Hunter S. Thompson

Le 30/03/2020
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par HaiKulysse
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Thèmes / Débile / Absurde
Hunter Stockton Thompson est un journaliste gonzo des années 60-70 qui surfe sur la merveilleuse vague des bonbons multicolores et des bons rails de coke. Un mec comme on les aime et qui nous rappelle tristement qu'on ne choisit pas son époque. A l'heure des "réseaux" et de l'idiotie la plus totale, Haiku se la colle bien devant Las Végas Parano et nous sort un court billet surréaliste emprunt de poésie romantique. Il nous avait bien manqué.
A l’extrémité nord du souterrain, en vivant de lichens, de jeunes filles prenant leur pied, Hunter S. Thompson, commandant de notre P.C (poste de commandement) fréquentant les nobles hussards informatiques pour avoir une idée de ces nymphettes fusillées ce mois de mars qui claironnait comme un jour de nef basse, Hunter, dis-je, était bien trop lessivé, et même ses pensées les plus folles, une champignonnière de rires décantés, avaient été vaincues suite à une trop grande consommation de drogues vertigineuses !
Mais ressuscité à présent et parcourant les tuyaux de canalisation comme un rat tout chaud, Hunter ne les avait pas éteint, ses désirs trop fous pour mûrir à l’air libre sur ses feuilles de papier. Le mal empirant, leur puissance par la force des choses résultait des neigeuses années, chères à Baudelaire, les pages des Fleurs du Mal nous servant de liasses de billet.

Cependant le chef de notre P.C déclinait toute la soirée selon un corpus énigmatique toutes les perceptions d’une créole en larmes, après le départ de Gainsbarre ; parmi les chercheurs, se démêler je les écoutais ces larmes d’acrylique, ces larmes d’étoiles inconnues, d’isolement lascif et d’ensembles provisoires.

Alors fut retrouvée une logique propre, aussi diffuse que obscure, aussi factice que les feuilles mortes ; des derviches tourneurs improvisant sur la toile des dessins animés une suite infinie, luisante de larmes, d’échos électriques, loufoques et sur un tronçon d’une autoroute, la structure haletante, gloutonne, presque ébauchée et d’humeur coutumière, d’un Cartoon qui s’émiettait comme un frémissant amas de films déroulés.

Avec des ciseaux je la découpais sur le grand écran cette voix qui faiblissait au contact des fauves, qui expira couronnée d’anémone, d’écroulement et d’espacement entre les ambulances manichéennes ; entre les lignes du recueil de poésie de Baudelaire, il y avait déjà l’apparition de leur museau jaune orné d’un pansement à l’air propre, un glissement de terrain que l’exercice physique de Hunter avait provoqué en soulevant de la fonte, ou encore un arbre généalogique qui n’était pas sans rappeler la décharge autant numérique que électrique que les vies de ces négus infligeaient aux pangolins et aux licornes néo-zélandaises.

Des créatures qui patrouillaient sous contrôle de notre P.C avant de virer sourdes sous l’icône de Coltrane : des fantasmagories démoniaques s’immisçant dans le jerrican, leur lieu de naissance, ou dans ces enveloppes vides qu’on avait fixé au mur un jour de Saint-Con ou de mardi-gras !

De la négativité à l’état pur, tant mieux !