Bandit et les révoltés

Le 16/04/2019
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par LePouilleux
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Thèmes / Saint-Con / 2019
Comme une réponse du tac au tac, la contribution du candidat LePouilleux constitue une nouvelle participation plus que crédible à la Saint-Con 2019. Jouant de l'air électrifié du temps comme de la private joke zonarde, le texte s'achemine vers une grandiose révélation sur celui qui, dans l'ombre, mène la danse du feu depuis le début
Ahou ! Ahou ! Ahou !
Palettes en flammes, barils de poudre et chansons paillardes

Le chien était beau et joyeux. Il lançait ses aboiements dans la bruine qui bordait la ville ensevelie sous un ciel maronnasse, chassant de rares oiseaux cachés parmi les branches maigres, traînant ses yeux bleus, son pelage moucheté et ses longues oreilles vers son maître qui venait justement de siffler entre ses doigts maigres et blancs. Bon chien, papatte, caresse sous l'oreille, bon chien. Bandit recommença à courir en tous sens. Le maître regarda de l'autre côté de la rive, vers les plantations serrées de blockhaus mornes gris. Des troupeaux de mutants à sueur froide couraient sur les berges aménagées du fleuve glacé.

— T'as' clope, steuplé ? 

Le maître venait de taxer une cigarette à un jeune étudiant qui passait par là. Il s'était fait harponner comme un poisson au bord de l'eau. Peu après, la corde au cou, Bandit traversait les boulevards, son maître fumant d'une main, arrêtant les voitures de l'autre. Quand ils arrivèrent à la maison, le clebs s'élança de joie pour la millième fois de la journée. Bon chien, papatte, caresse sous l'oreille. Il y avait une grille que le maître souleva, puis un cadenas qu'il libéra. C'était une grande cabane de bois au bord d'une route. Les autres dormaient tout autour ou se réchauffaient autour d'un caddie transformé en brasero. Il y avait des slogans sur les murs, planant comme des blasons. Un article de la Déclaration des Droits de l'Homme apparu et l'homme s'écroula sur un matelas posé au sol. De l'eau suintait d'un des murs de la pièce. Il alluma le réchaud pendant que Bandit fouillait les conserves vides. Le maître lui refourgua des sardines sorties d'on ne sait où. Une bonne odeur de café vint mettre un peu de vie dans cet intérieur fade. Bandit regardait tout ça d'un œil morne. La voix du maître résonna en s'adressant à un chien qui ne savait pas quoi répondre. Cela faisait longtemps que le jour ne se faufilait plus entre les planches. Alors, petit à petit, le maître s'assoupit.

— Frère, ouvre-moi ! Il fait froid dehors, et il pleut. 

C'était un pantin dans un état lamentable qui venait de tambouriner à la porte comme un enragé. Il avait le visage maigre, le corps translucide. Ses orbites étaient creusées profondément dans sa face, révélant à grande peine de petits yeux gris délavés, hyper mobiles. Une moustache aux poils clairsemés barrait le haut de sa bouche. Le maître eut pitié de ce jeune paumé. Il le laissa entrer sans hésitation. Très rapidement ils se retrouvèrent tous les deux autour d'une ampoule à la lueur tremblante. Ils se mirent à discuter, comme deux frères de galère peuvent bien se parler. C'est-à-dire avec beaucoup de gestes et d'animation.

Il y avait eu grand tumulte dans la ville du maigre. La préfecture était saccagée. Celui-ci avait été en première ligne, manœuvrant un engin de chantier qui avait défoncé les grilles de la cour. Puis les forces de l'ordre l'avait chassé, lui et sa bande. Dans la fuite, il avait vu ses camarades se faire faucher comme des balles de base-ball par les matraques des groupes mobiles. Il était passé devant un tribunal. Pucé comme un chien, là, à cet endroit recouvert d'une fine croûte jaunâtre sur le haut de son cou, il avait tout quitté. Ordre de ne plus remettre les pieds dans la cité, sous peine de suspension définitive de ses droits à l'Assistance Citoyenne (AC). C'était le bled où il était né. Le maître, souriant en coin, baissa son écharpe pour lui montrer le bouton de chair soulevé par la puce qu'on lui avait implantée il y a fort longtemps.

