Le cynisme de la noirceur

Le 12/06/2020
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par HaiKulysse
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Thèmes / Obscur / Fantastique
Message complémentaire d'HaiKulysse : Texte remanié pour l'élite. Phrase intrigante qu'on ne sait pas trop comment prendre. S'agit-il de l'élite de notre nation même si probablement elle ne lit pas la Zone ? S'agit-il de Blackrock ? Au fait vous avez peur ou pas de Blackrock ? S'agit-il d'une élite de zonards ? Et dans ce cas je ne comprends pas parce que les zonards ne lisent pas les textes de la Zone, même pas les leurs. S'agit-il du site Elite Rencontre ? L'auteur devra s'expliquer dans les commentaires.
Des enfants fouillaient les poubelles, à la recherche d'une potentielle survie et moi je restais assis en tailleur comme un demeuré, j'étais l'un de ses privilégiés blancs, occidentaux, cultivés et soumis à l'heure où la nuit est la plus froide, ça ne servait à rien de dénoncer tout le cynisme de leurs discours, ça ne servait à rien ces tonnes d'insecticides distillés en poésies, des poèmes en veux-tu en voilà pour apprendre à les éduquer, ces gros porcs bourgeois qui n'avaient qu'une calculatrice à la place du cœur, leur néant.... Et, alors qu'ils étaient en contemplation devant les corps pendus au-dessus du vide qu'ils avaient eux même créé en exploitant les autres : ce système avec ses vis et ces séries de vis pour enfermer quoi ? Leur dictateur comme au temps où, harnaché sur ce vide, cet as de la vacuité, du cynisme le plus pur, le plus dégueulasse qu'on pouvait voir à la télé, avec ses milliards d'incultes, de beuh et de bœufs surannés que j’entendais mugir... Leur déchéance la plus propre, sans aucune prétention scientifique, sociale, ou économique pour ce monde déjà mort, tout ça en écoutant bien à fond Dive de l’album Insecticide que je passais en boucle en mon for intérieur, comme un désir violent d'émeutes, de perditions sans faim ni fin...
Il était tombée tristement par terre ce pendu avec ses pulsions mécaniques qu’on lui avait greffé, pissant sa dose de houblon sur les crânes des chimpanzés extraterrestres, les autres cobayes enfermés avec moi ; il continuait malgré tout à me toiser de haut, fier de ses diplômes et de la petite vie de merde qu’il avait créé, ce macchabée qui n'était autre que la représentation de ce système implacable, générant automatiquement son cynisme de son propre cynisme, mais il parait que ça vaut la peine de se battre.
« Se battre dans ses couloirs labyrinthiques et tête-bêche avec les gouffres revient à fêter l’avénement du vide » lui avais-je répondu lorsqu’il m’avait demandé comment je trouvais la mienne de vie. J’étais passé à tabac la nuit d’avant près du canal, les éboueurs m’avaient récupéré et je m’étais retrouvé ici, dans ce marasme dont les usages semblaient occultes.

Bien sûr, j’avais lu Sida Mental de Lionel Tran, le narrateur du livre me renvoyait sans cesse à ma folle lâcheté mais emmailloté dans une fourrure à col de lapin, je préférais largement vivre dehors dans la rue, ne pas suivre les stridentes sirènes du consumérisme frénétique etc.

A cette époque, le rationnement dans les établissements aussi bien publiques que privés était à la mode ; pourtant, ce matin, avant l’entretien j’eus droit à mon café lacté, il me semblait qu’il fallait émettre un mot ou un geste de reconnaissance. Aussi j’acceptais sans broncher les questions obscènes et connes de ce pendu qui ne savait même pas qu'il était mort, fils des HLM... J’avais en moi bien trop de pulsions de mort délétère pour me livrer à qui que ce soit. Trop de fumées toxiques s’étaient échappées de mon crack quotidien : quand je me droguais, j’avais de furieuses envies de violer des grands-mères squelettiques, des filles laides à vomir intérieurement dévastées et paumées, de les enfanter ces putains du paradis et qu’elles accouchent d’un quintuplé de futurs SS.