Pompon le poney

Le 07/09/2018
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par Hag
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Thèmes / Débile / Disjoncte
Sublime texte zonard. Dommage que l'un des protagonistes ne soit pas pianiste ou champion du monde de toboggan. Message de l'auteur : Bla bla bla javascript désactivé, blablabla vous risquez de ne pas pouvoir profiter du site, blablabla mes couilles. Alors de un, d'où tu me vouvoies ? De deux, ton javascript, tu te le carres bien dans l'anus. Je veux pas avoir affaire à ce genre de saloperie. Parasite technophile. De trois, bonne soirée, néanmoins. DE QUATRE PUTAIN JE PEUX PAS POSTER DE TEXTE SANS ACTIVER LE JAVASCRIPT MEC? MËME SUR LA ZONE IL FAUT QUE CETTE MERDE VIENNE ME CASSER LES COUILLES. C4EST POUR 9A QUE DES PONEYS MEURENT. C4EST POUR 9A §
Pompon le poney était tout gris. Avec sa longue crinière qui lui tombait sur la figure, il avait une sacrée bonne bouille. Peinard dans sa prairie, il ne cherchait pas les embrouilles, il paissait sans mot dire. Pompon était plutôt sympa. Pompon était l'ami des enfants, il les laissait caresser sa jolie robe. Pompon était vraiment mignon. Pompon allait bientôt mourir.
J'avais été plutôt surpris lorsque Victor m'avait proposé d'aller "voir un poney". Mais comme selon lui "Pompon est un poney vraiment super chouette", qu'il avait insisté pour que je vienne, et que je n'avais rien d'autre à foutre cette après-midi là, j'avais accepté. Je me retrouvais donc à arpenter la campagne normande sous son ciel gris coutumier ; j'escaladai la porte de son parc, suivant un Victor semblant très content de retrouver "son vieil ami Pompon". Et il était là Pompon, gris et placide, mâchouillant son herbe, et c'est vrai qu'il était mignon.
- Pompon ! cria Victor en écartant les bras. Le poney eut un sursaut et recula un peu, toisant l’intrus sous sa mèche sombre.
- Tu lui as fait peur.
- Oh, désolé Pompon. Tu te souviens de moi ?
Il cueillit une bonne touffe d'herbe qu'il présenta à l'animal, qui resta à le toiser, reprenant sa mastication. Je tentai à mon tour ma chance, et parvins à l'approcher, jusqu'à lui flatter le museau. Il n'était pas bien farouche. Victor arriva, et lui caressa l’encolure. Pompon n'était pas impressionné.
- Ben alors, tu tires la gueule ? C'est comme ça que tu accueilles les amis ?
Le poney ne répondit pas, ce qui sembla surprendre Victor. Il soupira.
- Pas très bavard aujourd'hui dis-donc.
Pas de réponse.
- Bon, tu te souviens de Muguet ? Ouais, je suis sûr que tu te souviens de Muguet. Il m'a dit que tu avais quelque chose pour moi.
Pas de réaction. Victor commença à passer sa main dans la longue crinière grise, ce qui agaça Pompon, qui s'ébroua et s'éloigna de quelques pas en soufflant.
- Ok, très bien, tu veux jouer à ça.
- Mec, je rêve ou tu es en train de t'ennerver sur un poney ?
- C'est pas un poney, c'est une sacrée tête de con.
- Et t'espères qu'il va te répondre.
- Ben ouais. Je lui ai posé une question, ce serait plus poli.
- Tu sais que ça parle pas les poneys ?
- Tout le monde se met à parler quand on sait comment s'y prendre.

Les choses prenaient une tournure désagréable. Victor n'avait jamais été un modèle de stabilité, mais jusqu'à présent il semblait ne jamais s'en prendre aux animaux. Je commençais à craindre pour Pompon. Mon compagnon instable ramassa une nouvelle gerbe d'herbe et s’approcha, en se baissant, de l'animal craintif.
- Allez petit poney, sois gentil, j'ai de la bonne herbe pour toi, mmm, tu en veux ?
- Ca te dirait de se casser ? On a vu Pompon, il est mignon, t'avais raison, mais on ne va pas non plus y passer la journée. Qu'est-ce que t'en dis ?
Il se redressa et soupira, encore.
- T'as raison. Ouais. Finissons-en.
Il commença à fouiller dans son sac-à-dos. Le poney nous observait en coin, sans doute dérangé par les bruits que faisait cet énergumène. Victor s'arrêta, la main toujours dans son sac. Regardant Pompon, il me parla à voix basse.
- Ok, c'est bon. Je vais m'approcher de Pompon pour essayer de l'attraper.
- Hein ?
- Toi, tu vas marcher vers la gauche, comme ça si il s'enfuit tu peux le bloquer. Tu lui fais-lui peur, en levant les bras.
- Attends, c'est quoi ton problème ?
- C'est ce poney mon problème mec, fais-ce que je te dis, tu vas voir.
Il ne me laissa pas le temps de répondre et marcha à pas lent vers le petit animal nerveux. Je décidai de l'arrêter, les conneries avaient assez duré. Mais Pompon décida alors de détaler, fuyant sur ses petites pattes, nous dépassant et courant vers l'autre bout du champs, avant de s'écrouler d'un coup dans un hennissement. Il y avait eu un coup de feu. Victor avait un flingue en main, il se mit à courir vers l'animal blessé, qui ne parvenait pas à se relever. Je le suivais en jurant.

Le cinglé attrapa le poney par le haut de la crinière, lui maintenant la tête haute, et lui mit sous le regard un long truc clair, qui ressemblait à une queue de cheval. Pompon roulait des yeux terrifiés et tremblait.
- Tu sais de qui elle vient cette queue pas vrai Pompon ? Ce serait dommage que je doive lui couper autre chose non ? Hein ? Qu'en penses-tu ?
Alors Pompon le poney gris lui répondit, d'une voix chantante déformée par la douleur et la terreur.
- Non, non, pas Pépite, ce que tu veux, mais ne la touche pas.
- C'est un peu tard pour y penser non ?
- J'avais prévu de passer te voir, tu sais, je te promets, tu sais que c'est pas facile en ce moment mais
- Où est le paquet ?
- Attends, demain, demain tout sera bon,
- Donne moi le paquet où je butte Pépite !
- Dans ma crinière, la crinière, prends-le, mais ne touche pas à...
Pompon s'effondra dans la verte prairie, achevé de deux balles dans le crâne. Victor fouilla un temps la longue crinière grise, pour en retirer avec peine un petit paquet très bien emballé. Il revint vers moi un peu hagard, s'essuya le front, rangea son merdier dans son sac. Il reprit son souffle.
- Cassons-nous.