— Putain, la vie est bien dégueulasse quand même. Sauf ton respect, dit-il en regardant Bandit, on est que des bêtes pour eux, ouais de vulgaires clebs errants à abattre si on la ramène trop. Mais crois pas que j'vais pas y retourner là-bas... Aïe ! J'ai faim. Bon dieu, qu'est-ce que j'ai faim... 

Le maître ouvrit une boîte de raviolis qui calmaient l'appétit rien qu'à la voir. Il fallut éloigner Bandit qui croyait à un cadeau inopiné tombé tout droit du ciel. Une fois l'étranger rassasié, celui-ci demanda à boire. Il n'y avait plus que le café de tout à l'heure à faire réchauffer. Ce qui le chauffait vraiment, dit-il, c'était l'alcool. Le maître sortit alors une bouteille d'eau de vie et l'atmosphère devint plus joyeuse.

Le lendemain matin, le maître et le maigre se retrouvèrent sur un rond-point qui servait de porte d'entrée à une vaste zone commerciale constituée de gros blocs aux couleurs de grandes enseignes du pays. Il y avait de l'animation, un bidon entier de vin du pays était traîné de mains en mains, de la bière aussi; et le maître ne se rappela pas vraiment de quelle manière il se retrouva torse-nu au milieu du tertre couvert d'herbes rases qui servait de rond-point, agitant son t-shirt à la main, au milieu des klaxons et de ses nouveaux camarades, chantant à tue-tête des paroles profanes contre d'obscurs responsables politiques, les taxes, le préfet et les forces de l'ordre. Bandit courait dans tous les sens en aboyant, pour imiter ses amis humains. On avait cru sympathiser avec les gendarmes venus regarder tout ça d'un œil mi-amusé, mi-ennuyé, mais une brigade de CRS était venue déloger tout ce petit monde pour occupation illégale d'un domaine public routier. On pouvait bien se demander ce qui avait poussé ces citoyens de seconde zone à se rassembler comme ça autour de feux de bois et d'une musique de supermarché qui aurait fait honte aux plus grands intellectuels révolutionnaires du vingtième siècle.
C'était à ce moment critique que le maître et le maigre, accompagnés du fidèle mais complètement inutile Bandit, avaient décidé de contre-attaquer en kidnappant un des hommes de paille de la répression politique.        

Chasse au con

Le maigre le faucha d'une béquille, comme s'il avait fait ça toute sa vie, en plein dans le tibia. Bim. Étalé par terre le con. Il semblait avoir passé la trentaine largement, mais il avait le corps sec et vif d'un cycliste. Le pauvre, c'était son fils qui l'avait balancé. C'est en le relevant qu'ils virent une flaque de sang. L'arcade explosée, ça lui coulait sur tout le côté gauche de la figure. Bandit était rendu complètement fou par tant d'action autour de lui. Il ne comprenait pas, c'était le début d'un nouveau jeu peut-être.

— Putain. On fait quoi ? Il lui faut un street-médic ! C'est un otage quand même, de la marchandise précieuse, beugla le maître. Puis il se tourna vers la victime :
— Alors, tu interdis qu'on parle de nous ? Tu roules pour M. le Président ? Tu fais la propagande contre le mouvement ? Enculé ? 
Le maigre réveilla le con à coup de petites baffes, puis il regarda sa main pleine de sang. Ça pissait vraiment. Le maître remit le prisonnier droit, c'est-à-dire assis sur le cul. Le con semblait pas comprendre qui ils étaient, ni ce qu'ils voulaient. Montre ? Portable ? Se défouler un peu ?
— Regarde ça, le maître lui montrait une photographie sur son portable, regarde c'est ton fils, on l'a trouvé aux AG, il te hait ton fils, il t'a balancé — sur l'écran on voyait la tête d'un adolescent qu'on aurait pu croire trisomique de prime abord — t'écris des textes en douce pour le président, hein ? 

