son coin, qui a perdu son domicile céleste...
Enfin bref, qui n’est plus en échec à présent !
La maturation de mes idées se fait comme la maturation des larves d’une mouche. Des larves qui vocalisent toutes les voix du vent dans ce cocon que je me suis créé.
Comme autant de crachats sinistres, il y a mes pages d’écriture qui vont brûler pour le bûcher de la Saint Con.
Si vous lisez actuellement des romans d’aventure, il se peut très bien qu’ils se changent en traités de médecine. Ces traités revenant tranquillement dans les tiroirs du bureau sans jamais me compromettre.

J’écris pour les hackers, les dissidents, les fins de zones, les débuts de banlieue rose et mauve, pour les écoliers qui en ont marre de l’école. Mais sans jamais les inciter à faire l’école buissonnière.
Mon public est jeune et laisse des commentaires que je ne comprends pas sous mes textes. Mon livre de chevet, c’est un bouquin tombé en désuétude : Les aventures de Lucky Pierre de Robert Coover. Si jamais vous tombez dessus, vous aurez du cut-up à fournir en jouant votre va-tout avec les différents chapitres coupés en morceaux dans vos tiroirs qui végètent : vous n’êtes pas nombreux à écrire ; Clacker reste indépassable et je le prends pour un maître d’échec qui sait bâtir des fondations solides dans ses phrases.

Et les phrases ont besoin de démêlant aujourd’hui tant le jour est triste.