Bandit l'interrogeait aussi à coup de wouah-wouah assourdissants, il voulait prendre part à la justice des humains. L'autre con se mit à faire pareil, à crier, à gueuler, réflexe de survie tout à fait humain, ou animal, mais réflexe malheureux. Ils lui passèrent un chiffon imbibé de chloroforme sur sa bouche béante.

Ils l'amenèrent dans les bois, après ça. Une mansarde au bout d'un chemin forestier, peinarde. Le maître lui mit de la pommade sur son tibia gonflé, mais pas fracturé. Il lui passa aussi des aiguilles et du fil sous son arcade explosée. C'était à présent tout croûteux de sang séché, sale. Son ravisseur mit du temps à le remettre propre et présentable. Le con recommença à beugler, Bandit aussi. Le maître s'énerva contre le prisonnier:
— Arrête de crier ! Ta mère! Vas-y... 
Il perdit patience, le rechloroforma. Le chieur tomba à nouveau dans une sorte de coma. Bingo. Le maigre revint des gogues à moitié débraillé encore.
— Putain ! Mais c'est quoi ça ? Mais enculé ? Mais enculéeeee? Tu l'as buté là ! 
Non, en fait, c'était ok. Cinq minutes plus tard, l'autre enculé réémergea de son brouillard. Il se tint un peu plus tranquille. Le con ne comprenait toujours pas pourquoi il se trouvait là, complètement fracassé et ligoté. Bizarrement, il se mit à parler comme si le maître et lui étaient de vieux amis. L’œil gauche rougit par le sang, il avait l'air à moitié démon :

— Mais moi votre mouvement, je le soutiens là... mais faut bien que je gagne un peu ma croûte moi... là, à mon niveau on gagne pas beaucoup... hé ho ! Le carburant, moi aussi ça me fait chier... pis c'est beau ce que vous faites les gars... au fond j'vous admire, seuls contre tous là, on dirait un front populaire à la Renoir... c'est désuet comme un discours marxiste... franchement fallait comprendre là... ce concours de la Saint-Con là... ça aurait plombé l'ambiance làààààà... non mais j'vous aime moâaa... j'suis anarchiste moâaa (de droite comme de gauche)... Proudhon, Bakhounine, Louise Michel, je les ai dans mes toilettes, sac à foutre ! Il vous a dit quoi M. (1) ? Vous savez qu'il me déteste ce petit con ? Depuis qu'il est gosse, c'est un vicieux... 

Et ainsi de suite. Il suait comme un porc, de peur.

Le gouvernement avait contraint à la démission les responsables « minoritaires » et « terroristes » de la CGT qui avaient appelé à la grève et au blocage général. Un corps de la marine française avait dégagé une raffinerie occupée par des activistes au bord de l'étang de Berre, faisant une centaine de blessés et quinze morts. Des avions de l'armée de l'air quadrillaient le territoire de part en part, à toute heure du soir et de la journée. On avait mis en arme les casernes. Des troupes de l'OTAN patrouillaient aux frontières. Le couvre-feu était général. Le story-telling médiatique touchait à la fin heureuse tant attendue depuis un an. Le Président avait maté un mouvement devenu irresponsable, séditieux, violent, fasciste, anarchiste et crypto-terroriste. Les bourgeois étaient en joie. L'opposition populaire était réduite au silence pour au moins un autre mandat. Le démantèlement des services publics et la vente aux enchères du patrimoine public allaient se dérouler à marche forcée. Depuis qu'Eric D. avait été déchu de sa nationalité pour haute trahison et expulsé de l'Union Européenne, la peau de Boris Controlicz ne valait plus grand chose comme monnaie d'échange. En tant que pucés — ils vivaient en liberté « relative » avec déplacements restreints— le maître et le maigre étaient invités à effectuer des stages de citoyenneté obligatoires et mensuels. Cela comprenait la prestation d'une formation à destination des jeunes de banlieue pour leur apprendre à construire des cabanes écologiques ou à l'intégration en tant que participant à un très ambigu programme pour « mieux vivre dans un monde en transition ». Leur condamnation à ces travaux d'intérêts généraux était effective immédiatement sous réserve d'un jugement hypothétique, les tribunaux et l'administration judiciaire étant bloqués pour au moins plusieurs mois avec tout le bordel ambiant.

— Ça va puer, non ? Et il faut quoi ? Plutôt de l'essence ou de l'alcool à brûler ? Et si on l'enveloppait dans de la mousse inflammable, ça prendrait mieux, non ? Le maître se posait tout un tas de questions. Oh ta gueule toi ! Ta gueule ! On va te rendre célèbre. Ils vont déterrer tes textes sur la Zone, pis ils en feront un beau recueil, avec ta photo et tout, « victime de la haine ». Ta veuve mangera plus jamais de pâtes. Ton fils... bah il sera heureux aussi, sans toi. Alors, le maigre ? Tu penses qu'on fait un genre de bûcher, comme au Moyen-Age ? 
Le maigre posa très calmement son journal sur la table.
— Non, on est humains avant tout, quand même. On va le mettre dans un four, comme un cadavre. Ça va chauffer fort. On va l'endormir avant. 

Crémation

Plus loin dans la forêt, il y avait un bâtiment inoccupé. Il était délabré d'apparence, mais encore fonctionnel. C'était un ancien centre de la SPA. La fourgonnette blanche du maigre s'arrêta près de l'entrée de service, à l'arrière. Les deux compères soulevèrent une toile sale dans laquelle se trouvait le corps remuant du con.

 — Ils ont pas coupé le gaz et l'électricité encore, ça va marcher nickel. 

Au milieu d'une salle sombre se trouvait un four avaleur d'animaux morts. Un beau monolithe plaqué de métal, assez massif pour engloutir un humain. Pour Bandit, c'était un peu comme pénétrer dans une sorte de Buchenwald, il le sentait pas trop cet endroit.

— Hum... Au fait, on va l'endormir comment ? Parce que le chloroforme là, on l'a terminé. 
— On va conclure cette affaire vite fait bien fait, on va lui taper sur le crâne. 

Le maître et le maigre dénichèrent une barre en fer bien solide. De quoi faire sonner les cloches au con. Puis l'un d'eux frappa de toutes forces sur la tête de Boris Controlicz qui était encore dans le sac sale. Une petite tâche rouge grandissante vint égayer la toile unicolore. C'était encore un jeu que le pauvre chien ne comprenait pas, mais qui le plongeait dans état d'excitation profonde. Il jappait à nouveau, alors qu'il était coi depuis leur entrée dans ce lieu glauque. Les deux humains posèrent le lourd sac, rendu puant par la pisse et les déjections fécales, sur une table coulissante. Celle-ci fit un bruit long et plaintif en s'enfonçant dans la bouche béante du four. Le maigre la referma avec soulagement.

— Bon voilà. « Il y a plus qu'à », comme qui dirait. Tu veux dire un mot avant qu'on l'expédie ?
Le maître se racla la gorge, comme s'il y avait un auditoire plus large que le maigre et Bandit :
—  Heu... Bah... Boris Controlicz, je te connaissais pas vraiment, mais je suis sûr qu'au fond t'étais pas un mauvais type, j'dois dire que j'avais pas vraiment grand chose contre toi, je te connais pas assez, mais j'dois dire aussi qu'avec tous les événements de ces mois-ci, hein, tout s'est enchaîné méchamment vite, alors nous, hein, on a un peu paniqué, t'étais pas forcément appelé à terminer dans un four, mais fallait bien qu'on venge nos potes tombés sur les champs, et puis t'as pas voulu qu'on parle de nous à la Saint-Con, tout ça parce que t'es le soit-disant patron de cette sainte fête, moi je vois pas pourquoi tu le serais une année de plus, c'est mon premier vrai texte de Saint Con en plus, avec crémation et tout le tintouin, alors ouais, du coup on va te brûler quand même et ça fera un beau... 
— C'est bon là, tu vas pas t'excuser non plus ? Oh ! Je l'envoie aux enfers, basta ! 

Le maigre enclencha le gros bouton rouge qui dépassait du tableau de commande. Il y avait un gros compteur qui monta à 800C° en quelques secondes. On aurait dit que la machine couvait la géhenne du fond de ses entrailles. Bandit attendait calmement en regardant les deux humains. Le maigre et le maître, silencieux, écoutaient la machine hurler comme si c'était leur propre victime qu'ils avaient mal assommé et qui revenait les hanter. Par la lucarne on apercevait le charnier d'enfer et des flammes tendues comme des bras de suppliants. De petites gouttes de sueur vinrent leur lécher les tempes. Aussitôt la crémation achevée, ils récupérèrent les cendres du con, puis les jetèrent sur le bord d'une départementale, sans un mot. C'était la fin d'une époque. Bandit eut droit à une double ration de raviolis ce soir-là.

Épilogue 

Ses yeux rougis par l'insomnie fixaient les nuages poudreux. Ses cheveux étaient ramassés en catogan au-dessus de sa nuque. Il y avait quelques cheveux blancs qui filtraient de sa queue de cheval. Un écran d'ordinateur se reflétait sur ses lunettes à monture noire. Cet homme était l'un des plus puissants du pays. Il avait gagné ses premiers millions dans les années 1990, en surfant sur la vague du Minitel rose. À la fin de cette même décennie, il avait opportunément basculé toutes ses activités vers un nouveau réseau dont le marché était encore bancal aux yeux de tous: l'internet. Grâce à une politique agressive de dumping tarifaire, il avait conquis les parts de marché pour se hisser aux premières marches du podium des fournisseurs d'accès internet. Il avait moins de soixante ans, des millions en bourse, des actifs monstres dans le domaine de l'innovation, des unes à sa gloire dans le magazine Challenge. Bref, c'était un des hommes les plus puissants du pays. À ses heures perdues, à l'époque où les communautés en ligne connaissaient les derniers feux de l'enthousiasme soulevé par l'internet libre, il avait fondé un site au contenu violent et subversif. Le site avait perduré jusqu'à aujourd'hui, bien que l'activité ait fortement baissé suite au départ de nombreux contributeurs historiques vers les réseaux asociaux ou vers de nombreuses autres activités occupant les jeunes urbains salariés du secteur tertiaire (boulots chiants, vacances en Asie du sud-est, élevage des enfants, divorces, dépressions nerveuses etc.).

S'il s'était penché un peu par le hublot de son jet privé, il eût pu voir des champs, des collines et des forêts traversés par un assemblage hétéroclite de routes goudronnées, de pylônes métalliques, de câbles électriques, et encore des villes aussi blanches et sèches que des termitières. Tout semblait paisible vu d'en haut. Pourtant, cette année là, ça avait bien pété. Oh, ce n'était ni le Venezuela ni la Syrie, mais on n'avait pas vu ça depuis longtemps dans ce pays de gueulards réfractaires. Il se disait que c'était une bonne saison pour une Saint-Con. L'homme écrivit de manière frénétique, inspiré par le feu qui l'entourait. Son pays partait en miette, une nouvelle guerre de Cent Ans était déclenchée, les flammes des guerres de religion le menaçaient, on allait connaître à nouveau les joies de la Terreur et de l’Épuration. Il bandait. En relisant son brouillon, il eut la désagréable impression qu'il avait été écrit par un adolescent dépressif habillé en gothique. Finalement, il appuya longuement sur la touche « supprimer ».

Son portable sonna, il décrocha :

— Allô Manu ? Hum... je veux dire M. le Président ?

Cet homme, c'était Xavier Nihil (2).



(1) L'anonymat a été préservé pour ce personnage qui bénéficie du code de protection des mineurs.
(2) Toute ressemblance avec des faits passés ou présents ayant fait la une de l'actualité est purement fortuite, idem sur la ressemblance avec des personnages existants gravitant autour de la Zone. Donc allez vous faire foutre avec vos -12 points.